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SPINOZA ou La nécessité comprise par Jean-Michel Muglioni

Publié le 16/06/2020

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« Je ne prétends pas avoir trouvé la philosophie la meilleure, mais je sais que j'ai connaissance de la vraie. Spinoza, Lettre à Albert Burgh, 1675. La vraie vie Le spinozisme, pour lequel spéculation et action, intelligence et vie, sont une seule et même chose, est le type même de la philosophie. En outre, dès sa première expression, son exigence pratique d'union en Dieu par l'amour est toujours religieuse et toujours inséparable d'un besoin théorique de clarté absolue. Ainsi, l'Ethique conclut que notre salut, c'est-à-dire notre béatitude ou notre liberté, consiste en un amour constant et étemel envers Dieu et que c'est un amour intellectuel : la connaissance immédiate ou intuitive de l'essence des choses, « dont naît le contentement de l'âme le plus élevé qu'il puisse y avoir ». La vraie vie, où l'homme est le plus homme, est la vie de l'intelligence, vie divine, absolue, éternelle. Nous ne nous demanderons pas s'il y a là deux tendances inconciliables, une volonté cartésienne de raison et un besoin religieux et même mystique d'union en Dieu. Le philosophe n'est-il pas accusé d'athéisme s'il dit atteindre par la raison seule et sans le secours de la révélation une satisfaction absolue ? Spinoza fut haï plus que tout autre pour avoir nommé Dieu cette raison absolue. Apprenons donc seulement à comprendre que la science ou philosophie est le salut : la raison est la vie et non quelque instrument extérieur à la vie ; seuls les ignorants et les fous séparent penser et exister. Ignorance et fanatisme Qu'est-ce donc que la connaissance rationnelle ? Distinguons d'abord la connaissance par les sens, ou imagination, et la raison. Par exemple nous voyons de nos yeux lé soleil à deux cents pas mais nous savons par la raison sa vraie distance. La connaissance sensible est donc inadéquate, nos sens ne nous instruisent pas sur ce que sont les choses, mais leur témoignage résulte de la manière dont les choses affectent notre corps. Ainsi la connaissance sensible n'est pas fausse (les sens ne sont pas trompeurs), mais ce n'est pas une vraie connaissance : elle est tronquée ou mutilée et né prend sens que par la connaissance rationnelle. Elle est illusion si nous ignorons sa vraie nature. Au contraire, la connaissance rationnelle n'est pas partielle ou partiale, elle n'est pas relative à l'homme, partie de la nature : elle est divine et non humaine en l'homme même. Quand nous voyons le soleil à deux cents pas, nous le connaissons en tant que nous sommes une partie de la nature, déterminée par l'agencement de ses propres parties et disposée d'une certaine manière par rapport au reste de la nature. Quand nous connaissons les choses par la raison, nous les connaissons telles qu'elles sont ; nous ne les connaissons plus en tant que nous sommes des hommes, parties de la nature, mais en tant que Dieu ou comme Dieu les comprend. Et nous connaissons ainsi en tant que Dieu et non en tant qu'hommes la nécessité des idées inadéquates de l'imagination : quand nous comprenons qu'elle est due au rapport de la structure de notre corps et de la structure de l'univers, nous avons de notre propre vision du soleil l'idée que Dieu lui-même en a. Ainsi l'homme parvient par la raison à une certitude absolue. Prisonnier de son imagination et de ses passions, il ne peut être certain dè rien, car la certitude suppose qu'il se sache libre de toute détermination subjective et disparaît s'il sait que ses pensées viennent seulement d'une passion, d'un événement, de sa situation et de sa complexion particulières. Une pensée de circonstance n'est jamais sûre et constante : si nous nous surprenons sous le charme de l'orateur, nous cessons de le subir et de croire. Ainsi, la certitude n'est pas un fait psychologique et ne résulte pas en nous de causes extérieures. Les hommes ignorants ou dans l'erreur ne doutent certes pas de ce qu'ils croient ; mais ils ne sont pas réellement certains : ils changent d'avis avec le temps, quand les événements extérieurs les font pencher de l'autre côté ; et la meilleure preuve de leur incertitude est leur fanatisme, la violence avec laquelle ils veulent contraindre les autres à les croire, comme si une vraie certitude pouvait être issue d'une cause extérieure. La certitude de la raison Les hommes, donc, en tant que parties de la nature, ont des idées inadéquates, c'est-à-dire sont incertains dans leurs pensées et leurs actions, parce qu'ils ne font que subir à leur insu le contre-coup de l'action de tout l'univers, en une vie de flottements et de fluctuations. Au contraire, l'homme en tant que Dieu, a des idées adéquates et cesse d'être bal-loté au gré de tous les événements. Sa certitude est entière parce qu'elle ne s'impose pas comme un fait contre lequel on ne peut rien, mais comme une raison que tous peuvent comprendre, elle découle de la nature même de la pensée : la .vraie certitude est un savoir qui se sait fondé et comprend ses propres fondements, elle est métaphysique. Mais ne faut-il pas douter avec les sceptiques que la connaissance rationnelle soit absolument fondée ? Du moins ne faut-il pas, comme Descartes, que nous commencions par en douter ? Qu'est-ce qui nous assure qu'elle est vraie ? Tout simplement ceci qu'elle est vraie, répond Spinoza. En effet, quand nous avons l'idée d'une chose, la vérité de cette idée est à elle-même son propre signe et sa propre norme, sans que nous ayons à nous demander si l'idée de cette chose est conforme à cette chose. D'une part il est impossible de comparer une idée et son objet, sinon à l'aide d'une autre idée de cet objet, puis d'une autre, et ainsi de ...»

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