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Vigny écrit dans le Journal d'un poète : « J'aime peu la comédie, qui tient toujours plus ou moins de la charge et de la bouffonnerie.» Il précise plus loin sa pensée en disant: «Je sais apprécier la charge dans la comédie, mais elle me répugne parce que, dans tous les arts, elle enlaidit et appauvrit l'espèce humaine et, comme homme, elle m'humilie. »

Publié le 21/12/2021

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Ci-dessous un extrait traitant le sujet : Vigny écrit dans le Journal d'un poète : « J'aime peu la comédie, qui tient toujours plus ou moins de la charge et de la bouffonnerie.» Il précise plus loin sa pensée en disant: «Je sais apprécier la charge dans la comédie, mais elle me répugne parce que, dans tous les arts, elle enlaidit et appauvrit l'espèce humaine et, comme homme, elle m'humilie. ». Ce document contient 1288 mots soit 3 pages. Pour le télécharger en entier, envoyez-nous un de vos documents grâce à notre système gratuit d’échange de ressources numériques. Cette aide totalement rédigée en format PDF sera utile aux lycéens ou étudiants ayant un devoir à réaliser ou une leçon à approfondir en: Français / Littérature.


« Vigny écrit dans le Journal d'un poète : « J'aime peu la comédie, qui tient toujours plus ou moins de la charge et de la bouffonnerie.» Il précise plus loin sa pensée en disant: «Je sais apprécier la charge dans la comédie, mais elle me répugne parce que, dans tous les arts, elle enlaidit et appauvrit l'espèce humaine et, comme homme, elle m'humilie.

» La comédie, de tous temps, a soulevé bien des controverses.

Elle a eu d'ardents partisans comme d'acharnés détracteurs.

On a pu vouloir lui conférer une dignité égale à celle de la tragédie ou au contraire la rabaisser à un rang parfaitement mineur, en la taxant d'immoralité ou de bouffonnerie.

La philosophie austère et lucide de Vigny explique en grande partie ce jugement sévère sur un genre qui, depuis Molière, a conquis ses lettres de noblesse: «La comédie, s'écrie-t-il, tient toujours plus ou moins de la charge et de la bouffonnerie », et encore : « La charge me répugne, parce que, dans tous les arts, elle enlaidît et appauvrit l'espèce humaine et, comme homme, elle m'humilie, » Essayons de discerner ce qu'il faut retenir, et peut-être discuter, de ces jugements teintés de pessimisme. Ce fut Molière qui, le premier, conféra à la comédie toute sa dignité.

Il se sentait tragédien dans l'âme, et essaya de le montrer, sans succès, dans l'une de ses premières pièces : Don Garde de Navarre.

Désespéré de cet échec, il se tourna dès lors vers la comédie, décidé à lui donner l'éclat qui auréolait la tragédie.

Pour cela, il lui donna un but élevé : corriger les vices des hommes.

La comédie de ce fait devenait psychologique et profondément humaine.

Il fit défiler tout son siècle dans ses comédies : grands seigneurs, bourgeois, commerçants, précieuses, pédants, médecins, juges, servantes.

« Vous n'avez rien fait, disait-il, si vous ne faites reconnaître les gens de votre siècle.» Mais en même temps, il peignit la nature humaine et, dans tous ses héros, nous retrouvons quelques traits de notre personnalité.

N'y a-t-il pas, de nos jours encore, des avares qui sacrifient leurs enfants à leur fortune, des hypocrites coureurs de dot qui flattent les lubies de bourgeois insensés pour s'approprier leur argent, des bourgeois parvenus, des bas-bleus, des rimeurs sans cervelle, des médecins vaniteux ? Ne dit-on pas : un Harpagon, un Tartuffe, pour désigner un avare ou un hypocrite, tant il est vrai que ces personnages incarnent parfaitement les vices ? Mais s'ils sont des maniaques aveuglés par une idée fixe, ils ont.

cependant des sentiments complexes, parfois contradictoires, qui n'en font pas seulement des marionnettes, mais des êtres humains. Pour parvenir au but qu'il s'était fixé — peindre la nature humaine et, surtout, corriger les vices des hommes —, Molière a choisi l'arme du ridicule, « le ridicule jeté à propos a une grande puissance », dira plus tard Montesquieu.

Et dans ce cas, bien sûr, la comédie tient de la charge et de la bouffonnerie.

S'il veut mettre en évidence un défaut donné, l'auteur doit opérer une simplification caricaturale dans les mots et l'attitude de son personnage, et en même temps outrer sa pensée et ses gestes.

Ainsi, dans la réalité, Orgon ne dira pas quatre fois : « Et Tartuffe?» mais il y songera constamment; Harpagon ne répétera pas : « Sans dot ! » mais ce sera son idée fixe.

Le Sage, avec son Turcaret, a opéré un remarquable portrait-charge : stupide, cynique, grossier, cupide et sans finesse, Turcaret laisse une terrible impression de vérité : on croit voir le financier sans scrupules qui mène la France d'avant la Révolution.

Monsieur Jourdain, Argan, Harpagon, autant de portraits-charges et de simplifications caricaturales.

Mais l'outrance au théâtre est nécessaire pour « passer la rampe », les personnages, autrement, paraîtraient fades et sans relief, et la portée morale de la comédie en serait diminuée.

Elle peut être mauvaise dans les comédies à tendances polémiques, lorsque la charge est trop accentuée, mais autrement, et lorsqu'elle s'entoure de la complexité des sentiments, elle est nécessaire. La comédie tombe souvent, il est vrai, dans la bouffonnerie.

Les éléments traditionnels de la farce, tels les quiproquos, les jeux de mots, les soufflets, les coups de bâtons, les poursuites sont la plupart du temps son apanage.

Boileau regrettait chez Molière « ce sac ridicule où Scapin j'enveloppe ».

Si l'on peut préférer aux coups de théâtre, aux renversements de situation et autres procédés comiques, l'étude psychologique et le comique qui fait sourire plutôt que rire à gorge déployée, il n'en reste pas moins que la. »

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