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Sri Lanka (1988-1989)

Publié le 24/09/2020

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« Sri Lanka (1988-1989) Deux ans après la signature des accords indo-sri-lankais (juillet 1987), la situation politique dans l'île s'était transformée sous l'effet combiné de la présence étrangère et de la reprise du processus électoral interrompu depuis 1982.

Mais les facteurs de la crise n'avaient pas été extirpés, et l'avenir du pays paraissait toujours aussi instable. L'intervention militaire indienne dans le nord et l'est du pays engagée en 1987, est devenue de plus en plus pesante (près de 70 000 hommes) ; elle a permis de réduire, mais non de mettre un terme à l'action armée du principal groupe indépendantiste tamoul (les Tigres de l'Eelam Tamoul), qui s'est replié dans les jungles du centre-nord, d'où il continue à lancer des attaques épisodiques contre l'armée indienne et contre les civils cingalais ou musulmans.

Les groupes rivaux des "Tigres", comme l'EPRLF, n'ont étendu leur influence dans les régions tamoules que parce qu'ils sont appuyés par les Indiens, et leur succès aux élections provinciales tenues en 1988 est resté fragile: lors des législatives de février 1989, c'est un autre groupe, l'EROS (jouant le rôle d'aile politique des "Tigres"), qui a remporté tous les sièges dans le nord du pays.

Considérée comme un mal nécessaire par la population tamoule, l'occupation devient financièrement et politiquement coûteuse pour le gouvernement de Rajiv Gandhi à l'approche des élections indiennes, tandis que, du côté sri-lankais, le nouveau président Ranasinghe Premadasa, élu en décembre 1988, doit obtenir des résultats visibles pour conforter une position fragile vis-à-vis de la majorité cingalaise. En effet, le Janata Vimukthi Peramuna (JVP - Front de libération du peuple) continue d'exploiter avec succès le sentiment nationaliste cingalais contre ce qu'il dénonce comme la capitulation du Parti national unifié (UNP) devant l'impérialisme indien.

Il est vrai que le JVP s'est révélé incapable de paralyser à l'échelle nationale le processus électoral: l'aristocratique président Julius Richard Jayewardene, qui ne se représentait pas, a été remplacé par son populiste Premier ministre R.

Premadasa, mais la participation n'a été que de 55%, le vainqueur n'obtenant que 50,4% des suffrages face au leader de l'opposition (Parti de l'indépendance de Sri Lanka - SLFP) Mme Bandaranaïke (45%).

Les élections législatives qui ont suivi au début de 1989 (64% de participation) ont accordé, sur la base d'un système proportionnel, 55% des sièges à l'UNP, 30% au SLFP, et 10,5% aux formations tamoules. Le gouvernement formé par R.

Premadasa doit affronter quatre problèmes urgents. D'abord celui du statut de la province orientale, devenue la scène des plus graves violences intercommunautaires (Tamouls, musulmans et Cingalais y formant trois groupes d'importance équivalente) et que les accords de juillet 1987 avaient rattachée provisoirement à la province Nord, conformément aux revendications des militants tamouls.

Un référendum devait s'y dérouler en juillet 1989 et il était à craindre qu'il donne lieu à des désordres, les musulmans et les Cingalais étant hostiles au rattachement. Autre problème, celui du retrait éventuel des troupes indiennes, réclamé à la fois par le JVP et par les Tigres que R.

Premadasa s'efforce de persuader d'engager des négociations directes avec le gouvernement pour parvenir à une. »

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