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Vauban

Publié le 16/05/2020

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« Vauban Plus que toute autre, l'architecture militaire est commandée par d'évidentes nécessités utilitaires.

C'est le type même de l'architecture quenous nommons aujourd'hui fonctionnelle, celle qui sans recherche d'apparat, et par la pure logique de son expression, peut devenir œuvred'art Le système de défense villes du Moyen Âge hautes murailles à créneaux et mâchicoulis flanquées de tours-vigies était devenu caducdepuis les changements survenus dans la tactique et l'armement de la guerre de sièges.

Les villes seront dorénavant protégées par devastes dispositifs polygonaux avec des levées de terre, des fossés, des murs brisés en angles saillants de façon à n'offrir directement quela moindre surface aux coups de l'ennemi. Lorsque Louis XIV voulut défendre ses conquêtes et assurer la sécurité du pays, son premier souci fut de le ceindre d'un immenserempart, d'un rempart si fort et si parfaitement conçu qu'en fait l'ennemi ne pourra plus s'établir en France avant que ne surviennent lesdéfaites napoléoniennes.

Cette œuvre d'urgence fut menée avec une rapidité, une sûreté de conception et d'exécution et aussi un sens dela grandeur qui confondent l'esprit.

Le roi, qui savait dans tous les ordres discerner le génie et le maintenir à son service, avait confié lesresponsabilités de la tâche à Vauban. De très petite noblesse rurale, né à Bazoches, dans le Morvan, Vauban a écrit, peut-être avec un peu d'exagération, que le destin quil'avait porté à la dignité de maréchal de France l'avait fait naître "le plus pauvre gentilhomme de France".

Saint-Simon, malgré sonanimosité envers les bourgeois, gens du peuple ou petits hobereaux coupables de bénéficier des sympathies et faveurs royales, s'il nousl'a peint "d'extérieur rude, grossier, pour ne pas dire brutal et féroce" ajoute que "jamais homme ne fut plus doux, plus compatissant,plus obligeant, la bonté et la probité même".

De l'avis unanime, ce bourru bienfaisant était un grand honnête homme. A dix-neuf ans, il s'engageait dans les armées de Condé ; mais, peu de temps après, il joignait les armées du roi.

En 1655, il recevait sonbrevet d'ingénieur militaire.

Il avait vingt-deux ans. L'habileté dont il fait preuve dans les sièges auxquels il prend part, sa bravoure, sa modestie le font distinguer par ses chefs et il acquiertbientôt la confiance de Louvois.

Dès lors, courant du nord au sud, de l'est à l'ouest, Vauban met sa fougue au service de maîtresexigeants et ne connaît pas de répit.

Il inspecte les places fortes, il est aux côtés du roi quand tombent les villes ennemies et surtout ilmène une œuvre écrasante qui consiste à verrouiller les frontières et à les rendre invulnérables. En hâte, de Gand à Givet, il fortifie toutes les places aux frontières ouvertes du Nord.

Huningue et Longwy seront créées de toutes pièces.Sur le Rhin, il bâtit les places fortes de Neuf-Brisach, de Phalsbourg, de Landau, donne des armatures nouvelles à Colmar, Sélestat,Strasbourg, Bitche, Metz, Toul et de sérieuses défenses à Saverne et à Belfort.

Sur les Alpes, "où ne se trouvent point de portes cochères,mais des guichets que l'on peut aisément fermer", il accroche des forteresses aux montagnes qui commandent les défilés de Briançon,d'Embrun, du Queyraz et, sur un plateau schisteux, établit la ville de Montdauphin, qui répond à Pignerol de l'autre côté des monts.

Ilferme les passages des Pyrénées, bâtit la ville de Montlouis, fortifie Sète, Toulon, Antibes et défend l'entrée du port de Marseille. Sur l'Océan, naîtront des villes comme Rochefort, comme Brest ou Dunkerque, où Vauban entreprendra sa première œuvre d'envergure endisciplinant les flots captés des eaux douces et les reflux des marées et en plaçant des fortins audacieusement avancés dans la mer. Il n'applique pas de principes rigides.

Il ouvre plus ou moins les angles des remparts, multiplie ou réduit les bastions, les demi-lunes, lescourtines selon les lieux, selon la configuration du sol et selon les prévisions stratégiques.

Dans l'ensemble, il cherche à échelonner sesouvrages en profondeur, les dispositifs de défense se confortant les uns les autres. On conçoit que de tels travaux imposaient des renouvellements très importants dans l'architecture et l'ordonnance des villes.

Ilsentraînèrent la création d'ensembles qui débordaient largement la stricte fortification.

C'est ainsi que Vauban donnera les dessins denombreux bâtiments militaires : casernes, arsenaux, hôpitaux, citadelles, maisons d'habitation, églises.

On lui doit la cathédrale deBriançon, les chapelles de Fort-Louis, de Lille, de Besançon, la magnifique église inachevée de Montdauphin. Tandis que les travaux d'urbanisme ne prennent généralement corps qu'en l'espace de plusieurs générations, la rapidité exigée par lesnécessités militaires lui a permis de faire surgir des villes entières dont les plans sont des chefs-d'œuvre de l'art classique.

Ainsi le plan deNeuf-Brisach est-il d'une pureté géométrique sans égale.

La ville, enfermée dans sa large enceinte semblable à une roue crantée, esttracée en damier avec une vaste place centrale.

La citadelle de Lille déploie ses défenses dans un rythme angulaire précis.

Et le fortd'Antibes, étoile à quatre branches aiguës comme des lames, dont le centre est une cour circulaire, témoigne qu'une fortification à l'étatpur peut être aussi une œuvre d'art. Si Vauban n'avait rien d'un esthète, ses ouvrages utilitaires n'en sont pas moins marqués de majestueuse noblesse.

A une échauguette, àune simple guérite de fortifications, il apportait les soins que d'autres auraient donnés à un palais.

Son inclination pour la sobriété ne luifait d'ailleurs pas répudier l'ornement quand celui-ci est à sa place, car il croit que la France doit partout montrer son prestige. La décoration de ses monuments est robuste et simple.

Pilastres doriques, chutes de trophées, mascarons soulignent l'architecture etamplifient heureusement ses rythmes.

Dans un seul cas, à la porte de Paris de Lille, la profusion décorative est surprenante, mais Vaubann'avait fait là que donner les dessins d'architecture, l'exécution ayant été confiée à Simon Vollant. La façon dont s'ordonnent en étages les lignes d'architecture et dont se composent les volumes des remparts d'une ville comme Briançon,les plans de multiples citadelles rayonnantes qui, dans leur précision d'épure, nous font évoquer à la fois des cristallisations, des fleurs oudes étoiles, témoignent de ce grand style.

Nous en reconnaissons la facture, la force et la dignité dans le moindre fortin aujourd'hui àl'abandon.

Sous leur aspect trapu et comme ramassé pour la défense, ces architectures témoignent que, même dans ses fonctionsd'homme de guerre, il y a l'homme de cœur avec ses secrètes aspirations qui l'élèvent au-dessus de la matérialité. Aussi bien, ce soldat-ingénieur est un humaniste.

Après une carrière si active, lorsque, dans le calme de la retraite, il écrit ses Oisivetés, ilse montre toujours attentif et sensible aux réactions humaines.

Il avait vu de près la misère des peuples.

Pour lui, le soldat et le paysanne sont pas des entités économiques ou du matériel de guerre, mais des êtres vivants et pensants.

Sur combien de sujets ne s'est-il paspenché pour en tirer des réflexions pertinentes ? Qu'il parle du rappel des huguenots, des colonies américaines, de l'exploitation desforêts, du canal du Languedoc, de la dîme royale, du commerce extérieur, de la guerre et de la paix, il le fait avec une lucidité dans lemaniement des idées qui le rattache aux grands esprits de son siècle.. »

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