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Sri Lanka (1986-1987)

Publié le 24/09/2020

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« Sri Lanka (1986-1987) A Sri Lanka, les négociations menées grâce à la médiation de l'Inde se sont enlisées comme en 1985, en dépit des concessions faites par le gouvernement sri-lankais aux demandes tamoules: attribution de la citoyenneté à 96 000 Tamouls apatrides travaillant sur les plantations du centre de l'île, et surtout proposition de dévolution du pouvoir à l'échelle provinciale en matière de maintien de l'ordre, d'enseignement et d'attribution de terres.

Les négociations ont achoppé sur la question du statut de la province orientale, devenue l'enjeu majeur du conflit. Dans la province septentrionale, où les Tamouls forment la quasi-totalité de la population, le principal groupe armé, le LTTE (Tigres de libération de l'Eelam tamoul), a pratiquement éliminé ses rivaux, réduit les politiciens modérés du TULF (Front uni de libération tamoule) à un rôle de figurants, et contraint l'armée gouvernementale à rester dans ses casernes, le seul moyen de pression de Colombo étant un blocus de la péninsule de Jaffna qui achève de lui aliéner la population civile. La situation est très différente dans la province orientale qui n'est peuplée qu'à 40% de Tamouls, et pour le reste de musulmans et de Cingalais, et où se trouve la rade de Trincomalee, qui a toujours suscité les convoitises des puissances maritimes.

Pour faire face au déplacement des activités terroristes tamoules vers l'est, le gouvernement a eu recours à des troupes spéciales entraînées par des instructeurs étrangers, et il a armé des milices cingalaises: les conditions d'une guerre civile se trouvent réunies.

Enfin, les attentats tamouls dans les zones cingalaises de l'île se sont intensifiés en 1987.

Dans ces conditions, la reprise des négociations est compromise, d'autant que l'évolution de la situation en Inde réduit la marge d'initiative de Rajiv Gandhi.

Malgré l'apparente efficacité des interventions de l'armée gouvernementale en juin 1987, l'expérience récente permet de douter des chances de succès d'une "solution" militaire ; et toute concession majeure faite aux Tamouls risque de retourner contre le gouvernement une opinion cingalaise travaillée par la propagande chauvine de l'opposition, le Parti de la liberté de Sri Lanka de Mme Bandaranaike ayant obtenu l'appui de certains hauts dignitaires bouddhistes. Après quatre ans de pourrissement, le coût de ce conflit bloqué est très lourd. Il risque de déstabiliser durablement le pays, et par contrecoup, l'ensemble de la région.

Économiquement, l'effort de développement entrepris en 1977 est définitivement compromis: les dépenses militaires obèrent le budget, les investisseurs se détournent, de même que les touristes, les projets agricoles sont menacés par les troubles, la production des pêcheries chute de 40%, celle de paddy est affectée, celle de thé peut-être menacée, l'exode des cerveaux s'accentue.

Socialement, la violence a fait plus de 5 000 victimes et plus de 100 000 réfugiés, et elle devient courante dans une société qui était jusqu'alors pacifique.

Politiquement, le gouvernement qui avait déjà employé des méthodes peu démocratiques pour maintenir au pouvoir en 1982, peut être tenté, pour imposer une solution impopulaire, de suspendre le jeu des institutions. Diplomatiquement, si l'échec de la médiation indienne se confirme, le renforcement des liens de Colombo avec le Pakistan et les puissances occidentales risque d'affecter l'avenir de la SAARC et de bloquer toute solution. »

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