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Le rouge et le noir Stendhal: Le personnage de Julien Sorel, esthétiques et valeurs

Publié le 07/05/2022

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stendhal

« Le personnage de Julien Sorel, esthétiques et valeurs. Le personnage de Julien Sorel parcourt la société de 1830 et en découvre les rouages, des réalités derrière des apparences brillantes. I.

Un jeune de son temps : Tout d’abord, Julien est un jeune homme de son époque : en effet, tous les écrivains de cette génération évoqueront les expériences et les désillusions de cette jeunesse sans chef et tourmentée. Elle est née pendant les grandes batailles napoléoniennes et s’est construite sous l’égide d’un chef : Napoléon.

Mais ce dernier n’est plus là et la Restauration a anéanti leurs espoirs : désormais les possibilités d’ascension sociale manquent : la société s’est fermée et les jeunes d’origine modeste n’ont plus que des emplois subalternes.

Même lorsqu’ils sont aristocrates, comme Rastignac, ils ne réussissent pas par difficultés matérielles, étouffement, privilèges de leurs aînés.

La Restauration amène une gérontocratie.

La peur d’une nouvelle révolution hante les esprits et elle ne viendra que des jeunes aux revenus modestes : c’est pourquoi Julien est souvent comparé à Robespierre d’abord et à Danton.

Ces jeunes talentueux, intelligents et ambitieux font peur.

Mais Julien s’avère très différent par bien des points. Ensuite, Julien recherche une figure paternelle qu’il ne parvient pas à trouver, même si plusieurs pères se présentent à lui dans sa vie : l’abbé Chélan, le vieux curé qui lui donne des leçons, le vieux chirurgien major qui représente lui le libéralisme et le progrès – il a fait l’éducation intellectuelle de Julien- puis d’autres figures telles que celle de l’abbé Pirard.

Sa jeunesse a été malmenée par un père qui le déteste et des frères qui le méprisent, il est fait état dès le chapitre IV de son martyre (voir notre texte).

Il n’est pas comme sa famille, il est à l’écart, et ce dès la naissance.

Sa fragilité en fait une bouche à nourrir et non un soutien. Enfin, l’ascension se fait alors grâce aux femmes : la première Mme de Rênal est davantage une mère, c’est l’amour tendre qu’elle nourrit pour lui.

Cette femme est avant tout, par leur écart d’âge et sa psychologie, une mère pour Julien.

D’ailleurs, dès leur rencontre, en se trompant d’identité sur lui, elle le considère comme fragile et sans virilité (voir notre texte).

Il rassure cette jeune femme.

A la fin du roman, en revenant vers elle, Julien ne se trompera pas : la fidélité de Louise est sans faille.

Mais réussit-il grâce à elle ? Non, il n’a pas eu cet emploi grâce à elle et il partira au séminaire et ensuite à Paris sans son aide.

Le personnage n’a donc pas d’adjuvant, comme Rastignac par exemple, qui est mis en garde par sa tante, elle le conseille.

De même, l’ascension sociale que lui permet son histoire d’amour avec Mathilde n’en sera pas une : il sera certes anobli- Julien Sorel de La Vernaye- mais ce sera pour éviter le scandale.

Il échouera dans son projet d’être un aristocrate reconnu.

L’amour passionné et exclusif de Mathilde le conduit à avoir peur de la jeune fille voire à être lassé. II.

Un personnage particulier : Julien Sorel est donc un personnage indéfinissable : est-il un arriviste ? Un hypocrite ? Un révolté ? Un ambitieux ? Un homme sensible ? Un calculateur froid ? Le lecteur peine à le définir, sans doute parce que Julien se connaît mal : il commet des erreurs qui seront par la suite lourde de conséquences et ne voit pas clair dans le jeu de son entourage successif. a.

Un personnage ambigu par son origine : il est en effet fils de charpentier, soit d’une origine modeste « paysan » est aussi indiqué par le narrateur, « domestique » figure aussi dans le roman.

Mais par son éducation, jeune, il est aussi un petit bourgeois : le vieux chirurgien major lui a enseigné le latin et l’histoire, le curé Chélan lui a enseigné la Bible, notons qu’à Paris il continue d’apprendre à l’école de théologie (livre II, chapitre V).

Les livres font son éducation, comme le prouvent de nombreux passages dans le roman où il est seul avec un ou plusieurs livres : que ce soit Le Mémorial. »

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