Terreur
Publié le 06/12/2021
Extrait du document
1 | PRÉSENTATION |
Terreur, période de la Révolution française durant laquelle la Convention nationale a entrepris l'élimination systématique des ennemis supposés de la Révolution, suscitant un climat de terreur en France (du 5 septembre 1793 au 27 juillet 1794).
La Terreur a eu des précédents, notamment les massacres de septembre 1792 qui ont également eu lieu sous la bienveillance des autorités.
2 | L’INSTALLATION DE LA TERREUR |
2.1 | Les prémisses ou l’ascension de Robespierre |
À partir du printemps 1793, les périls intérieurs — guerre de Vendée, Chouannerie et bientôt soulèvements fédéralistes — et les menaces extérieures — guerre contre les monarchies européennes coalisées — poussent le gouvernement révolutionnaire à imposer une politique radicale à l’encontre des prétendus ennemis de la République. Le 10 mars 1793, sous l’influence des Montagnards, la Convention girondine inaugure la création d’un Tribunal révolutionnaire, au jugement sans appel pour les crimes contre-révolutionnaires. Puis le 5 septembre 1793, sous la pression des sans-culottes parisiens, la Convention (devenue montagnarde, avec Maximilien de Robespierre à sa tête) met la « Terreur à l'ordre du jour «. Ainsi donc, comme le souligne l’historien Claude Mazauric, les « robespierristes « n’ont pas inventé les mesures de terreur légale ; en lui donnant une cohérence politique nouvelle, ils en ont simplement étendu le champ d’application.
2.2 | Le cadre institutionnel de la Terreur |
Le 17 septembre 1793, les conventionnels votent la loi des suspects qui permet l'arrestation immédiate de tous ceux qui « n'ont pas constamment manifesté leur attachement à la Révolution « ou de ceux qui « n'ayant rien fait contre la liberté, n'ont rien fait pour elle «.
Les prérogatives du Tribunal révolutionnaire sont étendues par la loi du 22 prairial an II (10 juin 1794) qui supprime la défense, de même que l'interrogatoire préalable. Des preuves morales peuvent suffire à envoyer quelqu'un à la mort, l'unique alternative étant l'acquittement. Ainsi est mise en place la « Grande Terreur «, période paroxysmique de la répression.
Outre le Tribunal révolutionnaire, les principaux instruments de la Terreur sont le Comité de salut public, le Comité de sûreté générale, les comités de surveillance (chargés de délivrer les certificats de civisme, de surveiller les suspects et de les arrêter) et les représentants en mission dans les départements.
3 | LES VICTIMES DE LA TERREUR |
Les nobles, les prêtres réfractaires, les émigrés et leurs familles, ainsi que les possédants, premiers visés par la Terreur, sont bientôt rejoints par tous ceux dont la sincérité révolutionnaire peut être suspectée. Environ 8 p. 100 des condamnés par les tribunaux révolutionnaires sont des nobles, 6 p. 100 des membres du clergé, 14 p. 100 appartiennent à la « classe moyenne « et 70 p. 100 sont des ouvriers ou des paysans accusés de désertion, d'accumulation, de rébellion ou d'autres crimes.
La Terreur atteint son paroxysme à Paris durant l'été 1794 ; toutefois son intensité a déjà diminué depuis le printemps en province. Durant les sept semaines précédant la chute de Robespierre, 1 376 personnes sont exécutées dans la capitale, soit plus que durant toute l'année précédente. Certaines estimations parlent de 35 000 à 40 000 personnes exécutées dans toute la France au cours de cette période, dont 17 000 seulement après procès. La répression est particulièrement sévère en Vendée et dans les régions d'insurrection fédéraliste. Tallien à Bordeaux, Collot d'Herbois et Fouché à Lyon, ainsi que Barras et Frérot à Toulon utilisent à plein la guillotine. Certains bourreaux ont également recours à la fusillade, à la canonnade et même à la noyade, comme Carrier, à Nantes.
4 | LE 9 THERMIDOR OU LA CHUTE DU RÉGIME « ROBESPIERRISTE « |
La Terreur devient dans les faits l'expression d'une volonté utopique de purifier le peuple et la Révolution. Cet emballement de la machine répressive provoque un écœurement général et entraîne le renversement des Montagnards, le 9 thermidor an II (27 juillet 1794). La cause de la Révolution a largement été déconsidérée par les excès de cette période.
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