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Turquie (1991-1992): Une nouvelle dimension régionale

Publié le 30/09/2020

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« Turquie (1991-1992): Une nouvelle dimension régionale L'éclatement de l'URSS, fin 1991, et celui de la Yougoslavie en 1991-1992, qui a fait suite à l'effondrement du communisme dans les Balkans et à l'effacement de l'Irak en tant que puissance régionale, après la défaite dans la guerre du Golfe, au début 1991, ont placé la Turquie dans une position stratégique, suscitant à la fois les plus fols espoirs et les plus grandes craintes.

Les affrontements entre Musulmans et Serbes en Bosnie-Herzégovine, la recrudescence du conflit arméno-azéri à propos du Haut-Karabakh, et surtout l'accession à l'indépendance des cinq républiques turcophones de l'ex-URSS (Kazakhstan, Turkménistan, Ouzbékistan et Kirghizstan en Asie centrale, et Azerbaïdjan en Transcaucasie), ainsi que l'exarcerbation de la violence dans les régions à majorité kurde de Turquie ont créé une situation nouvelle.

Ces évolutions sont par ailleurs intervenues dans un contexte restant marqué par l'extension de l'économie de marché et la marche vers la démocratie. Si, pendant la campagne électorale qui précéda les élections législatives anticipées du 20 octobre 1991, tous les partis se sont déclarés d'accord pour poursuivre l'expérience de libéralisation économique, pour Süleyman Demirel - six fois Premier ministre et deux fois écarté du pouvoir par les militaires -, ainsi que pour les sociaux-démocrates d'Erdal Inönü, il s'agissait avant tout d'effacer les séquelles du coup d'État de 1980, et de sa Constitution, restreignant singulièrement les libertés publiques et individuelles.

Le Parti de la juste voie de S.

Demirel, tout en arrivant en tête au premier tour, avec 27% des voix et 39,5% des sièges, et a dû s'allier au Parti populaire social-démocrate de E.

Inönü, lequel, en recul par rapport aux élections de 1987, n'a obtenu que la troisième place avec 20,75% des voix et 19,5% des sièges.

Le Parti de la mère patrie, fondé par le président de la République Turgut Özal, est arrivé en deuxième position. Violences en pays kurde Le lendemain de la formation du gouvernement de coalition, S.

Demirel s'est rendu au sud-est du pays pour proclamer l'existence d'une "réalité kurde".

Tout en affirmant que les Kurdes étaient des "citoyens turcs comme les autres", le gouvernement ne pouvait pas sembler s'intéresser moins aux problèmes des Kurdes de Turquie qu'à ceux des Kurdes de l'Irak ou qu'à ceux des Turcs des Balkans, du Caucase, ou d'ailleurs.

Le nouveau gouvernement, qui a promis la liberté et la transparence dans tous les domaines, a affirmé qu'il n'y a de solution au problème des 12 millions de Kurdes du pays - un cinquième de la population, dont la moitié environ se trouve dispersée en dehors des régions à majorité kurde - que par l'intégration, à travers l'autonomie culturelle et l'amélioration de la situation économiques des régions kurdes. Mais la volonté proclamée des nouveaux dirigeants a été battue en brèche par les positions rigides et intransigeantes des corps constitués de l'État, en premier lieu l'armée, mais aussi la police, la justice et même l'administration locale, qui ont entendu poursuivre, au nom de la lutte contre le terrorisme, dans le chemin de l'intolérance et de la répression.

C'est ainsi que l'attitude de l'administration a rejoint celle du PKK dans l'escalade de la violence - le. »

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