Vatican (1987-1988)

« Vatican (1987-1988) La Cité du Vatican (environ 1 000 habitants), au coeur de Rome, abrite le Saint-Siège.

Elle a obtenu en 1929 une personnalité propre par les accords de Latran.

Depuis 1984, le cardinal Casaroli (Italie) assure la fonction de chef du gouvernement civil et le cardinal Gantin (Bénin) est à la tête de la congrégation des évêques. Le 29 février 1988, une grève sans précédent a eu lieu au Vatican.

Les 1 800 employés laïques jugeant leurs salaires trop faibles - de 6 000 F à 10 000 FF par mois - ont organisé une "grève chrétienne" en versant au pape leur salaire de trois heures pour les victimes de la faim dans le monde.

Mgr Schorte, qui préside la commission du personnel, a estimé que "cette grève n'était justifiée ni par la situation économique des salariés du Vatican ni par la doctrine sociale de l'Église, y compris la dernière encyclique". Jean-Paul II est un "pape-voyageur".

Visant à affirmer l'universalité du message de l'Église catholique, ses voyages apportent aux uns le soutien de la communauté religieuse mondiale et aux autres, des encouragements pour une pratique cultuelle plus fidèle aux principes.

Tout cela n'est pas sans contradictions ; ainsi, comment lutter contre le SIDA tout en interdisant les préservatifs? Jean-Paul II réussit néanmoins ce tour de force de satisfaire la majorité des pratiquants au prix de quelques ambiguïtés.

Son encyclique Sollicitudo Rei Socialis est une condamnation des "mécanismes économiques, financiers et sociaux qui finissent par étouffer ou conditionner les économies des pays moins développés" et un plaidoyer pour la liberté de chacun: "L'être humain n'est totalement libre que lorsqu'il est lui-même, dans la plénitude de ses droits et de ses devoirs: on doit en dire autant de la société tout entière...".

C'est aussi ce message qu'il est allé porter en mai 1988, lors de son neuvième voyage en Amérique latine. Si le monde change, la communauté catholique évolue aussi et oblige le Vatican à en tenir compte.

L'Église de Russie semble se revivifier avec la politique de perestroïka, les intégristes et traditionnalistes derrière Mgr Lefebvre durcissent leurs positions antimodernes et le pape a été contraint de l'excommunier le 30 juin 1988.

La veille, il avait convoqué un nouveau consistoire.

En dix ans de pontificat, Jean-Paul II a créé quatre-vingt-cinq cardinalats, bouleversant ainsi les cadres dirigeants de l'Église.

Le 29 mai 1988, il a annoncé la nomination de vingt-cinq cardinaux dont le théologien Hans-Urs von Balthasar décédé peu après.

Une absence est remarquée: celle de Paul Marcinkus, le président de la banque du Vatican récemment blanchi de la faillite frauduleuse de la Banco Ambrosiano... Ouverture oui, mais dosée.. »