Vincent VAN GOGH:NATURE MORTE AU RAISIN.

« Vincent V AN GOGH NATURE MORTE AU RAISIN Cette nature morte vibrante révèle les expérimentations picturales de Van Gogh lors de son séjour à Paris.

Arrivé à Paris en 1886, il s'installe à Mont­ martre avec son frère Theo.

Grâce à lui, Vin­ cent rencontre Monet, Degas , Sisley et Pissarro.

Quand il ne peint pas fébrilement, il hante le Louvre, où il admire Rembrandt et .

Delacroix.

Chaque semaine, il assiste à une réunion de peintres chez Tou louse-Lautrec.

Selon Suzanne Valadon, il apporte chaque fois sa dernière toile et attend qu'un de ses camarades y jette un coup d'œil.

Mais person­ ne n'y prête attention.

Cézanne, qu'il croise un jour chez le père Tanguy, réagit même avec horreur à ses peintures.

Mais Signac se lie d'amitié avec Van Gogh et l'invite à peindre en plein air avec lui.

«On peignait sur les ber­ ges, on déjeunait à la guinguette et on reve­ nait à pied à Paris par les avenues de Saint-Ouen et de Clichy» , raconte-t-il.

Vêtu d'une cotte bleue de zingueur, «collé tout près de moi, il criait, il gesticulait, brandissait sa grande toile de 30 toute fraîche, et il en poly­ chromait lui- même et les passants» , ajoute-t-il.

Mais, déçu par ses compagnons, Vincent déci­ de de quitter Paris.

«Je me retire quelque part dans le Midi, pour ne pas voir tant de peintres qui me dégoûtent comme hommes», écrit-il à Theo dès l'été 1887.

l'ŒUVRE Au cours de sa période parisienne (de février.

1886 à février 18881, Van Gogh peint quelque deux cents toiles, dont environ quatre vingt-cinq natures mortes.

JI semble ici avoir éparpillé les fruits au hasard.

En réalité, un examen plus attentif montre qu'ils dessinent LA COTE Aucune nature morte de la même période n'a été vendue aux enchères en 1995.

Mais une huile de la même époque, Jeune Homme à la casquette , a été adjugée à 60,6 millions de francs français (10 millions de dollars).

L'enchère la plus élevée a atteint près de 120 millions de francs français (20 millions de dollars} en 1995.

Vincent VAN GOGH 1853-1890 • Nature morte au raisin • Huile sur toile 44 cm x 59 cm • Non signé • Peint en 1887 • Localisation : Chicago, Art Institute une ellipse.

Mais ce sont les contrastes entre ces couleurs pures qui frappent le plus.

les citrons jaunes tranchent avec les raisins gre­ nat, la poire verte rehausse l'éclat des pommes rouges.

le fond bleu pâle, fait de touches zébrées, donne un éclat inattendu à cette nature morte vibrante.

On décèle dcins cette surface l'influence de l'art japonais cher au peintre.

Ces expériences picturales, où l'artiste révèle déjà son originalité, annoncent ses œuvres de la période arlésienne.

LA CRITIQUE « il se sépare en outre de l'impressionnisme par une volonté de graphisme proche tantôt de Degas et tantôt de lautrec, un renforce ­ ment linéaire de l'objet, de sa forme expres ­ sive et de sa texture matérielle , contraire à la dissolution atmosphérique d'un Monet, d'un Sisley,» écrit Pierre Tisné.

Nature morte aux poires (1888), une œuvre aux couleurs sourdes- même le jaune s'éteint­ évoquant la «tristesse navrée» à laquelle Vincent faisait souvent allusion à cette époque .. »