un jour
Publié le 17/05/2020
Extrait du document
«
1 ) construction de la fable
Du vers 1 au vers 6 : opposition entre l'imparfait (vivaient) et le passé simple (survint),
renforcée par la parataxe ; s'ensuit le présentatif familier "et voilà" qui pose le récit ; le
comique vient de la disproportion entre les acteurs (des animaux de basse-cour) et le
lexique utilisé, avec le motif de la guerre de Troie : "guerre", "Troie", "sang des dieux",
"Xanthe", "combat", "plus d'une Hélène"..., et l'usage de la prosopopee : "Amour, tu
perdis Troie..." cette disproportion crée le burlesque.
Du vers 6 au vers 10, la guerre semble se répandre au-delà des deux protagonistes : voir
la périphrase homérique "la gent qui porte crête" pour désigner les poules ; le "bruit", par
syllepse, porte ici deux sens : le vacarme produit par ces coqs, et aussi la gloire.
Chiasme
du v.
10 : vainqueur / vaincu s'opposent une dernière fois, tout en étant dépersonnalisés ;
Hélène devient ici une antonomase qui désigne...
les poules ! "au beau plumage"
constitue une épithète homérique : on est bien dans le cadre du burlesque (parodie
d'épopée).
Du vers 11 au vers 18, la focalisation du récit porte sur ce vaincu avec un monologue
intérieur au style indirect libre : "ses amours qu'un rival [...] possédait à ses yeux" ; la
multiplication des possessifs témoigne d'une montée de la rage et de l'exaspération ;
langage de la tragédie : "cet objet", "sa haine et son courage"...
"jalouse rage"...
En même
temps, agitation vaine et un peu grotesque : "battait l'air de ses flancs" évoque
l'expression familière "se battre les flancs", se démener sans résultat ; en outre, notre
champion s'exerce "contre les vents" !
Du vers 19 au vers 23 : retournement brutal de la situation, par un véritable coup de
théâtre : l'intervention du vautour.
On notera une véritable harmonie imitative, par la
répétition du son [wa] : toits / victoire /voix /gloire, et le côté tonitruant de cette répétition
; de même que le mot "voix" humanise le coq ; le sot orgueil appartient bien à l'homme.
"Adieu" est un commentaire ironique de l'auteur ; en même temps, la rapidité du récit,
l'ironie du "adieu", le sujet du verbe "périt" que l'on peut considérer comme une
abstraction (c'est le coq qui périt, non l'orgueil !) contribuent à rendre cette mort non-
tragique, attendue, comme un bon tour joué à un personnage antipathique...
Du vers 24 au vers 28 : ironie de la situation, car c'est finalement le vaincu qui remporte
le succès...
Peinture peu flatteuse de la versatilité des femmes...
et de l'opinion publique !
L'humanisation est achevée au vers 28 : "il eut des femmes..." tandis que "coquet"
conservait encore l'ambiguïté : le mot désigne le "petit coq", mais aussi le "petit
marquis", soucieux de son apparence, mais batailleur...
Du vers 29 au vers 32 : moralité qui à la fois élargit le débat ("tout vainqueur") par
l'image traditionnelle de la "roue de la Fortune" (qui fut le symbole des retournements du
sort avant d'être un jeu télévisé...) et ramène l'histoire au thème de la guerre...
ou de
l'amour : quel est au fond le vrai sujet ?.
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