Syrie (1996-1997)
Publié le 27/09/2020
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Syrie (1996-1997)
La rupture, en février 1996, des négociations avec Israël a provoqué un regain
de tension entre les deux pays, marqué par le refus de la Syrie de les reprendre
sans conditions, en août 1996, et par d'importants mouvements de son armée au
Liban le mois suivant.
Le risque d'un conflit militaire a été tour à tour évoqué
à Damas par le chef d'État-Major Hikmet Chihabi, la presse et le ministre de la
Défense Mustafa Tlass, en novembre 1996.
De nouvelles propositions israéliennes
de négocier la paix avec le Liban d'abord (février 1997) ont suscité une vive
réaction de la part de la Syrie, qui a craint une remise en cause de son
hégémonie dans un pays où elle entretient plus de 30000 soldats.
Les États-Unis
ont tenté à plusieurs reprises de ramener le président Hafez el-Assad à la table
des négociations.
Celui-ci exigeait toujours l'échange de "la terre contre la
paix" et a obtenu le soutien des États arabes du Golfe ainsi que de l'Égypte
lors de la réunion de leurs ministres des Affaires étrangères à Damas, en juin
1997.
L'exacerbation de la tension israélo-palestinienne a par ailleurs pesé sur
toute la région.
La coopération militaire de la Turquie avec Israël et les opérations de l'armée
turque contre les camps du PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan), au nord de
l'Irak, en mai 1997, ont aggravé les craintes de la Syrie d'être encerclée,
voire entraînée dans la guerre, en raison de son soutien aux Kurdes insurgés
contre Ankara.
Tout en maintenant ses bonnes relations avec l'Iran et les pays
du Golfe, elle a alors pris l'initiative d'un rapprochement tactique avec l'Irak
(juin 1997), avec lequel elle n'a plus de relations officielles depuis 1980.
Bien qu'officiellement démentie à Damas, la maladie de H.
el-Assad l'a contraint
à se retirer de la scène publique pendant plus d'un mois (décembre 1996-janvier
1997).
En son absence, la défense civile a été mobilisée et son fils Bachar
el-Assad a mené une vaste campagne contre la corruption des cadres du régime,
conclue par la confiscation des biens, voire l'exil, de certains proches du
président.
C'est dans ce contexte qu'un attentat officiellement attribué aux
services secrets israéliens a eu lieu à Damas, le 31 décembre 1996, causant la
mort de plusieurs dizaines de personnes.
La situation s'est stabilisée avec le
retour du chef de l'État à son poste, mais la question de sa succession a de
nouveau été posée alors que le régime apparaissait miné par les luttes de clans
et d'intérêts.
La situation économique et sociale est restée figée.
La libéralisation
économique décidée en 1991 a permis de remédier aux pénuries sur le marché
intérieur sans pour autant pallier les carences graves du secteur public ni
enrayer la paupérisation d'une grande partie de la population.
Le taux de
réalisation des investissements privés autorisés en 1996 a été quasiment nul,
témoignant de la méfiance des entrepreneurs.
Le régime hésitait, par ailleurs, à
poursuivre un processus d'ouverture dont il n'était pas sûr de maîtriser toutes
les conséquences sociales et politiques, alors qu'il ne comptait plus ni sur la
stabilité ni sur les dividendes financiers d'une paix régionale..
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