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Texte 9 – A la musique, Les Cahiers de Douai, Arthur Rimbaud, 1870 Place de la Gare, à Charleville.

Publié le 13/05/2025

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« Texte 9 – A la musique, Les Cahiers de Douai, Arthur Rimbaud, 1870 Place de la Gare, à Charleville. Sur la place taillée en mesquines pelouses, Square où tout est correct, les arbres et les fleurs, Tous les bourgeois poussifs qu’étranglent les chaleurs Portent, les jeudis soirs, leurs bêtises jalouses. – L’orchestre militaire, au milieu du jardin, Balance ses schakos dans la Valse des fifres : Autour, aux premiers rangs, parade le gandin ; Le notaire pend à ses breloques à chiffres. Un cadre étouffant dans lequel évolue des notables Des rentiers à lorgnons soulignent tous les couacs : Les gros bureaux bouffis traînant leurs grosses dames Auprès desquelles vont, officieux cornacs, Celles dont les volants ont des airs de réclames ; Sur les bancs verts, des clubs d’épiciers retraités Qui tisonnent le sable avec leur canne à pomme, Fort sérieusement discutent les traités, Puis prisent en argent, et reprennent : « En somme !… » Épatant sur son banc les rondeurs de ses reins, Un bourgeois à boutons clairs, bedaine flamande, Une société de provinces Savoure son onnaing d’où le tabac par brins Déborde – vous savez, c’est de la contrebande ; – stéréotypée et moquée Le long des gazons verts ricanent les voyous ; Et, rendus amoureux par le chant des trombones, Très naïfs, et fumant des roses, les pioupious Caressent les bébés pour enjôler les bonnes… – Moi, je suis, débraillé comme un étudiant, Sous les marronniers verts les alertes fillettes : Elles le savent bien ; et tournent en riant, Vers moi, leurs yeux tout pleins de choses indiscrètes. Je ne dis pas un mot : je regarde toujours La chair de leurs cous blancs brodés de mèches folles : Le poète : un être de désir Je suis, sous le corsage et les frêles atours, aux antipodes de la société Le dos divin après la courbe des épaules. J’ai bientôt déniché la bottine, le bas… – Je reconstruis les corps, brûlé de belles fièvres. Elles me trouvent drôle et se parlent tout bas… – Et je sens les baisers qui me viennent aux lèvres… INTRODUCTION : Arthur Rimbaud n’a que 16 ans lorsqu’il écrit les Cahiers de Douai.

C’est un poète français du XIXe siècle né en 1854 en Ardennes à Charleville. L’adolescence de Rimbaud est marquée par l’absence de son père qu’il ne reverra jamais.

Il fait des études exigeantes et se révèle être un élève brillant.

Cependant, il fugue 2 fois à Paris.

En 1870, à Douai, chez son professeur il va écrire les poèmes des Cahiers de Douai.

Dans ce recueil composé de 22 poèmes, on retrouve une diversité de thèmes due à sa jeunesse comme la nature, l’amour, la sensualité, et la révolte.

Dans le poème, A la musique, nous retrouvons le thème de la nature et de l’amour mais aussi la satire de la bourgeoisie.

Ce poème rempli de descriptions est composé de 9 quatrains en alexandrins.

Le titre du poème, A la musique, nous apparait comme une ode à la musique et cette musique que loue Rimbaud n’est pas celle qu’on pense.

Il s’agit non pas de la musique militaire mais celle du désir. -lecture Nous verrons donc : Comment A.

Rimbaud, à travers un portrait satirique de la bourgeoisie provinciale fait-il l’éloge de désir et de la liberté ? Dans les 3 premières strophes, nous verrons qu’il s’agit d’un cadre étouffant dans lequel évolue des notables caricaturés.

Puis, dans le deuxième mouvement, nous verrons une société de provinces stéréotypée et moquée.

Enfin, le dernier mouvement est, le poète : un être de désir aux antipodes de la société bourgeoise. Mouvement 1 : Un cadre étouffant dans lequel évolue des notables caricaturés Dans ce 1er mvt, nous découvrons le cadre spatio-temporel avec de nombreuses caricatures. - Place commune + nom propre = aspect réaliste - Description péjorative + dénigre les lieux La nature n’a pas sa place (adj péjoratif = qualité négative) = décor artificiel et l’image du lieu à déjà une représentation des bourgeois. - Sens péjoratif = nature étouffé à l’image des bourgeois (comme une métaphore liminaire) - Adv : totalité + pluriel = entité globale, généralité D’emblée les bourgeois sont dépeints au pluriel + adj = ambiance étouffante - Porte sur soi = ne le.... »

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