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style.

Publié le 08/12/2021

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style. n.m., ensemble des spécificités qui caractérisent l'écriture d'un sujet, individuel ou
collectif (écrivain, école littéraire, groupement politique) ; par extension, manière de créer
- en peinture, sculpture, etc. - et ensemble des caractéristiques communes aux oeuvres
d'une même époque.
Ce terme peut également être utilisé comme un équivalent légèrement vieilli de
« discours » dans les expressions style direct, style indirect, ou encore comme un équivalent
de « niveau » ou de « registre » dans des expressions telles que style oral, familier, soutenu,
populaire.
Au cours de sa très longue histoire, la notion de style a toujours été rattachée à la notion
d'écriture : le style, c'est étymologiquement le poinçon de métal, d'os ou d'ivoire avec lequel
les Anciens inscrivaient les lettres sur des tablettes enduites de cire. Le sens moderne du mot
comme « spécificité d'une écriture » apparaît plus ou moins nettement en français dès le
XIVe siècle, puis, sans ambiguïté, chez Rabelais, en 1532.

Le style, objet de la stylistique.
Selon les époques, le style a donné lieu à diverses approches. Bien avant la création, sous
son nom, de la stylistique (qui d'ailleurs n'a pas toujours eu pour objet le style), la
rhétorique s'est donné les moyens de décrire les particularités de l'écriture : l'inventaire des
figures - et notamment des plus importantes d'entre elles : métaphore, métonymie,
synecdoque - est toujours utilisé par les spécialistes contemporains de la stylistique, non
sans avoir été intégré - à la suite, notamment, de Roman Jakobson - dans une théorie
explicite des fonctions du langage.
La stylistique apparaît sous ce nom d'abord en allemand (Stilistik), puis en anglais
(stylistics). C'est le linguiste genevois Charles Bally qui lui conféra son premier statut
scientifique ( Précis de stylistique, 1905, puis Traité de stylistique française, 1909), sans
toutefois s'intéresser spécifiquement au style littéraire. Au cours du XX e siècle, elle a hésité
entre plusieurs directions : stylistique génétique de l'Autrichien Léo Spitzer (1887-1960),
dont la visée, en dehors de tout dogmatisme scientifique, est de repérer le principe
organisateur (l'« étymon ») du texte ( Stilstudien, 1928) ; stylistique de l'écart, illustrée
notamment par les travaux quantitatifs de Pierre Guiraud ; stylistique des intentions,
pratiquée non sans talent par de nombreux universitaires français autour des années
soixante. En même temps, la stylistique suivait l'évolution de la linguistique : la stylistique
structurale se modelait sur la linguistique structurale, et les grammaires génératives
développaient une stylistique générative.
Le développement de la sémiotique et son extension au champ de la littérature (avec
notamment les travaux de Roland Barthes et de Greimas) ont failli, autour des années
1965-1970, entraîner la disparition de la stylistique, ou à tout le moins son intégration, à
titre de composante plus ou moins ancillaire, à une théorie générale des significations
littéraires. Certains développements contemporains vont, à l'inverse, dans le sens d'une
autonomisation de la stylistique, qui retrouve d'ailleurs à la fois la rhétorique renouvelée et
les analyses jakobsoniennes de la littérarité et de la fonction poétique du langage.
Bien que les catégories retenues soient floues et fluctuantes, on peut dire que le style
d'un auteur, qui est censé se retrouver dans l'ensemble de son oeuvre, résulte de la
combinaison de différents éléments : le choix des mots, le rythme des phrases (longues
phrases de Proust ou sécheresse de Camus), la ponctuation (points de suspension chez
Céline), etc. Pour Buffon, « le style est l'homme même ». De même, chaque peintre
possède son propre style ; aucun ne travaille la toile de la même façon. La touche, le
dessin, certains détails et l'expression qu'il donne à ses modèles caractérisent son style.
Ainsi, Pontormo formait toujours de la même façon les yeux de ses personnages, petits,
ronds, enfoncés dans l'orbite.

Les styles à travers les époques.
L'étude stylistique des civilisations occidentales implique la connaissance des arts grec et
romain, qui firent partie, de façon récurrente, du vocabulaire ornemental des époques
postérieures. Trouvant son origine dans des civilisations remontant au IIIe millénaire, l'art
grec, qui comporta longtemps une multitude d'écoles diverses, réalisa une certaine unité à
partir du VIe siècle avant J.-C. Deux ordres étaient alors utilisés en architecture : l'ordre

dorique en Grèce continentale et occidentale, l'ordre ionique en Asie Mineure et dans les
îles. La Grèce classique accomplit la délicate synthèse de ces deux ordres décoratifs, tandis
que se répandait l'ordre corinthien ; la sculpture, à son apogée, donna de l'homme une
image à la fois idéalisée et réaliste, qui allait rester jusqu'à nos jours une des références
majeures de cet art. L'art romain s'inspira fortement de l'art grec ; si la peinture et la
sculpture manquent souvent d'originalité, on note cependant un certain sens du réalisme et
l'exactitude des traits et des postures. L'architecture urbaine demeure la meilleure
contribution de l'art romain ; les inventions de l'arche et de la voûte furent perfectionnées.
Après la chute de l'Empire romain d'Occident apparut l'art byzantin, marqué par le goût
d'une certaine pompe et par le hiératisme des figures. Le style roman, qui lui succéda, se
caractérise en architecture par l'emploi du plein cintre pour les ouvertures, rares et
étroites, et par l'apparence massive des bâtiments aux volumes étagés. L'important décor
sculpté ou peint était consacré à la représentation didactique de thèmes religieux et visait à
capter l'essence des choses plus que leur apparence réaliste. Dans l'art gothique, la
cathédrale obéit à une organisation et une ornementation rigoureuses, liées à une vision
symbolique du monde. Cette rigueur s'accompagna d'une recherche plus naturaliste dans
la représentation des choses et des êtres, désormais individualisés.
La Renaissance bouleversa l'ordonnance gothique en réinterprétant l'héritage antique.
Le décor fut puisé dans le répertoire ornemental gréco-romain ; la formulation des règles
de la perspective contribua à développer le goût de la symétrie et des formes
géométriques. Le style baroque modifia cette stabilité en introduisant le mouvement,
l'asymétrie, les couleurs chaudes et violentes. La théâtralité baroque fut refusée par les
tenants du classicisme ; le style Louis XIII, correspondant à une époque de transition,
affirmait déjà les caractéristiques du grand style classique français. Expression d'une
époque éprise de majestueux et de solennel, le style Louis XIV se caractérise en
architecture par le goût du grandiose et du symétrique. Le mobilier fut adapté aux vastes
proportions des demeures : de dimensions importantes, il se para d'un riche revêtement,
marqueterie de cuivre et d'écaille, ornements de bronze doré. Le style Louis XV désigne un
mobilier destiné à des appartements plus intimes et fait pour le confort et le délassement.
On note l'apparition de meubles nouveaux : commodes, marquises, bergères, sofas, etc.
Les formes devinrent plus souples. Plus légers, ces meubles pouvaient être déplacés plus
facilement ; ils étaient décorés avec une certaine exubérance (style rocaille ou rococo). Le
style Louis XVI fit son apparition vers 1755. Il se caractérise par un retour à la sobriété, la
prédominance des lignes droites, l'élégance et le délié des formes, la présence de motifs
inspirés de l'antique. Il marqua les débuts du néoclassicisme, style fondé sur l'observation
minutieuse des règles esthétiques de l'Antique ; l'ordre dorique fut remis à l'honneur.
À partir de 1850 régna une certaine confusion. Les différents styles du passé furent
copiés et mêlés sans discrimination ; l'exubérance des formes et le confort primèrent
l'originalité (style néogothique ou troubadour, styles inspirés de l'Orient, des mondes
étrusque ou babylonien). Au début du XXe siècle, le modern style apporta un nouveau
vocabulaire formel, inspiré de la nature et dominé par la ligne courbe. En réaction contre
l'aspect artificiel et volontairement décadent du modern style, le fonctionnalisme prôna
l'assujettissement de la forme à la fonction ; l'ornementation sculptée ou adventice
disparut au profit d'une simplicité dépouillée qui insistait sur la pureté des lignes et des
formes. De nos jours, nous restons largement tributaires de l'esprit fonctionnaliste ; face à
cette tendance rationaliste, qui conduit parfois à la pauvreté d'invention et à la sécheresse,
les créateurs représentant le mouvement postmoderne cherchent à renouer avec les
acquis culturels légués par notre passé en réintroduisant dans la décoration et l'architecture
une ornementation qui tienne compte de la fantaisie et de l'imagination, tout en évoquant
les styles qui jalonnent notre histoire.

Les limites des classifications.
Ainsi, l'histoire de l'art occidental peut être découpée en périodes successives : le roman, le
gothique, la Renaissance, le baroque... Les régions possèdent également leurs styles : on
peut parler notamment d'un style toscan, vénitien ou flamand.
Toutes ces définitions résultent nécessairement de généralisations ; les oeuvres types
sont très rares. Par ailleurs, les styles recouvrent des périodes historiques que l'on ne peut
dater avec précision ; ainsi, le style Louis XV ne coïncide pas totalement avec le règne de

ce souverain. Les évolutions sont lentes, elles comptent des périodes de transition, des
traits récurrents ; certains artistes traversent plusieurs périodes stylistiques. En outre, les
artistes voyagent, contre leur gré parfois ; les artisans protestants ont ainsi répandu le
style Louis XIV dans les pays où ils s'étaient réfugiés après la révocation de l'édit de
Nantes.
C'est dans leurs différences les uns par rapport aux autres que les styles sont sensibles.
L'unité d'une époque ou d'un pays doit être nuancée pour ôter toute rigidité à cette
grammaire des styles.
Le passage d'un style à l'autre a également fait l'objet de nombreuses réflexions. Les
styles se succédaient-ils toujours de l'archaïque au baroque avant de connaître la
décadence ? Ce schéma organique n'a qu'une valeur imagée ; ainsi le maniérisme est-il
envisagé comme un style à part entière après avoir été longtemps considéré comme la fin
décadente de la Renaissance. Les styles évoluent de façon complexe, et il convient de les
envisager avec une grande prudence.
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