Sonate

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De l'italien sonata, " joué ", par opposition à la cantata " chanté ". Depuis son apparition vers 1600, la sonate a beaucoup évolué. A l'origine, elle qualifie une composition instrumentale, pour un ou deux violons avec accompagnement de basse continue. La majorité de ces sonates était écrite pour accompagner les grands moments de la messe. Grâce à un groupe de compositeurs italiens, dont le violoniste Arcangelo Corelli (1653-1713) sera le chef de file, la sonate se structure dans les dernières décennies du XVIIe siècle en distinguant la sonata da chiesa (d'église) de la sonata da camera (de chambre) qui donne naissance à des sonates en trio composées comme des suites de danses sans ordre déterminé. Corelli va rapidement influencer tous les compositeurs européens qui l'imitent ou l'adaptent aux coutumes locales (Haendel, Couperin, Telemann). Après 1730, les instruments à clavier et à vent sont introduits dans la sonate (J.-S. Bach, Scarlatti), et le XVIIIe siècle fait un grand usage du clavecin (Mozart, Haydn). Beethoven, impose la sonate " symphonique " (Sonates op. 10), puis, à partir de 1800, se tourne davantage vers l'orchestre (Sonate op. 27 n°2, Clair de Lune). L'extraordinaire production, virtuosité et variété des sonates de Beethoven donnent à cette forme musicale ses lettres de noblesse. A l'exception des italiens Paganini et Rossini, seuls Chopin (Sonate n° 2 en si bémol mineur) et les compositeurs d'origine germanique se sont sérieusement intéressés à la sonate pour plusieurs instruments (piano et violon ou violoncelle ou clarinette) durant la période romantique (Schumann, Liszt, Brahms). Chez les post-romantiques, un retour à la tradition du XVIIIe siècle, voire du XVIIe, se manifeste clairement dans les sonates composées par Berlioz, Fauré ou Ravel (Sonatine pour piano). Le courant néo-classique de l'entre-deux guerres confirme l'esprit traditionnelle de la sonate dans les oeuvres écrites par Poulenc, Prokofiev ou Chostakovitch.