WILHELM WUNDT

« WILHELM WUNDT Une autre source de la psychologie expérimentale est allemande.

Déjà Jean-Frédéric Herbart, comme on l'a vu,annonçait la psychophysique, que Weber puis Fechner allaient développer.

C'est pourtant à Wundt, le premierchercheur à s'être débarrassé des soucis de métaphysique, que revient l'honneur d'avoir créé la psychologieexpérimentale en fondant le premier laboratoire de psychologie à Leipzig en 1879. Résolument organiciste et déterministe, il affirme que « rien ne se passe dans notre conscience qui ne trouve sonfondement sensoriel dans des processus physiques déterminés » et que l'étude du fonctionnement du cerveau est labase de toute psychologie (Eléments de psychologie physiologique, 1874).

Cependant à l'association des idées, quiest selon lui un pur automatisme, il ajoute ce qu'il appelle aussi l'aperception, exprimant une activité libre de lapensée, et fondant le sentiment du moi, sentiment de l'unité qui est le véritable substrat de ce qu'on a appeléjusqu'ici « âme ». C'est chez Wundt que le chercheur américain Cattell, constatant que sur chaque épreuve psychologique lesindividus se différencient par une certaine dispersion des résultats et des « écarts » par rapport à la moyenne (cequ'avait remarqué Galton), eut l'idée d'utiliser certains instruments pour les regrouper dans l'étude du cas de chaquesujet mis à l'épreuve, et créa le mot de « test mental », promis à une très longue carrière.

Par Wundt et par Cattell,la psychologie pénètre aux Etats-Unis, et la méthode des tests y prend un essor considérable.

La psychotechniqueest née, quoique le mot, attribué à tort à Fechner, ne doive être proposé qu'en 1900 par l'Allemand W.

Stern danssa Psychologie différentielle. On peut dater de toute cette période (de Galton à Stern, en passant par Wundt et Cattell) le développement del'intérêt des psychologues pour la notion d'aptitude et pour sa mesure.

Si l'on se réfère à la première anthropométrieet à la psychométrie naissante, le souci dominant était d'isoler les fonctions psychiques élémentaires pour lesmesurer par rapport à des moyennes et par des « écarts » individuels caractéristiques.

On comprend alors le sensque prenait le mot « aptitude » (sens premier qui est resté d'ailleurs le sens populaire) à savoir « supériorité de telindividu par rapport à la moyenne, en ce qui concerne telle fonction élémentaire isolée ».

Une aptitude étaitconsidérée comme une caractéristique différentielle, elle faisait « partie du sujet » comme une bonne vue ou uneouïe fine. Il était dès lors normal qu'à cette recherche des aptitudes individuelles fasse symétrie la recherche des exigencesfonctionnelles d'un poste de travail ou d'une tâche quelconque.

La psychotechnique fut donc dès le début orientéevers l'adaptation de l'homme au travail, dans une « sélection des plus aptes », et c'est l'idée que lancera en 1909 leRusse Rossolimo en juxtaposant, pour sa sélection, deux « profils » : le « profil psychologique » du candidat auposte et le « profil des exigences du poste », profils repérés avec les mêmes fonctions psychiques élémentaires.. »