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Technique et travail cours complet

Publié le 11/05/2025

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« Technique et travail Le Travail = activité productrice rémunérée ou non.

Activité que l’homme exerce sur son environnement pour satisfaire ses besoins.

La Technique = ensemble de procédés mis au service de cette activité productrice et résultant de cette activité.

Autrement dit, on parle de technique pour désigner au sens 1 un moyen en vue d’une fin (ex : l’ordinateur est un objet technique car il me permet de faire des choses utiles pour moi), et au sens 2 tout savoir faire (ex : ce joueur de football a une belle technique).

Pour travailler, on a besoin de certaines techniques (pour labourer un champ, utiliser internet etc.) et en même temps, la technique est elle-même issue d’un travail (l’ordinateur, les machines etc.

sont issus d’un travail humain).

L’homme se trouve dans l’obligation – en tant qu’être vivant – de satisfaire un certain nombre de besoins élémentaires (se nourrir, se protéger contre le froid, se défendre contre ses prédateurs etc.) Il utilise pour cela les moyens que lui donne la nature : le poisson pour la pêche, le bois abattu des forêts pour ses abris, les minerais extraits de la terre pour se chauffer ou produire de l’énergie, la pierre pour trancher, couper, tailler etc.

La nature s’offre à l’homme comme un grand réservoir de matière disponible qu’il peut travailler, utiliser, exploiter pour satisfaire ses besoins.

La terre, comme le dit Marx, est « son magasin de vivres primitifs » (Le Capital, livre I, chap.

7) Le travail est donc une nécessité physique de la vie humaine.

Il se distingue de l’activité de la plupart des autres animaux parce qu’il est issu d’un projet conscient : une araignée par exemple fait des opérations qui ressemblent à celle du tisserand et les abeilles construisent des ruches dignes des plus grands architectes.

Cependant, la grande différence entre leur activité et celle de l’homme réside dans le fait que ces insectes agissent uniquement par instinct alors que l’homme conçoit d’abord dans son esprit ce qu’il réalise ensuite.

Il agit par volonté, selon un projet conscient.

« Ce qui distingue l’architecte le plus maladroit de l’abeille la plus habile, c’est que l’architecte porte d’abord sa maison dans sa tête » nous rappelle Marx. Or, dès qu’il est développé, le travail ne saurait se passer de moyens techniques servant de médiation entre lui et le donné naturel : dans les plus anciennes cavernes, on trouve des instruments et des armes de pierre.

Les coquillages, les pierres, les bois et les os façonnés montrent déjà que l’utilisation de techniques caractérise hautement le travail humain.

L’homme est un animal fabricateur d’outils : un homo faber.

Le Travail et technique sont ce que l’homme utilise pour inscrire l’esprit dans la matière. Ils constituent les éléments primordiaux de notre culture. Toutefois il faut relever que le travail et la technique ont une nature contradictoire : à la fois ils libèrent l’homme des contraintes naturelles (moyens par lesquels l’homme parvient à dominer la nature extérieure et à la rendre plus humaine) et à la fois, ils le transforment en travailleur esclave ou travailleur machine (activité dégradante, prenons par exemple le travail à la chaîne en usine).

Le travail et la technique sont-ils des facteurs de libération ou d’aliénation ? I/ La libération par le travail et le développement des techniques L’homme doit travailler parce qu’il est comme étranger à la nature mais le travail, précisément va rendre la nature plus familière, plus humaine.

Le travail et la technique vont nous permettre de dompter les forces de la nature pour nous rendre, selon l’expression de Descartes, « comme maîtres et possesseurs de la nature.» Dans la perspective chrétienne, le travail n’est pas seulement signe de punition : il est aussi possibilité de rachat. 1.

Le mythe de Prométhée et la survie de l’homme grâce à la technique Ce mythe que l’on trouve dans le Protagoras de Platon aborde l’origine de la technique.

Après la création du monde, Prométhée et Epiméthée (dont le nom signifie "l’étourdi") sont chargés de répartir les ressources terrestres entre les différentes espèces vivantes.

Suite à un oubli d’Epiméthée, les hommes se retrouvent démunis, sans aucune ressource.

Pour réparer cette erreur, Prométhée vole le feu aux dieux pour le donner aux hommes. Grâce au feu, les hommes peuvent chauffer leurs maisons et leurs aliments et se mettre à fabriquer des outils.

Prométhée a ainsi symboliquement apporté la technique aux hommes ou encore le feu de la connaissance (volé à Héphaïstos) Ce mythe montre que ce qui semblait être une faiblesse de l’homme, à savoir son dénuement originel, est en fait ce qui lui a permis de devenir la seule espèce libre de se réinventer en permanence.

L’homme n’est pas déterminé par sa condition et n’est pas prisonnier d’une essence (cf.

Sartre). Parce qu’il était le plus démuni, l’homme est devenu l’espèce la plus ingénieuse.

Aujourd’hui, une réflexion, sur les techniques et leur impact sur l’environnement terrestre, apparaît.

Il y a une dénonciation des risques apportés par la technique et une remise en cause de celle-ci.

Pourtant, la solution à certaines techniques ne se trouve pas dans une guerre contre celles-ci mais dans une réflexion sur les techniques que nous voulons utiliser et sur le monde dans lequel nous voulons vivre (la question principale étant : les techniques doivent-elles servir l’homme ou l’homme être mis au service de la technique? Libération ou aliénation ?) 2.

Le développement des techniques et des sciences doit « nous rendre comme maîtres et possesseurs de la nature » Au 16e –17e siècle a lieu une révolution scientifique de grande ampleur : la « révolution de la physique mathématique », commencée déjà avec Copernic, Galilée et Kepler : on va découvrir les lois mathématiques régulières qui régissent d’abord l’univers (invention du télescope en 1608) puis de la nature (PHUSIS en grec) toute entière: Galilée nous dira que la nature est écrite « en langage mathématique ».

Descartes, qui est un grand scientifique, participe à cette révolution (cf.

lois de l’optique géométrique) et manifeste un grand enthousiasme à son égard.

Son lui, le développement des sciences et des techniques doit permettre le progrès moral de la civilisation humaine.

Le texte du Discours de La Méthode (1637) (cf texte du cours sur la nature) résume le projet de la modernité : grâce au développement des techniques, l’homme va se libérer des contraintes naturelles (maladie, faim, souffrances…) qui l’empêchent de se consacrer aux activités intellectuelles.

L’homme va se libérer du joug de la nature pour en devenir comme le « maître et possesseur ».

Le vrai projet qui correspond à celui de la modernité est en réalité celui du philosophe Francis Bacon qui, dans La Nouvelle Atlantide (1624), nous dit qu’il faut établir la domination de l’espèce humaine sur toute la planète et « reculer les bornes de l'Empire Humain en vue de réaliser toutes les choses possibles » (projet d’artificialisation totale du monde : contrôle des espèces, des mécanismes de reproduction, univers entièrement technicien…).

Bien que non savant, il sera le premier à formuler un discours global sur l'importance de la science pour la maîtrise du monde environnant et le progrès humain (on retrouve cette idée prométhéenne dans le transhumanisme et les projets de terraformation: transformer la terre ou d’autres planètes pour qu’elles nous conviennent). 3.

La dialectique du maître et de l’esclave Hegel, dans la Phénoménologie de l’esprit (1807), met en scène la lutte entre deux hommes, deux consciences.

L’un d’eux est plein de courage et accepte de risquer sa vie dans le combat, montrant ainsi qu’il est un homme libre capable de mettre sa vie en péril (il montre qu’il n’est pas subordonné aux instincts biologiques de survie et de conservation et dépasse ainsi sa condition animale).

L’autre est moins courageux et n’osant pas mettre sa vie en péril, il se soumet.

Le vainqueur ne tue pas son prisonnier : il en fait un esclave (un servus : celui qui a été conservé), un témoin vivant de sa victoire qui le reconnaît comme supérieur (issu d’un désir de reconnaissance propre à toute conscience humaine).

Le maître contraint l’esclave au travail pendant que lui-même profite de la vie : il ne sait pas cultiver son jardin ni faire cuire ses aliments, n’allume pas son feu puisque toutes ces tâches sont effectuées par l’esclave.

Le maître ne connaît pas les rigueurs du monde matériel puisqu’il a interposé une médiation entre lui et la nature : son esclave.

Mais bientôt, gâté par l’oisiveté, il ne sait plus rien faire et se trouve dans la dépendance à l’égard de son esclave.

En revanche, l’esclave sans cesse occupé aux tâches matérielles apprend à vaincre la nature en la travaillant et en développant son savoir faire technique : il finit ainsi par conquérir une certaine forme de liberté.

Il fut autrefois un homme lâche qui accepta d’abandonner sa liberté mais il redevient un homme libre en posant son ingéniosité face à la nature.

L’esclave s’affranchit de la nature et devient ainsi le maître du maître alors que le maître, qui ne.... »

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