Thomas Wolfe (1900-1938) Né à Ashville (Caroline du Nord).

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WOLFE Thomas (pseud. de Thomas Clayton). Romancier nord-américain. Né le 3 octobre 1900 à Asheville (Caroline du Nord), mort le 15 septembre 1938 à Baltimore. D’une famille de montagnards, la simple atmosphère de son milieu natal lui donna une élévation et une profondeur d’esprit bien oubliées dans les cités des plaines septentrionales. Il fit ses études à l’Université de la Caroline du Nord, puis à Harvard, et végéta pendant plusieurs années comme professeur de littérature à New York. Il mit dans son enseignement cette même ardeur indisciplinée qu’il employait à écrire, lire, parler, manger. Géant, au physique comme au moral, il mettait à tout ce qu il faisait une sorte de frénésie diabolique. Son éditeur eut à réduire à quelques centaines de milliers de mots des romans en totalisant plusieurs millions. Le premier de ses romans : Mon ange, détourne ton regard vers la maison (1929) fut, en fait, le premier volume d’une autobiographie étirée jusqu’aux dimensions imaginaires de quelque fable apocalyptique; ses parents, ses concitoyens y prennent la stature des dieux germaniques. Les aventures du jeune homme, consumé par la « contagion merveilleuse de la pensée et de la passion », et qui explore l’Amérique et l’Europe à la recherche du « fleuve de vie souterrain et terrible », se continuent dans Le Temps et le fleuve (1935), où le héros nous est présenté comme une réincarnation d’Oreste, de Jason, d’Antée, de Faust, de Télémaque... Dans les deux romans suivants : La Toile et le roc (1939) et Tu ne peux plus retourner à la maison [1940], Wolfe rebaptisa son héros George Webber, espérant ainsi (mais vainement) « sortir » de ce personnage; il était impossible de discerner s'il s’y référait comme à « il » ou comme à « je ». Ces deux derniers romans furent publiés après sa mort : il mourut à trente-sept ans des suites d’une pneumonie. Il n’a pas d’égal dans la littérature américaine comme rhapsode et satiriste de l’atmosphère métropolitaine, dont son imagination s’empara avec un mélange de haine, d’horreur et d'insatiable fascination, ni comme créateur de personnages imaginaires (portraits de personnages réels qu’il avait dotés d’un génie démoniaque); mais son génie même se trouva pris dans un terrible verbalisme incontrôlé, indiscriminé, et dans une intensité soutenue avec une telle monotonie qu’à la longue elle finit par se neutraliser ou devenir seulement ennuyeuse.

♦ « Je sens couler en moi comme un grand fleuve et ce que je dois faire, c'est lui creuser un canal dans lequel son flot et sa puissance pourront s'écouler.» Thomas Wolfe. ♦ « C'est le premier romancier américain de ce temps. » William Faulkner. ♦ « Bien qu'il aspire à devenir un artiste, il n'a ni le temps ni le goût de discipliner des dons qui lui paraissent secondaires au regard de cette faculté qu'il a d'accoucher la vie, de donner naissance à une matière vivante, chaude, palpitante, fût-elle enduite de glaires et d'humeurs... Il se voit comme un phénomène de la nature. » Maurice Nadeau.