Sierra Léone (1997-1998)

« Sierra Léone (1997-1998) Contraint à l'exil en Guinée à la suite du putsch du 25 mai 1997, Ahmad Tejan Kabbah a retrouvé son fauteuil de président le 15 mars 1998, grâce à l'intervention militaire du Nigéria.

La junte de Johnny Paul Koroma, un commandant de trente-quatre ans, a été chassée du pouvoir le 12 février 1998 par l'Ecomog, Force ouest-africaine d'interposition, déployée à partir de 1990 au Libéria par la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO). Président de la CEDEAO et principal soutien de l'Ecomog, le régime militaire nigérian a décidé d'employer cette force pour restaurer A.

T.

Kabbah.

Cette décision a été prise unilatéralement, sans le moindre mandat de la CEDEAO. Malgré un accord de paix signé le 24 octobre 1997 à Conakry, les combats n'ont pas connu de trêve.

Ils ont été ponctués de bombardements meurtriers par les forces de l'Economog.

A.

T.

Kabbah a retrouvé un pays sous influence du Nigéria, encore plus ruiné et toujours en guerre.

La rébellion du Front révolutionnaire unifié (RUF), apparue en 1991 avec le soutien du chef de guerre libérien Charles Taylor, n'a pas désarmé.

Ses éléments ont continué de pactiser avec des soldats de l'armée régulière pour piller le pays et combattre Ecomog et Kamajors, des milices civiles de chasseurs traditionnels apparues en 1995 pour protéger les populations. Déjà dénoncée par le passé, avec la présence, entre 1995 et 1997, des mercenaires sud-africains de la société privée Executive Outcomes, la collusion entre compagnies de sécurité et intérêts miniers a fait scandale à Londres, l'ancienne métropole de cette ex-colonie anglaise.

Robin Cook, le secrétaire du Foreign Office, a nommé le 18 mai 1998 une commission d'enquête indépendante chargée de faire la lumière sur le rôle de Sandline International, une société de sécurité en lien avec le gouvernement britannique.

Elle aurait opéré pour la restauration de A.

T.

Kabbah en échange de droits sur les mines de diamant du pays.. »