Verlaine - Dossier Complet (Biographie, Oeuvre,...): Poèmes Saturniens

« D’où vient le nom de Poèmes Saturniens ? Poèmes Saturniens.

C’est le titre du premier recueil de Verlaine écrit en 1866.

Il peut sembler étrange et mystérieux au premier abord d’un lecteur contemporain.

Mais que signifie réellement ce titre ? A- Cronos et Saturne Dans le mythologie grecque, le dieu Cronos (ou Saturne dans la mythologie romaine) dévora ses enfants de peur que, ayant été averti par la prophétie de Gaïa, l'un d'entre eux le détrônerait.

Néanmoins, Zeus réussit à lui échapper.

Devenu roi des dieux, Zeus fit libérer ses sœurs et frères en obligeant son père à les recracher.

Il pardonna à ce dernier cette erreur et l’envoya régner sur un endroit paradisiaque. Selon de nombreux poètes et philosophes tels que Hésiode ou Platon, cet ancien mythe, plutôt confus, serait légèrement lié à l’âge d’or. Cronos serait le dieu de cette période particulièrement harmonieuse.

Il est possible de se demander si le début de Poèmes Saturniens n’y ferait pas illusion. Un poète latin, Ennius, introduit Cronos dans la mythologie romaine en faisant attention à ce que ce lien avec le mythe de l’âge d’or soit conservé.

Grâce à cette action, les Saturnales furent créées en 217 avant J.-C., devenant ainsi une des plus grandes fêtes romaines. Même s’il ne fait pas explicitement allusion à la mythologie, nous pouvons supposer que Verlaine connaissait les différentes interprétations de ce mythe : Prologue et Sub Urbe font référence à un monde idéal. B- Saturne, une planète malfaisante C’est surtout à l’astrologie que fait allusion le mot « saturnien ». Saturne est une planète du système solaire célèbre pour ses anneaux satellites et sa couleur jaune.

Depuis l’Antiquité, elle est connue pour avoir une mauvaise influence sur la vie des hommes.

Il est possible d’imaginer que Verlaine invoque Saturne en tant que planète représentative de la mélancolie. C- La poésie et Saturne Certains poètes du XIXème siècle se sont proclamés « saturniens », une manière de se dire persécutés par une force maudite, afin d’expliquer leurs faiblesses.

Ces saturniens, parmi lesquels se trouve Verlaine, subiraient l’influence de Saturne.

Verlaine le confirme par une affirmation dans Parallèlement : « Je suis vraiment né saturnien », se plaint-il dans la prison de Bruxelles en juillet 1873.. »