Vénézuela (1997-1998)
Publié le 30/09/2020
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Vénézuela (1997-1998)
La chute des prix du baril de pétrole, à la fin de l'hiver 1998, a
considérablement affaibli l'économie, soumise à un traitement de choc néolibéral
à partir de la mi-1996, au moment de la mise en place de l'Agenda Vénézuela
élaboré par les collaborateurs du président Rafael Caldera et les experts du
FMI.
Caracas a bien tenté, en mars 1998, d'allumer des contre-feux en prenant
l'initiative d'un sommet extraordinaire de l'OPEP (Organisation des pays
exportateurs de pétrole) ; le Vénézuela, numéro deux du cartel derrière l'Arabie
saoudite, était déjà prêt à réduire sa production à 3 100 000 barils/jour.
Mais
les cours du brut n'ont pas connu la remontée espérée et le budget du pays a dû
être revu à la baisse (- 11 %), démontrant une fois de plus l'étroite
subordination des finances locales aux ressources engendrées par l'or noir.
La poursuite de l'ouverture pétrolière en apportait une nouvelle preuve : en
juillet 1997, PDVSA (Compagnie nationale des pétroles vénézuéliens), l'État
donc, a encaissé quelque 2,5 milliards de dollars en échange de la concession de
plusieurs dizaines de champs pétrolifères à des sociétés étrangères.
Ce retour
en force des majors américaines et européennes a été au demeurant diversement
apprécié par la classe politique, qui a dénoncé, dans cette vente d'une partie
des " bijoux de famille ", un maquillage du fiasco économique.
De fait, les résultats macroéconomiques faisaient assez pâle figure face aux
microbolantes prévisions annoncées par le ministre du Plan, l'ex-guérillero
Teodoro Petkoff, et le nouveau titulaire du portefeuille des Finances, Freddy
Rojas Parra, un ancien président du syndicat patronal (lequel devait
démissionner en juillet 1998 pour être remplacé par Maritza Izaguirre, jusque-là
haut fonctionnaire international).
C'est ainsi que l'inflation, pour l'année
1997, aura tourné autour de 40 %, demeurant parmi les plus fortes d'Amérique
latine ; le PIB s'est péniblement élevé (5,1 %), loin du niveau de croissance
record envisagé ; le bolivar a continué de se déprécier (- 25 % entre mars 1997
et mars 1998), cependant que les réserves de la Banque centrale étaient écornées
(moins de 15 milliards de dollars au printemps 1998), conséquence directe d'une
spéculation galopante.
Et ce malgré l'encaissement entre la fin 1997 et avril
1998 d'un nouveau bonus de 1,5 milliard de dollars, fruit des privatisations :
celles d'une partie de l'industrie hôtelière, de 40 % de la CANTV (compagnie du
téléphone) et d'usines sidérurgiques.
Ces privatisations, qui constituaient
l'une des clefs de voûte de l'Agenda Vénézuela, n'avaient d'ailleurs pas toutes
pu être menées à bien ; c'était le cas notamment de la CVG (Compagnie
vénézuélienne de Guyana), le plus grand complexe industriel d'État d'Amérique
latine, les acheteurs potentiels demeurant inquiets face à la désorganisation et
le personnel pléthorique des entreprises mises en vente.
Le président Caldera, arrivé presque au terme de son second mandat, pouvait en
revanche se féliciter d'avoir su préserver une relative paix sociale, au prix
d'une substantielle augmentation du SMIC (passé le 1er mai 1998 de 75 000 à 100
000 bolivars) et sous la menace, il est vrai, d'une grève générale brandie par
la CTV, la puissante Confédération des travailleurs vénézuéliens.
Dès lors,
l'octogénaire chef de l'État a pu se consacrer, un peu, à la politique étrangère
qu'il avait passablement négligée au cours de ses trois premières années de
présidence.
Il a reçu le chef de l'État américain Bill Clinton, en octobre 1997,
accueilli quelques mois plus tard le 3e sommet ibéro-américain sur l'île de.
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