Zambie (1988-1989)
Publié le 30/09/2020
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Zambie (1988-1989)
La Zambie respecte toujours les formes constitutionnelles.
Tous les cinq ans ont
lieu simultanément élections présidentielles et législatives.
Pour l'une, le
Parti uni pour l'indépendance nationale (UNIP, parti unique) désigne toujours
Kenneth Kaunda ("KK") comme candidat unique.
Le 26 octobre 1988, il a été une
fois encore réélu, mais l'abstention a atteint le taux record de 45%.
Pour les
autres élections, l'UNIP pratique toujours la pluralité des candidatures (600
environ pour 125 sièges), ce qui vaut des déboires à quelques ministres et
députés sortant.
Le Parlement avait fini par révéler un tempérament frondeur,
s'opposant, sous le regard de son speaker attentif aux prérogatives
parlementaires, à divers projets autoritaires de "KK", dont la transformation du
mandat législatif en mandat à temps partiel.
De fait, tandis que "KK" renforce
son emprise sur l'UNIP, les rumeurs d'ambitions personnelles d'anciens
dignitaires politiques (comme V.
Mwaanga) circulent ; le factionnalisme se porte
bien et donne à l'UNIP prétexte à des épurations en douceur.
Malgré les
tentatives de récupération, le mouvement syndical (ZCTU) reste l'épicentre d'un
pouvoir parallèle fort dérangeant, mais inexpugnable.
A moins que la nomination
du général M.
Masheke, ex-ministre de l'Intérieur, comme Premier ministre (15
mars 1989) n'ait signifié une tentative de reprise en main.
C'est pourtant avant tout l'évolution économico-sociale qu'il faudrait
contrôler.
La Zambie ne parvient même pas à profiter de conjonctures favorables:
le tiers de la récolte-record de maïs a été perdu, faute de hangars et de
camions ; ayant surestimé les capacités productives, d'une industrie dégradée,
la Zambie n'a pu profiter de l'envolée des cours du cuivre ; par toutes les
frontières, le commerce clandestin prospère, créant la pénurie et un manque à
gagner considérable pour l'État (trafic des pierres précieuses), alors que la
classe politique n'y paraît pas étrangère.
L'instauration de tickets de
rationnement dans la ville (fin 1988), une dévaluation du kwacha de 25% ne
pouvaient suffire à rétablir la confiance, tant du FMI que des Zambiens..
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