Taïwan (1988-1989)

« Taïwan (1988-1989) Six mois après la mort de Chiang Ching-kuo, la glasnost à la chinoise se poursuivait toujours chez les 20 millions de Chinois de Taïwan.

Agriculteurs, ouvriers et étudiants ont commencé à jouer un rôle politique plus direct - et parfois de façon violente.

En juillet, au XIIIe congrès du Parti nationaliste, Lee Teng-hui a été confirmé à son poste de chef du parti et son pouvoir s'est par la suite fortement consolidé.

Peu après, un important remaniement ministériel a fait accéder plusieurs Taïwanais de souche aux postes de commande afin de satisfaire aux requêtes des autochtones.

Malgré l'opposition de la vieille garde, une ouverture diplomatique a permis d'envoyer une première délégation commerciale en URSS, tandis qu'un premier visiteur du continent faisait son apparition dans l'île nationaliste.

Le gouvernement Lee a aussi demandé aux vieux législateurs originaires du continent de céder leur place, mais ces derniers ont résisté au désir général de réforme. Avec le début de l'année 1989, les retraités de l'armée et la minorité hakka ont exprimé leurs revendications au gouvernement.

Pour sa part, la classe ouvrière est devenue nettement plus exigeante ; la prospérité économique suscite bien des attentes.

Sur le plan diplomatique, les relations avec la Corée du Sud se sont refroidies ; l'aide économique aux Philippines et une visite officielle très remarquée du président Lee Teng-hui à Singapour en mars ont toutefois permis de marquer des points.

Cette nouvelle diplomatie qui a la souplesse du bambou a aussi donné le feu vert à un ministre (Mme Shirley Kuo, Finances) pour se rendre à Pékin, le 4 mai, pour une réunion de la Banque asiatique de développement.

La tension diminue donc entre les deux gouvernements chinois.

A l'approche des élections prévues pour décembre 1989, le président Lee a, par des gestes concrets, montré que le parti au pouvoir entend bien demeurer ferme vis-à-vis de l'opposition et de l'agitation venant de divers milieux.. »