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VIE DE STENDHAL

Publié le 15/05/2020

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« VIE DE STENDHAL STENDHAL, de son vrai nom Henri Beyle, vit le jour à Grenoble le 23 janvier 1783, au numéro 14 de la rue Jean-Jacques-Rousseau, qui s'appelait alors rue des Vieux-Jésuites.Venus du Vercors, les Beyle occupaient au xvme siècle des situations bourgeoises : le bisaïeul de Stendhal étaitmarchand drapier, son arrière-grand-père et son grand-père furent procureurs au parlement.

Quant à son père,Chérubin Beyle, aîné d'une famille de treize enfants qu'il eut la charge d'élever à la mort de leurs parents, il étaitclerc au parlement en 1765, à l'âge de dix-huit ans, et ne fut reçu avocat qu'en 1780.

Les difficultés de sa pénibleexistence aigrirent sans doute cet homme au caractère déjà renfermé et chicaneur : Stendhal a laissé de lui dansson roman autobiographique, La Vie de Henri Brulard, un portrait sans indulgence.

Toujours à court d'argent, il cruts'enrichir dans des spéculations immobilières et des tentatives d'agriculture rationnelle, qui le ruinèrent.

Il sutnéanmoins maintenir son héritage et acquérir du bien, petits domaines par-ci, terrains et maisons par-là — toutespropriétés qu'un énorme arriéré de dettes éparpillera à sa mort, en 1819, pour le plus grand dépit de son fils.Henri Beyle avait deux soeurs plus jeunes : Pauline, sa préférée, née en 1786, Zénaïde en 1788.

Leur mère mouruten 1790, et Chérubin Beyle demeura inconsolable de son veuvage, s'enfermant dans un chagrin taciturne.

Uneenfance d'aussi bonne heure orpheline, dans un cadre triste et sans grâce, au fil des jours mesquins, explique déjàbien des repliements, bien des silences, bien des timidités chez Henri Beyle.Son grand-père maternel, le docteur Gagnon, personnage très cultivé, disciple des philosophes et d'Horace, auquel ilemprunte un scepticisme de bon aloi, est le seul être qui sache se faire aimer du petit garçon désemparé, de cepetit garçon qui n'a jamais fréquenté un camarade de son âge, qui n'a jamais joué aux billes : c'est de lui queStendhal apprendra l'amour des belles-lettres.

Autour d'eux, voici encore deux femmes aux figures contrastées, lafille et la soeur du docteur Gagnon : la tante Séraphie, dévote et royaliste, dont le petit Henri détestera tant lasollicitude despotique et revêche qu'il en fortifiera ses sentiments naissants de jacobin en herbe; et la grand-tanteÉlisabeth, méridionale enthousiaste et tendre sous une apparence de fierté austère, à qui il est redevable d'uneconception tout espagnole de la générosité d'âme.

Voici enfin l'abbé Raillanne, prêtre réfractaire, qui fut sonprécepteur et qui réussit surtout à lui inspirer la haine de la religion.Et tous ces personnages, et toute cette vie d'enfant, qui ne sont peut-être ni aussi noirs ni, à l'occasion, aussiséduisants que Stendhal les peindra quarante ans après dans Henri Brulard, n'en ont pas moins formé son esprit etsa sensibilité de la façon même qu'il le dit : car l'impression d'un enfant l'emporte toujours en vérité psychologiquesur l'exactitude d'un fait.Élève, à treize ans, de l'École centrale qu'on vient de fonder à Grenoble (1796) et où on enseigne surtout lesmathématiques et les sciences, Henri Beyle s'y montre un élève brillant.

En novembre 1799, il quitte enfin, avecquelle joie! son pays natal, et prend la diligence pour Paris où il doit se présenter au concours de l'Écolepolytechnique; mais il ne s'y présentera pas : «Au lieu d'être polytechnicien, il devint Parisien », et fit « sonapprentissage du monde dans une société où les femmes étaient faciles, où la vie avait pris l'odeur musquée duDirectoire, et qui se souvenait pourtant des manières qu'on avait sous Louis XVI ».Épris de gloire littéraire et d'amours romanesques, Henri Beyle se met vite sous la protection efficace de son cousinPierre Daru : celui-ci, fort apprécié déjà de Bonaparte, sera un jour surintendant général de la Grande Armée, puisministre secrétaire d'État de Napoléon.

Il ne tient qu'au jeune Beyle de faire une brillante carrière dansl'intendance....

En 1800, son cousin l'envoie à l'armée d'Italie : il franchit le Grand-Saint-Bernard avec les troupes,reçoit avec une vive curiosité le baptême du feu, est nommé sous-lieutenant au e dragons à Milan; mais surtout ildécouvre, et c'est pour lui une révélation, la musique, en entendant un soir au théâtre Le Mariage secret deCimarosa : jamais il ne séparera son amour de l'Italie de son amour de la musique, toutes deux l'ont enchanté dumême coup de foudre.Mais en 1802, il démissionne de l'armée : une très cruelle désillusion amoureuse, qui pèsera sur toute sa vie, l'ennuiaussi de la routine militaire, le poussent à rentrer vite en France.

Et là, agité d'enthousiasmes, d'impatiences, degrands projets comme on l'et à vingt ans, il se persuade, s'il ne s'en est déjà persuadé depuis longtemps, qu'il seraun auteur dramatique et un poète ! Il sera le Molière de son siècle.

Il s'enferme dans sa chambre et dévore deslivres.

Avec quelques amis grenoblois devenus comme lui Parisiens, il se jettera pendant quatre années dans l'étudedes « idéologues » du XVIIIe siècle, Condillac, Hobbes, Helvétius, afin d'apprendre chez eux, conviction touchante,à connaître parfaitement le cœur de l'homme.

C'et l'époque de sa « seconde éducation », comme il la baptisera lui-même.De là une masse d'observations, littéraires ou vécues, qu'il met en fiches avec l'esprit ouvert d'un « philosophe »,certes, mais aussi la méthode rigoureuse d'un ancien candidat à Polytechnique ! Répertoire considérable decaractères destinés à être combinés avec des passions, puis mis en scène dans différentes situations bien précises: telle sera la base, qui sent un peu le laboratoire, sur laquelle Henri Beyle se promet de bâtir les plus bellescomédies du siècle.En même temps que de la gloire des lettres, il rêve aussi de la gloire amoureuse, et pense que sa méthode infaillibled'investigation psychologique doit lui permettre de triompher également dans le monde et auprès des femmes.

Lesnoms d'Adèle Rebuffel, de Victorine Mounier, de l'avarice Mélanie Guilbert, dite Louason, avec qui il fit une fugue en1805 à Marseille, illustrent des tentatives, des échecs ou des réussites de sa belle science théorique.1806 interrompt ces projets littéraires et cette stratégie mondaine : Pierre Daru fait nommer Henri Beyle adjoint auxcommissaires des guerres, attaché à la Grande Armée, et il va passer maintenant plusieurs années en Allemagne eten Autriche; il séjournera notamment deux ans à Brunswick, comme intendant des domaines.

Dans tous ces emplois,il se révélera un administrateur habile et plein d'autorité.

D'autres noms féminins, allemands cette fois, apparaissentencore dans sa vie; mais jamais il n'aimera vraiment l'Allemagne.Nommé auditeur au conseil d'État en 1810, il revient à Paris.

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