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Tanuma Okitsugu

Publié le 16/05/2020

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« Tanuma Okitsugu1719-1788 Depuis la fin du XVIIe siècle, les équipes de fadai qui participaient traditionnellement à l'administration du bakufu se trouvaient parfoissupplantées par des sobayonin, personnel de l'entourage du shogun, souvent promus par faveur à des charges importantes dans legouvernement.

Si le cas d'Arai Hakuseki resta marginal, celui de Manabe Akifusa fut typique de cette ascension des sobayonin.

Lacarrière de Tanuma Okitsugu fut analogue à celle de Manabe Akifusa, dans ses origines, mais le porta vers une destinée plusprestigieuse et plus mouvementée. Tanuma Okiyuki, père d'Okitsugu, avait été page du huitième shogun Yoshimune.

Okitsugu, né en 1719, fut lui-même admis commepage, à l'âge de quatorze ans, auprès d'Ieshige, fils de Yoshimune.

Lorsque Ieshige fut à son tour shogun, en 1745, il le suivit, et futadmis dans les 0-soba shu, "ceux d'auprès du Seigneur", en 1751.

Sans instruction particulière, il fit pourtant preuve de grandeintelligence, fut particulièrement remarqué par le shogun, et promu daimyo dans la province de Totomi, en 1758.

A peine dix ans plustard, il était officiellement nommé sobayonin.

Son fief, sans être transféré, fut progressivement augmenté, et Okitsugu devint bientôtl'équivalent des fudai.

Ceux-ci n'étaient généralement pas de grands daimyo, mais ils avaient le privilège d'entrer dans legouvernement du shogun.

Okitsugu fut admis au conseil des roju, et fut confirmé roju en titre, en 1772. A cette époque, le pouvoir était passé au dixième shogun Ieharu, fils d'Ieshige.

Celui-ci, dyslexique, avait besoin d'un interprètecapable d'entendre ses paroles et de les rendre intelligibles à tout le monde : il s'était entouré de sobayonin dont l'un remplissait cetoffice.

Ieharu qui accéda à la charge de Shogun en 1760, bien qu'en parfaite santé, conserva 1'équipe des sobayonin auprès de lui.C'est ainsi qu'Okitsugu put bientôt influencer personnellement la politique du bakufu. Comme Arai Hakuseki, Tanuma Okitsugu fit du problème monétaire son principal souci.

Dès 1765, il fit émettre une monnaie en painsd'argent, pesant 1875 grammes la pièce.

Deux ans plus tard, il fit décréter que douze de ces pièces équivaudraient à un ryo d'or :nominalement, le taux de change or-argent officiel était respecté ; mais l'argent de 1765 n'avait que 46 pour cent de métal fin.

Lemarché du change fut gravement perturbé.

Okitsugu, cependant, ne s'en tint pas là.

En 1772, tout en conservant le ryo d'or de 1736,qui contenait environ 8,5 grammes d'or fin, il fit frapper des pièces d'argent, d'excellent aloi, puisqu'elles contenaient 98 pour cent defin.

Huit de ces pièces d'argent auraient cours forcé, à la valeur nominale d'un ryo-or.

Le change réel or-argent s'établissait alors à 8,5grammes d'or fin environ, pour 80 grammes d'argent fin environ.

Alors que le change théorique était établi à 1 pour 13 environ, cetteréforme représentait une rcévaluation arbitraire et considérable de l'argent. A la différence d'Arai Hakuseki, pourtant, Tanuma Okitsugu essaya d'agir sur le mécanisme du commerce de Nagasaki, sans secontenter de restreindre les exportations de métaux.

En fait, il y avait peu de mouvements monétaires sur le marché du seul portouvert.

Les transactions avaient lieu avec les Chinois et les Hollandais par écritures : le solde seulement, généralement négatif pour lesJaponais, était réglé en argent.

Le principal article d'exportation du Japon étant le cuivre, Okitsugu pensa qu'en augmentantl'exportation d'autres marchandises on parviendrait à freiner l'écoulement du cuivre, ou même de l'argent.

Il songea aux twaramonoalgues, coquillages et tripangs, très prisés en Chine. Il fit ordonner la collecte des fruits de mer sur toutes les côtes du Japon : il conçut l'exploitation d'Ezo, Hokkaido d'aujourd'hui ; il fitréquisitionner la marchandise dans les fiefs des daimyo.

Sa tentative qui donna quelques résultats au début ne parvint pas auxrésultats escomptés : le maintien des bas prix fut difficile ; la contrebande dans les fiefs fut inévitable ; la multiplication naturelle descoquillages, ramassés sans discernement, se ralentit.

Cette seconde réforme d'Okitsugu tomba en désuétude après sa chute. Mais l'attention du ministre inventif était aussi attirée vers d'autres possibilités d'accroître les productions.

Dans le domaine plusclassique de l'extension des terres cultivées, il fit entreprendre l'assèchement des marécages autour de l'étang d'Imba.

Depuislongtemps, l'exploitation de ces marécages était projetée.

Le fleuve Tone, traversant la plaine d'Edo, changeait parfois de cours etd'embouchure provoquant ainsi de graves inondations.

L'étang d'Imba, situé à une quarantaine de kilomètres à l'est d'Edo, seremplissait d'eau en saison de crue et laissait à découvert de la terre humide, en saison sèche.

Il suffisait d'exécuter des travauxd'endiguement, très importants il est vrai, pour gagner des centaines d'hectares de rizières.

Okitsugu les fit commencer, mais ilsrestèrent inachevés, après sa disgrâce. Il devait son influence à la confiance que lui avait témoignée le shogun Ieharu.

Cependant, il étendit son pouvoir personnel par desrelations privées qui lui acquirent une fort mauvaise réputation parmi les Fudai.

Des servantes du gynécée du shogun lui étaientdévouées.

Il avait fait bâtir une belle résidence : une nombreuse clientèle faisait queue devant son grand salon.

Il recevait desmonceaux de cadeaux.

Il attirait nécessairement les critiques de ses collègues ; le sévère Arai Hakuseki n'avait-il pas écrit : "Se servirde la force du pouvoir en acceptant des cadeaux ; rechercher les soutiens officieux : toutes ces pratiques ouvrent la voie aux abus,entachent celle de la justice" ? Okitsugu en riait, rétorquant : "La loyauté des gens se mesure à la valeur de leurs cadeaux."Méthodiquement, il préparait l'héritage de son fils Okitomo. Cependant, depuis 1782, les famines sévissaient.

De plus, un tremblement de terre secoua la région d'Odawara, en 1782, et, l'annéesuivante, l'éruption du mont Asama fit vingt mille morts, tandis que cent mille personnes périssaient de faim dans le Nord.

En 1786, unincendie détruisit une partie d'Edo.

La population exaspérée attribuait tous ses malheurs à un pouvoir maléfique qu'auraient eu lesTanuma.

Lorsque Okitomo fut assassiné, en 1784, pour une obscure affaire de vindicte personnelle, elle fit du meurtrier condamné à lapeine capitale une divinité de la délivrance.

Dès lors, la puissance d'Okitsugu déclina.

Ieharu ayant disparu sans laisser de fils, leonzième shogun Ienari, de la maison de Hitotsubashi, lui succéda en 1787.

Il disgracia Okitsugu qui avait pourtant préparé soninstallation.

Okitsugu, déchu, mourut l'année suivante. La politique de Tanuma Okitsugu est controversée par les historiens.

Ambitieux, intrigant ou "précurseur du Japon moderne" ? Il futsimplement le dernier ministre à l'esprit entreprenant sous les Tokugawa, au seuil de la période de stagnation d'un demi-siècle, avantles contrecoups de la guerre de l'opium qui allaient réveiller le Japon.. »

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