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texte d’oral jsute la fin du monde Prologue

Publié le 30/04/2024

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« TEXTE 9 : Lagarce, Juste la fin du monde, Prologue Introduction : Juste la fin du monde est la pièce de théâtre la plus connue de Jean-Luc Lagarce(1957/1995) écrit en 1990.

Jean-Luc Lagarce est à la fois comédien, metteur en scène, directeur de troupe et dramaturge.

En 1988, il apprend qu'il est atteint du sida et se sait condamné.

Malgré sa mort prématurée en 1995, à l'âge de 38 ans, Jean-Luc Lagarce laisse derrière lui plusieurs dizaines de pièces qui rencontreront un succès posthume.

L'intrigue de Juste la fin du monde repose sur Louis, le personnage principal, est un écrivain qui a quitté sa famille des années plus tôt.

Il décide de revenir leur annoncer qu’il va mourir mais il n’y parviendra pas.

La pièce aborde les thèmes de la famille, et surtout de la difficulté de communiquer sur ce qui est important. D’emblée, l’écriture de cette pièce surprend, car il s’agit d’une écriture poétique en vers libres.

L’extrait qui nous intéresse constitue le prologue de la pièce, qui se présente sous la forme d’un monologue de Louis. Situation de l’extrait : La pièce se compose de deux parties et s'ouvre comme les tragédies grecques de Sophocle sur un prologue.

C’est Louis qui le prend en charge dans un monologue.

En effet la scène se passe juste avant que la pièce commence réellement, avant que Louis arrive dans la maison de la Mère.

Il veut annoncer lui-même sa propre mort et sa décision de rendre visite à sa famille. LIRE TEXTE Mouvement de lecture : 1) Une énonciation surprenante ligne 1-5 2) La décision de Louis et les difficultés qu'elle soulève (I.

6 de « de nombreux mois déjà » à « mort prochaine et irrémédiable » 1.

27) 3) Volonté de Louis de rester maître de son destin ligne 28-36 Projet de lecture : Comment Louis présente-il le nœud de l’intrigue au travers de cette introspection Dans quelle mesure ce prologue peut-il dérouter (- déstabiliser) le lecteur et/ou le spectateur ? Analyse linéaire : 1er mouvement Les premières lignes du texte construisent une énonciation surprenante.

En effet, elles multiplient les indications temporelles et brouillent les repères du lecteur ou du spectateur.

Le prologue s'ouvre sur un complément circonstanciel de temps « Plus tard, l'année d'après » qui donne l'impression que Louis a déjà commencé à raconter des choses avant que la pièce ne commence, des choses qui ne sont pas dites et que le public va devoir reconstruire.

L'attention du lecteur/ spectateur est attirée par l'anaphore (répétition d'un mot ou d'un groupe de mot au début d'une phrase, d'une proposition ou d'un vers) de « l'année d’après », répété deux fois dans les quatre premières lignes du prologue, il reviendra scander le texte à plusieurs reprises.

L'année d'après renverrait à la mort prochaine et est confirmé par la phrase qui suit « j'allais mourir à mon tour – ».

En effet la liste des personnages ne fait pas mention du père, on pourrait donc penser que le père est déjà mort et que Louis va mourir à son tour.

« L'année d'après » renverrait donc à l'année d'après la mort du père.

On pourrait même dire qu’on a un brouillage des repères temporels car Louis, dans ce début de prologue, situe l'histoire « j’ai presque 34 ans maintenant » avec un présent d'énonciation.

Il annonce également ce qui va se passer mais, pour cela il utilise le passé (imparfait « j'allais » et passé simple « je décidai »), comme si cette histoire s'était déjà passée.

La mort est elle-même évoquée au passé : « j'allais mourir » et au futur « je mourrai ».

Ainsi les repères temporels sont flous. 2eme mouvement : Dans le 2eme mouvement du texte, Louis annonce sa décision de retourner dans sa famille pour annoncer sa mort.

Il présente ainsi au spectateur les enjeux dramatiques de la pièce qui va suivre.

Ce deuxième mouvement permet également de saisir le style singulier de l'écriture de Lagarce que l'on retrouvera dans la suite de la pièce.

La phrase est très longue (le prologue n'est d'ailleurs constitué que d'une seule phrase), on a l'impression que la phrase traduit tous les mouvements de la pensée de Louis.

Cette très longue phrase est entrecoupée par des répétitions, des retours de la pensée sur elle-même qui tente de préciser, de corriger, d'avancer.

Ces répétitions caractérisent le style de Lagarce qui peut faire penser à un poème.

Par exemple l'anaphore de « de nombreux mois » ou de « l'année d'après » qui confèrent au texte une musicalité poétique.

Ces répétitions évoquent peut-être aussi le ressassement de la pensée de Louis et ses obsessions.

(Une obsession est ce qui ne cesse de faire retour dans la pensée). On peut également noter la répétition des verbes « annoncer » et « dire » : « pour annoncer, /dire, / seulement dire » (1.

24,25,26) insistent sur l'importance de la parole dans ce théâtre et annoncent le nœud de l'intrigue de Juste la fin du monde : un personnage doit dire quelque chose, mais sa parole sera noyée par d'autres paroles, elle sera empêchée.

D'ailleurs Louis n'explique pas pourquoi sa mort est proche et irrémédiable, ce prologue maintien de l'inexpliqué, ce qui peut dérouter le spectateur.

En tout cas, la maladie supposée de Louis ne semble pas être l'enjeu de la pièce, l'enjeu de la pièce semble plutôt être l'annonce de la mort prochaine. Si nous revenons sur cette l'épanorthose « pour annoncer, / dire, / seulement dire » (lignes 24 à 26).

Le verbe « annoncer » à quelque chose de solennel.

Louis lui préfère le verbe « dire », plus simple.

L'expression « seulement dire » lui paraît plus juste.

On retrouve le même procédé que dans le titre Juste la fin du monde : un adverbe (ici l'adverbe « seulement ») atténue ou met à distance le tragique de sa propre mort qu'il compte « seulement dire », et non « annoncer ». Les retours fréquents à la.... »

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