Sommes-nous maîtres de nos pensées ?
Publié le 15/05/2020
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«
>>> PREMIER CORRIGE
Définition et problématique :
La pensée désigne au sens large toute activité mentale d'un sujet.
Pour Descartes, elle est tout ce qui est connu ou aperçu immédiatement en nous.
Descartes définit les pensées comme : « toutes les opérations de lavolonté, de l'entendement, de l'imagination et des sens.
»
Mais d'où viennent ces choses ressenties en nous ? En sommes-nous les producteurs ou bien proviennent- elles de l'extérieur ? En avons-nous la responsabilité ?
I – Les pensées sont le fruit d'influences extérieures
1) Les sens influent sur nos pensées
En tant qu'êtres sensibles nous subissons une certaine influence de nos sens.
En effet, ils sont un lienentre le monde extérieur et notre conscience ou nos pensées.
Merleau-Ponty, Phénoménologie de la perception :
« Le sens d'un cours d'eau, ce mot ne veut rien dire si je ne suppose pas un sujet qui regarde d'un certainlieu vers un autre.
[...] Pareillement le sens d'une étoffe ne s'entend que pour un sujet qui peut aborder l'objet d'uncôté ou de l'autre, et c'est par mon surgissement dans le monde que l'étoffe a un sens.
[...] Sous toutes lesacceptions du mot sens, nous retrouvons la même notion fondamentale d'un être orienté ou polarisé vers ce qu'iln'est pas, et nous sommes ainsi toujours amenés à une conception du sujet comme ek-stasen [1] et à un rapport de transcendance active entre le sujet et le monde.
Le monde est inséparable du sujet, mais d'un sujet qui n'est rienque projet du monde, et le sujet est inséparable du monde, mais d'un monde qu'il projette lui-même.
»
2) Des facteurs sociaux influent sur nos pensées
Nous ne pensons pas seuls mais au sein d'une communauté d'hommes, dans une société.
Celle-ci connaîtdes règles et des modes de pensée qui peuvent, dans une certaine mesure, conditionner nos pensées.
Marx, Avant-propos à la critique de l'économie politique :
« Dans la production sociale de leur existence, les hommes nouent des rapports déterminés, nécessaires,indépendants de leur volonté ; ces rapports de production correspondent à un degré donné du développement deleurs forces productives matérielles.
L'ensemble de ces rapports forme la structure économique de la société, lafondation réelle sur laquelle s'élève un édifice juridique et politique, et à quoi répondent des formes déterminées dela conscience sociale.
[...] Ce n'est pas la conscience des hommes qui détermine leur existence, c'est au contraireleur existence sociale qui détermine leur conscience.
»
II – Notre inconscient participe à nos pensées
1) La pensée comme désir
Nous agissons et pensons dans le but inconscient de nous préserver et de préserver notre nature d'homme. Nos désirs sont des expressions de cet effort pour nous préserver et persévérer dans notre être.
Spinoza, Ethique, Livre III :
« Toute chose s'efforce – autant qu'il est en son pouvoir – de persévérer dans son être.
L'effort par lequel toute chose s'efforce de persévérer dans son être n'est rien d'autre que l'essenceactuelle de cette chose.
Cet effort, en tant qu'il a rapport à l'âme seule, s'appelle : Volonté.
Mais lorsqu'il a rapport en même tempsà l'Ame et au Corps, il se nomme : Appétit.
L'appétit, par conséquence, n'est pas autre chose que l'essence mêmede l'homme, de la nature de laquelle les choses qui servent à sa propre conservation résultent nécessairement ; etpar conséquent, ces mêmes choses, l'homme est déterminé à les accomplir.
En outre, entre l'appétit et le désir iln'existe aucune différence, sauf que le désir s'applique, la plupart du temps, aux hommes lorsqu'ils ont consciencede leur appétit et, par suite, le désir peut être ainsi défini : « le désir est un appétit dont on a conscience.
» Il estdonc constant, en vertu des théorèmes qui précèdent, que nous ne nous efforçons pas de faire une chose, quenous ne voulons pas une chose, que nous n'avons non plus ni l'appétit ni le désir de quelque chose parce que nousjugeons que cette chose est bonne ; mais qu'au contraire bous jugeons qu'une chose est bonne parce que nousnous efforçons vers elle, que nous la voulons, que nous en avons l'appétit et le désir.
»
2) Les pensées qui proviennent de l'inconscient
Pour la psychanalyse, nous agissons parfois et nous avons certaines pensées, non pas en en contrôlant.
»
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