Stendhal: Comment le personnage de Julien peut-il avoir des traits de caractère atroces qui nous font horreur mais néanmoins être capable d’actes positifs ?

« JEANNE BERGER 1G05 Français:bac blanc sujet numéro 1 DISSERTATION En 1830, Stendhal, écrivain français réaliste, publie son deuxième roman, le Rouge et le Noir .

Sous- titré Chroniques de 1830, le roman décrit la France sous la Restauration, durant le règne de Charles X, qui a instauré un régime politique réduisant les libertés du peuple et de la presse.

Stendhal est opposé à la monarchie et soutient Bonaparte, tout comme son personnage principal, Julien Sorel, dont on suit l’évolution dans l e Rouge et le Noir . Après la publication du Rouge et le Noir , Prosper Mérimée écrit à son ami Stendhal «qu’il y a dans le caractère de Julien des traits atroces dont tout le monde sent la vérité mais qui font horreur». Comment le personnage de Julien peut-il avoir des traits de caractère atroces qui nous font horreur mais néanmoins être capable d’actes positifs? Après avoir étudié les traits de caractère de Julien qui donnent raison à Mérimée, nous verrons qu’il sait également faire preuve d’actions et de comportements bienveillants.

Nous finirons par nous demander si ce n’est pas justement ce caractère atroce qui a fait l’intérêt et le succès de ce roman. Julien Sorel est un jeune homme doté une ambition poussée à l’extrême, obnubilé par Napoléon.

Il apparaît au cours du roman comme un homme hypocrite, antipathique, impulsif, intéressé, vénal, orgueilleux.

Nous n’arrivons pas à déterminer s’il éprouve réellement des sentiments pour les différents femmes qu’il croise ou si elles sont pour lui un moyen d’ascension sociale.

Sa méthode de séduction presque militaire vers Madame de Rénal ne laisse place à aucune spontanéité qui est la définition de l’amour.

Personnage principal du roman, Julien nous montre tous les défauts que nous citons spontanément comme repoussants, horribles, chez l’être humain; il apparaît comme un «anti- héros».

Il n’a qu’un seul ami Fouquet.

Son père adoptif l’abbé Chélan lui dit même «La jalousie et la calomnie te suivront partout».

Anti-héros car il n’est loin d’être charismatique comme nous le démontre la scène de la rencontre avec Madame de Rénal qui pense au départ qu’il s’agit d’une fille qui lui paraît fragile dans sa chemise beaucoup trop grande.

Le comportement de Julien sera malheureusement loin d’être celui d’une petite fille.

Julien est en effet un personnage qui a une emprise réelle sur les femmes.

Il est violent quand il tire sur Madame de Rénal parce qu’il pense qu’elle a voulu s’interposer entre Mathilde et lui, prêt à de venir un meurtrier.

Il est manipulateur et menteur lorsqu’il séduit Madame de Fervaques pour rendre jalouse Mathilde.

Les différentes femmes de sa vie n’en ont conscience et se tiennent même pour responsables du mal qu’il leur fait subir.

Madame de Rénal se sent coupable alors que c’est Julien qui lui a tiré dessus.

Mathilde de son côté, est prête à mourir avec Julien et le supplie de faire appel du jugement.

Égoïste, il refuse et la laisse seule avec son futur enfant.

Ce comportement offre une image très antipathique du personnage de Julien.

Julien est le héros du roman mais paradoxalement, il n’a pas du tout le comportement d’un héros.

Néanmoins, Julien Sorel possède des valeurs et quelques qualités qui ne peuvent être ignorées. C’est un homme sensible par ses nombreuses lectures et qui arrive à se rendre attachant auprès de Madame de Rénal qui s’occupera de lui comme un petit garçon: elle lui achètera des vêtements lui trouvera une place dans la garde quand le roi passe en voyage à Verrières.

En tant que percepteur, Julien sera attentif, bienveillant et gentil envers le fils de Madame de Rénal (il jouera aussi avec lui comme si c’était son ami )et saura se faire apprécier par ses qualités professionnelles.

Son horrible comportement peut trouver son origine dans son enfance.

En effet, battu par son père et ses frères, madame de Rénal le retrouvera même une fois par terre dans son jardin, isolé au séminaire (pas apprécie), il a certainement du se forger une carapace qui le fait apparaître comme quelqu’un de froid et sans sentiment.

Trop intellectuel pour sa famille de paysan, et trop paysan quand il est au milieu des nobles, il sera incapable de trouver sa place dans la société.

Il se rendra. »