Texte 14 : L’OEuvre, 1886, Zola, Chapitre 9 En quoi Claude Lantier dans ce passage révèle-t-il les effets délétères d’une énergie paradoxale ?

« Texte 14 : L’OEuvre, 1886, Zola, Chapitre 9 En quoi Claude Lantier dans ce passage révèle-t-il les effets délétères d’une énergie paradoxale ? Intro : Émile Zola, le chef de file du naturalisme, mouvement littéraire dans lequel romancier est un observateur du réel et un expérimentateur, au travers de ses romans dans lesquels il retranscrit la réalité avec exactitude, souhaite écrire une fresque familiale et sociale, de même que Balzac avec La Comédie Humaine. Cet ensemble de 20 romans publiés entre 1870 et 1893, Les Rougon-Macquart, lui permet de mettre en lumière les effets de l’hérédité et l’influence du milieu à travers l’observation et la transcription des hommes et de leurs comportements. L’OEuvre fait partie de cette fresque et est publiée en 1886.

Le roman se déroule dans le monde de l’art et met en scène un artiste peintre faisant partie de la famille des Rougon-Macquart, Claude Lantier, qui souhaite faire un grand tableau représentant une jeune femme nue.

Seulement, malgré tout son talent, il ne parvient pas à achever sa fresque qui tourne à l’obsession.

Il dépense donc une énergie considérable, ce qui s’avèrera donc finalement fatal. Le passage étudié est extrait de ce roman. Nous nous demanderons en quoi Claude Lantier dans ce passage révèle les effets délétères d’une énergie paradoxale. Nous verrons un artiste à l’énergie créative décrite sous la forme d’une triple tonalité annonçant l’échec, puis la progression vers un portrait ambivalent qui révèle une fragilité psychologique mais également une force, enfin nous étudierons le processus de destruction de l’énergie avec une chute psychologique et physique. I. Un artiste à l’énergie créative décrite sous la forme d’une triple tonalité annonçant l’échec l.1-11 forme positive d’énergie élan artistique efficace « en quelques jours, une esquisse d’ensemble » l.1 ambition « grande œuvre » tonalité épique, mission qu’il doit achever : champ lexical de la guerre « s’engagea » l.2, « bataille » l.3 énergie dépensée pour ça -> effort physique spectaculaire : métaphore « force musculaire à remuer des montagnes » l.10/11, hyperbole « brosses énormes » l.10 -> effort psychologique « obstiné » l.3, « fièvre » l.9 -> première évocation de sa folie force de volonté « vouloir » l.4 détermination -> dimension temporelle : « durant tout l’été » l.2, « journées entières » l.9 mais pas de pause, excès => prémices d’un déséquilibre tonalité réaliste : indicateurs temporels : « durant tout l’été » l.2, « journées entières » l.9 termes techniques, champ lexical de la peinture : « esquisse » l.1, « œuvre » l.2, « toile » l.3, « composition » l.4, « corriger » l.8, « brosses » l.10 => témoignage de la vie d’artiste, vraisemblable rythme soutenu : phrases longues, passé simple « jeta » l.1, « s’engagea » l.2… peu de connecteurs logiques -> frénésie, excès -> souffrance -> tonalité pathétique thématique de l’échec déjà présente, intention bonne mais mal menée « il ne s’en tirait pas » l.5, « erreurs », « déviation » l.6 « cela l’indignait » l.7 -> début du découragement « telle fièvre » l.9, « violemment » l.8 -> perte importante d’énergie irrécupérable espoir que le projet aboutisse malgré un dangereux déséquilibre II. III. Progression vers un portrait ambivalent qui révèle une fragilité psychologique mais également une force l.11-21 énergie consommée trop rapidement épuisement.... »