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Tomas Masaryk

Publié le 16/05/2020

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« Tomas Masaryk La personnalité de Tomas Garrigue (nom de sa femme américaine) Masaryk marque et reflète un demi-siècle crucial dans l'histoire de sonpeuple et la transformation structurelle de l'Europe centrale.

Fils d'ouvrier agricole, il se rend à Prague en 1882 au moment où laréouverture de l'université et la publication d'œuvres artistiques, littéraires et scientifiques d'un niveau européen marquent le pointculminant d'une renaissance nationale qui contraste avec l'échec des aspirations politiques tchèques dans le cadre de l'empire autrichien.

Professeur de philosophie, il se tourne vers les problèmes humains et sociaux de la fin du siècle, postulant une rénovation spirituelle,morale, religieuse même de l'homme.

Avec un groupe de jeunes collègues, il s'attaque à tout ce qu'il considère comme provincial, arriéréet hypocrite dans la vie publique tchèque.

Aux mythes héroïsant le passé païen (et manquant d'authenticité), il oppose l'image de lavéritable grandeur de l'histoire nationale : le mouvement hussite et la Réforme tchèque avec son rayonnement sur la renaissancenationale, son humanisme démocratique comme contribution à la formation de l'esprit européen.

C'est là qu'il voit la source d'inspirationpour un programme d'action.

Au lieu d'acheter, par des concessions rétrogrades, l'appui des classes privilégiées pour une autonomie del'ancien royaume de Bohême, ou d'épuiser les forces populaires dans des gestes d'opposition stériles, Masaryk et son groupe “ réaliste ”offrent une alternative : un effort de démocratisation qui transformerait l'empire danubien multinational en brisant les privilèges acquispar des classes minoritaires dominantes germaniques et hongroises aux dépens de la majorité slave et latine.

Ce renversement des idoles et des priorités, bien qu'il corresponde au progrès national et même à l'intérêt de la bourgeoisie, provoqueune indignation des élites établies.

Masaryk est accusé de sacrilège, d'antipatriotisme et de trahison nationale.

Pendant des années, ilcombat, non conformiste et dissident, en “ cavalier seul ”, suivi d'une poignée de fidèles, pour le suffrage universel, pour la réformesociale, contre le chauvinisme, contre le cléricalisme, contre l'antisémitisme dans la vie nationale ; il ne trouve d'alliés que dans le jeunemouvement ouvrier, entré en scène peu avant lui.

Ici aussi, il définit sa position : bien que reconnaissant le mérite du Marxisme à poserla question sociale, il n'accepte ni ses fondements philosophiques ni son but révolutionnaire.

Spiritualiste et moraliste, il préfère uneréforme de la société intégrant l'ouvrier sans toucher à la base capitaliste.

Ainsi, il appuie dans le mouvement ouvrier l'aile réformiste.

Contribuant pendant des décennies par son activité académique, mais aussi par ses polémiques retentissantes, à la formation denouvelles générations d'intellectuels, il devient, au début du siècle et bien qu'à l'écart des grands partis politiques, un porte-parole écoutéde la vie politique tchèque et autrichienne.

A la Diète de Vienne, il parle souvent au nom des forces démocratiques des nationsdiscriminées en critiquant une politique étrangère autrichienne inféodée à Berlin et agressive vis-à-vis des Slaves du Sud.

Son influenceauprès des jeunes intellectuels slovaques stimule la renaissance culturelle et politique de ce peuple frère soumis à la domination féodalehongroise.

La guerre de 1914 ébranle la base de l'empire danubien et y détruit la perspective d'une réforme démocratique, créant au contraire, dansle cas d'une victoire allemande, un danger mortel pour les peuples slaves.

Masaryk est parmi les premiers à le reconnaître.

La plupart deses compatriotes croient à une victoire libératrice russe et leurs chefs politiques balancent entre cette espérance et des gestes de loyautépour Vienne.

Masaryk, sceptique vis-à-vis du tsarisme et ennemi de l'attentisme, décide de travailler pour la libération, et, à soixante-quatre ans, se rend chez les Alliés occidentaux, pour gagner, avec l'aide de ses amis littéraires et politiques, leurs gouvernements à sacause.

De nouveau, il se trouve en minorité : ses collègues Prague ne le suivent pas en exil, les chefs de l'Entente l'écoutent avecattention pour les renseignements qu'il apporte sur des sujets qu'ils ignorent ; ils admettront, non sans hésitation, l'engagement devolontaires tchèques et slovaques dans les armées alliées, mais ils resteront méfiants à l'égard de l'idée d'une Europe nouvelleimpliquant l'indépendance des peuples d'Europe centrale, et cela par peur traditionnelle d'une “ balkanisation ”.

La révolution russe de 1917 change la situation.

Par ses répercussions en Europe centrale où elle stimule les mouvements populaires,poussant même les chefs politiques opportunistes à se prononcer en faveur de l'autodétermination et à invoquer l'image de “ la nouvelleRussie ”.

En Russie, la chute du tsar permet d'organiser la première grande unité armée de prisonniers et transfuges tchèques etslovaques, qui démontrera ses qualités militaires et politiques en résistant à l'avance allemande sur l'Ukraine, au début de 1918.

Après la Révolution d'Octobre KW164 , Masaryk maintient la neutralité du corps tchécoslovaque dans la guerre civile russe, et après la paix de Brest-Litovsk P225M1 , il négocie avec les Soviets le transfert de celui-ci en France, en le subordonnant au commandement allié.

Ce dernier décide, en mai 1918, de s'en servir contre les bolcheviks, malgré l'opposition de Masaryk qui, aucontraire, recommande à l'Entente de reconnaître le gouvernement soviétique.

Embarqués sous des prétextes divers dans un conflit avec les Soviets, les soldats tchécoslovaques en route pourVladivostok occupent les vastes espaces sibériens qui s'ouvrent à la contre-révolution et à l'intervention japonaise et américaine ; plus tard, ils refuseront de poursuivre ce rôle, contraire aux ordresde leur direction nationale et à leurs convictions patriotiques et socialistes.

Les succès initiaux de cette opération, bien qu'en contradiction avec ses intentions, aident le Conseil nationaltchécoslovaque dans ses efforts pour être reconnu comme gouvernement provisoire, et Masaryk finit par l'accepter avec ses conséquences.

En même temps, le progrès des mouvementsrévolutionnaires en Europe centrale écarte les objections alliées à “ l'Europe nouvelle ” de Masaryk.

La reconnaissance, par le Président américain, de cette nouvelle position alliée accélère ladécomposition de l'Autriche-Hongrie et la proclamation de la République tchécoslovaque, le 28 octobre 1918.

Élu président du nouvel État, Masaryk rentre dans son pays en triomphe.

Mais l'Europe danubienne est secouée par une agitationrévolutionnaire persistante.

Considérant l'ordre nouveau imposé par l'Entente comme une garantie de l'indépendance à peine acquise etcomme le fondement d'une démocratie “ humaniste ”, Masaryk prend son parti.

Il accepte, entre autres, la participation tchécoslovaquedans la guerre contre la révolution hongroise de 1919.

Lors de la scission du mouvement socialiste, il appuie la minorité de droite contrela gauche révolutionnaire et autorise l'usage du pouvoir contre la grève générale de 1920.

Dans ce rôle stabilisateur il est applaudi par lesnouvelles élites bourgeoises, enrichies au pouvoir, pendant que des réformes recommandées par lui sont ajournées sine die.

Ses idées, qu'il enseigne aux chefs des partis gouvernementaux, permettent de construire un système d'institutions démocratiques du modèleoccidental, d'en embellir la manipulation et d'en cacher les défauts, mais elles n'offrent pas de réponses aux questions économiques etsociales brûlantes, aux crises, au chômage massif, à l'impatience de ceux qui souffrent.

Ennemi des mythes et du culte des autorités officielles, il devient, en tant que “ président libérateur ” et père de la République, une légende, l'objet d'un culte officiel, mais aussi celui d'unrespect populaire sincère.

D'un culte tempéré par le démocratisme égalitaire du public plus encore que par les essais d'interprétation de ses disciples qui s'efforceront de systématiser et depopulariser les idées du Président, dispersées dans de nombreux ouvrages philosophiques et politiques marqués par les polémiques passées.

Ce culte cesse d'être conservateur et le symbole de“ Masaryk lutteur ” regagne de sa vigueur au moment où la démocratie, l'humanisme et aussi l'indépendance de son pays se trouvent menacés par le Fascisme.

Même ses critiques communistesreconnaîtront en lui le combattant pour la liberté de la nation tchécoslovaque, tout en notant qu'ils dépassent les positions masarykiennes, dont les limites et les contradictions seront prouvéesd'une manière tragique en 1938.

Le nom de Masaryk s'inscrit sur le drapeau des volontaires tchécoslovaques en Espagne, comme plus tard au-dessus des manifestations antimunichoises dans lesappels à la résistance, enfin sur les champs de bataille des unités de ses compatriotes dans la guerre déclenchée par la destruction temporaire de son œuvre.

Défenseur d'idées qu'il considéraitcomme vraies et justes, inspirateur d'un renouveau national et fondateur de l'État tchécoslovaque, Masaryk reste, par-delà ses erreurs et les limites de son époque, et après tant de changementsfondamentaux, une des grandes personnalités de son pays et de l'Europe.. »

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