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Sumer

Publié le 06/12/2021

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1   PRÉSENTATION

Sumer (en sumérien Kengi, akkadien Shumeru), dans l'Antiquité, pays d'Asie occidentale, correspondant approximativement à la Babylonie des temps bibliques.

L'histoire de Sumer a été reconstituée à partir de fragments d'inscriptions cunéiformes sur des tablettes d'argile et d'autres traces archéologiques. Le nom de Sumer date probablement du IIIe millénaire av. J.-C.

2   HISTOIRE

Au cours du Ve millénaire av. J.-C., une civilisation nommée d'après son site principal, El-Obeid, apparut dans la région qui deviendra Sumer ; progressivement se développèrent les importantes cités sumériennes d'Adab, Eridu, Isin, Kish, Kullab, Lagash, Larsa, Nippur et Ur. Plusieurs siècles plus tard, au zénith de la culture d'El-Obeid, des Sémites originaires des déserts de Syrie et d'Arabie s'infiltrèrent probablement dans la région, soit en paisibles immigrants, soit en pillards en quête de butin. Après 3250 av. J.-C. environ, un autre peuple migra d'une région peut-être située au nord-est de la Mésopotamie et commença à se mêler à la population indigène. Les nouveaux venus, que l'on a appelés Sumériens d'après les titres que se donnaient les monarques, « roi de Sumer et d'Akkad «, parlaient une langue agglutinante apparemment sans lien avec aucune autre langue connue. Ainsi les cultures sémite et sumérienne sont-elles mêlées dès les sources les plus anciennes, et il est parfois difficile de départager ce qui relève de l'une ou de l'autre dans les périodes les plus reculées. On peut cependant situer, en Mésopotamie du Sud, le pays où chaque peuple est prédominant : au sud, les Sumériens, au nord les Sémites parlant l'akkadien, et dont les sites constituent les futures villes de Babylonie.

Dans les siècles qui suivirent l'immigration des Sumériens, les cités se développèrent avec les progrès de l'irrigation et de l'agriculture, le pays accrut sa richesse et sa puissance. L'art et l'architecture, les techniques se développèrent, la pensée morale et religieuse se perfectionna. Le sumérien devint la langue principale du pays. Les Sumériens développèrent l'écriture cunéiforme, qui, au départ, était pictographique, puis se stylisa progressivement pour devenir idéographique. L'ensemble du Proche-Orient utilisa pendant deux mille ans environ cette écriture.

Il est difficile d'établir une chronologie proprement historique des périodes les plus anciennes de Sumer pour deux raisons. D'une part, le pays n'était pas un royaume unifié, mais un ensemble de cités-États rivales et indépendantes (une douzaine au sud de la Mésopotamie), formant des royaumes au gré des alliances et des conquêtes. D'autre part, les sources provenant des Sumériens ont un caractère aussi bien mythologique qu'historique puisque ce sont, dressées sur des tablettes cunéiformes, les listes des dynasties sumériennes qui remontaient, selon leur tradition, au Déluge. Les quatre premières dynasties sumériennes y sont ainsi résumées : « cinq cités, huit rois qui régnèrent 241 200 ans. Puis le Déluge ravagea le pays «.

Le premier souverain avéré de Sumer est Etana, roi de Kish (v. 2800 av. J.-C.), qui est dépeint dans un document écrit plusieurs siècles plus tard comme « l'homme qui stabilisa toutes les nations «. Peu après la fin de son règne, un roi du nom de Meskiaggasher fonda une dynastie rivale à Uruk (la biblique Erech), assez loin au sud de Kish. Meskiaggasher, qui prit le contrôle de la région s'étendant de la Méditerranée aux monts Zagros, fut suivi par son fils Enmerkar (v. 2750 av. J.-C.). Le règne de ce dernier fut marqué par une expédition contre Aratta, une cité-État au nord-est de la Mésopotamie. Enmerkar fut suivi par Lugalbanda, l'un de ses chefs militaires. Les exploits des conquêtes d'Enmerkar et de Lugalbanda forment le sujet d'un cycle de récits épiques constituant le plus important témoignage des premiers temps de Sumer.

À la fin du règne de Lugalbanda, Enmebaragesi (v. 2700 av. J.-C.), un roi de la dynastie Etana de Kish, devint le souverain de Sumer. Ses réalisations les plus considérables furent une victoire sur le royaume d'Élam et la construction à Nippur du temple d'Enlil, la principale divinité du panthéon sumérien. Nippur devint petit à petit le centre spirituel et culturel de Sumer.

Le fils d'Enmebaragesi, Agga ( ?-av. 2650 av. J.-C.), fut le dernier souverain de la dynastie Etana et fut battu par Mesanepada, roi d'Ur (v. 2670 av. J.-C.), qui fonda la Ire dynastie d'Ur et en fit sa capitale. Peu après la mort de Mesanepada, la cité d'Uruk acquit la prééminence politique sous la direction du souverain mythique Gilgamesh (v. 2700-2650 av. J.-C.), dont les exploits sont célébrés dans l'Épopée de Gilgamesh, la première épopée mythologique connue de l'histoire.

Peu avant le XXVe siècle av. J.-C., l'empire sumérien, dirigé par Lugalanemundu d'Adab (v. 2525-2500 av. J.-C.), s'étendait des monts Zagros aux monts Taurus et du golfe Persique à la mer Méditerranée. Par la suite, l'empire fut dirigé par Mesilim (v. 2500 av. J.-C.), roi de Kish. À l'issue de son règne, Sumer entra dans une phase de déclin. Les cités-États sumériennes étaient engagées dans des luttes intestines permanentes, affaiblissant leurs ressources militaires. Eannatum (v. 2425 av. J.-C.), l'un des souverains de Lagash, réussit à étendre son autorité sur l'ensemble de Sumer et plusieurs pays voisins. Son succès fut toutefois de courte durée. Le dernier de ses successeurs, Uruinimgina (v. 2365 av. J.-C.), introduisit de nombreuses réformes sociales mais fut battu par Lugalzagesi (v. 2370-2347 av. J.-C.), le gouverneur de la cité-État voisine d'Umma. Durant les vingt années qui suivirent, Lugalzagesi fut le plus puissant souverain du Proche-Orient.

Au XXIIIe siècle av. J.-C., la puissance des Sumériens s'était affaiblie au point qu'ils ne pouvaient même plus se défendre contre une invasion étrangère. Le souverain sémitique Sargon l'Ancien (v. 2335-2279 av. J.-C.) conquit l'ensemble de la contrée et fonda, à l'extrême nord de Sumer, une nouvelle capitale à Agadé ou Akkad, qui devint la cité la plus opulente et la plus puissante du monde. La population indigène du nord de Sumer et ses conquérants se mêlèrent progressivement et devinrent un groupe ethnique et linguistique connu sous le nom d'Akkadiens. Les rois du pays de Sumer prirent le double nom de rois de Sumer et Akkad.

La dynastie akkadienne dura environ un siècle. Sous le règne du petit-fils de Sargon, Naram-Sin (v. 2255-2218 av. J.-C.), les Goutéens, une peuplade guerrière originaire des monts Zagros, pillèrent et détruisirent la cité d'Akkad, puis dévastèrent tout Sumer. Après plusieurs générations, les Sumériens se libérèrent du joug des Goutéens. La cité de Lagash retrouva la prééminence, en particulier sous le règne de Goudéa (v. 2144-2124 av. J.-C.), un gouverneur dont les hagiographies laissent une image de gouverneur pieux et compétent. Grâce au grand nombre de statues de Goudéa qui ont été retrouvées, il est aujourd'hui le Sumérien le mieux connu. Les Sumériens s'affranchirent totalement des Goutéens lorsque Utuhegal, roi d'Uruk (v. 2120-2112 av. J.-C.), remporta une victoire décisive, que célèbrent les annales sumériennes.

L'un des généraux d'Utuhegal, Ur-Nammu (2113-2095 av. J.-C.), fonda la IIIe dynastie d'Ur. Brillant chef militaire, il fut également un réformateur social et l'instigateur d'un code législatif qui précède le Code d'Hammourabi de trois siècles environ. Le fils d'Ur-Nammu Shulgi (roi de 2095 à 2047 av. J.-C.) fut un brillant soldat, un fin diplomate et un protecteur de la littérature. Sous son règne fleurirent les écoles et les académies.

Avant le début du IIe millénaire av. J.-C., les Amorites, des nomades sémitiques venant du désert à l'ouest de Sumer et Akkad, envahirent le royaume et prirent progressivement le contrôle de villes importantes comme Isin et Larsa. Le désordre politique et la confusion qui s'ensuivirent incitèrent les Élamites à attaquer Ur (v. 2004 av. J.-C.) et à emmener son dernier souverain, Ibbi-Sin (2029-2004 av. J.-C.) en captivité.

Au cours des siècles suivant la chute d'Ur, une lutte intense pour le contrôle de Sumer et Akkad eut lieu entre Isin et Larsa, puis entre Larsa et Babylone. Elle s'acheva par la victoire d'Hammourabi, qui devint l'unique souverain de Sumer et Akkad, mettant ainsi un terme à l'État sumérien. La culture sumérienne fut toutefois adoptée dans sa quasi-intégralité par la Babylonie.

3   LA CULTURE SUMÉRIENNE ARCHAÏQUE

Les villes sumériennes étaient des cités-États indépendantes, chacune gouvernée par un roi (qui parfois, selon les conquêtes, régnait sur la région entière) et possédant une divinité tutélaire protégeant la ville. Les Sumériens adoraient cependant l'ensemble des divinités en un panthéon. Ainsi le dieu créateur des autres divinités An, « dieu du Ciel «, était adoré par tous les Sumériens dans le grand temple de Nippur, ville dont la divinité tutélaire était pourtant la déesse Inanna (la future Ishtar de Babylone). An fut remplacé au sommet du panthéon, au cours du IIIe millénaire av. J.-C., par Enlil, « seigneur de l'air « ; le troisième dieu en importance était Enki, « seigneur de la terre «, protecteur des eaux douces, et donc de l'agriculture. Ce panthéon sera adopté par les Akkadiens, mais les dieux prendront alors des noms sémites.

Le monarque d'une cité pouvait porter trois titres différents : en, ensi, lugal. L'en (« seigneur «) a les responsabilités religieuses, peut-être un prêtre à l'origine ; le roi était en général considéré comme le substitut de la divinité tutélaire de chaque ville. Le lugal (littéralement « homme grand «), ou « roi «, était une charge politique ; il avait parfois plusieurs ensi (« gouverneurs «) sous ses ordres. L'esclavage, notamment celui des prisonniers de guerre, était courant et l'on a recensé nombre de tablettes établissant des contrats de vente d'esclaves et de bétail. La société akkadienne reflétera cette structure, tout en systématisant sa dimension administrative (voir Babylonie). L'économie était fondée sur l'agriculture, développée très tôt à l'aide d'un système d'irrigation complexe, l'élevage et le commerce (bois, épices), et l'échange de métaux précieux avec des contrées parfois lointaines (Liban, Bahreïn, vallée de l'Indus).

4   ARCHÉOLOGIE

Avant le milieu du XIXe siècle apr. J.-C., on ne savait rien de l'existence du peuple et de la langue de Sumer. Les premières fouilles importantes menant à la découverte de Sumer furent menées entre 1842 et 1854 sur des sites assyriens tels que Ninive, Dur-Sharrukin et Kalah par les archéologues français Paul Émile Botta et Victor Place, les archéologues britanniques sir Austen Henry Layard et sir Henry Creswicke Rawlinson et l'archéologue irakien Hormuzd Rassam. Des milliers de tablettes et d'inscriptions datant du Ier millénaire av. J.-C., écrites dans leur immense majorité en akkadien, furent mises au jour. Les savants pensèrent au début que toutes les inscriptions cunéiformes mésopotamiennes étaient en akkadien. Rawlinson, qui le premier déchiffra l'écriture cunéiforme entre 1842 et 1846, et le prêtre irlandais Edward Hincks étudièrent les inscriptions, et découvrirent que certaines d'entre elles étaient dans une langue non sémitique. En 1869, l'archéologue français Jules Oppert suggéra que l'on donne à cette langue le nom de sumérien, d'après le titre royal de roi Sumer et Akkad qui apparaissait sur de nombreuses inscriptions.

À la fin du XIXe siècle et au début du XXe, des fouilles furent entreprises à Lagash par des archéologues français pour le Louvre, et à Nippur par des Américains pour l'université de Pennsylvanie. Les fouilles françaises de Lagash furent menées entre 1877 et 1900 par Ernest de Sarzec, entre 1903 et 1909 par Gaston Cros, entre 1929 et 1931 par Henri de Genouillac et, entre 1931 et 1933, par André Parrot. Les fouilles à Nippur furent menées entre 1889 et 1900 par John Punnett Peters, John Henry Haynes et Hermann Vollrat Hilprecht. D'autres sites sumériens ont été fouillés à Kish, Adab, Erech, Eridu, Eshnunna, tell el-Ubaid et Ur. La ville fluviale de Kish, qui se trouvait à treize kilomètres à l'est de Babylone sur l'Euphrate, fut l'une des plus importantes cités de Sumer. Des fouilles intensives menées depuis 1922 ont mis au jour un ensemble inestimable de céramiques. Les archéologues ont également déterré des temples des rois néobabyloniens Nabuchodonosor II et Nabonide (roi de 556 à 539 av. J.-C.), et le palais de Sargon à Akkad, dont les ruines remontent au IIIe millénaire av. J.-C. et témoignent d'une occupation jusqu'à 550 av. J.-C. environ.

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