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Si les Fables semblent nous présenter une sagesse impersonnelle et intemporelle, ne laissent-elles pas néanmoins une place à l’émotion et au lyrisme?

Publié le 06/05/2021

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« Bilan sur les Fables de Jean de La Fontaine. Quelques compléments/ rappels sur la technique de La Fontaine : Questions de versification : L'efficacité du récit est ponctuée par le choix de la diversité dans le vers ainsi que par l'importance accordée aux rejets, contre-rejets ou enjambements qui créent des effets de rythme et de mise en valeur.

Le rythme impair de « La Cigale et la Fourmi »I,1, par exemple, rend particulièrement sensible l'instabilité de la position de la cigale.

Il offre l'image, pour le lecteur, de la danse inquiète à laquelle l'animal est condamné par la fourmi, pour assurer sa subsistance. Le rôle du dialogue : On doit noter le rôle primordial du dialogue dans la fable.

À partir de la fable « Le Loup et l’Agneau », I, 10, on peut remarquer l'importance du dialogue et la valeur signifiante des différentes formes de discours rapportés.

Le discours direct met en valeur la dureté de la conversation entre la cigale et la fourmi, par exemple.

Au contraire, la parole du corbeau n'est à aucun moment transcrite au discours direct.

Elle est davantage insérée dans le récit que celle du renard, ainsi mise en valeur.

L'analyse du dialogue dans l'œuvre peut donc donner lieu à une réflexion sur les modalités et sur les enjeux de l'inscription du discours dans le récit. Les différents registres : Problématique : Si les Fables semblent nous présenter une sagesse impersonnelle et intemporelle, ne laissent-elles pas néanmoins une place à l’émotion et au lyrisme ? Les différents registres présents dans les Fables signalent la diversité des émotions que La Fontaine a voulu traduire dans son œuvre.

On notera le registre burlesque (traiter un sujet noble de manière familière) et son symétrique, le registre héroï- comique (traiter un sujet vulgaire avec un style noble, très soutenu).

Mais on s'intéressera en particulier au registre lyrique , qui permet l'expression poétique des émotions et, pour La Fontaine, de sa mélancolie, de son attachement au rêve et à l'imagination, de son amour de la retraite, au sein de la nature.

Le lyrisme est peu présent dans le premier recueil, même si les fables traduisent avec discrétion l'implication de La Fontaine et ses sentiments à l'égard de certains personnages.

La grenouille qui veut se faire plus grosse que le bœuf, « chétive pécore », ne recueille par exemple de sa part aucune sympathie, (livre I, 3).

Le fabuliste ne témoigne pas davantage de pitié pour les trompeurs, tel que le renard, qui mérite bien l'humiliation que la cigogne lui inflige (« Le Renard et la Cigogne », livre I, 18). Cette retenue dans l'expression personnelle doit être rapprochée de la méfiance qu'inspire l' amour-propre à La Fontaine, comme à beaucoup de ses contemporains, et en particulier La Rochefoucauld, auquel il dédie la fable « L'Homme et son image » (livre I, 11).

Parler de soi, comme Montaigne l'a fait au XVI e siècle dans ses Essais , par exemple, signalerait une certaine absence de sagesse.

La Fontaine a également été très sensible à la crise du lyrisme qui frappe la période classique.

Dans l' Épître à Huet , en 1687, il déplore la perte de la lyre, instrument du chant poétique, qui a sans doute connu son âge d’or à la Renaissance et auquel l’âge classique, marqué par le rationalisme, semble moins propice : « Malherbe avec Racan, parmi les chœurs des anges, / Là-haut de l'Éternel célébrant les louanges, / Ont emporté leur lyre ; et j'espère qu'un jour / J'entendrai leurs concerts au céleste séjour 1 .

» Dans le deuxième recueil , ainsi que dans le livre XII, le lyrisme trouve toutefois davantage de place.

La Fontaine y exprime son désenchantement à l'égard du monde et son aspiration à davantage de tranquillité.

On peut le constater dans quelques fables tirées du deuxième recueil, qui laissent place aux confidences de La Fontaine : « La Laitière et le Pot au lait » (VII, 9), « Le Pouvoir des Fables » (VIII, 4), « Les deux Pigeons » (IX, 2), « Le Songe d'un habitant du Mogol » (XI, 4).

Dans « La Laitière et le Pot au lait », ainsi que dans « Le Pouvoir des Fables », La Fontaine confesse son goût pour les récits : ceux qu’élabore sa propre imagination ou ceux qu'on lui fait.

La conclusion de ces deux fables invite à considérer les personnages avec indulgence.

Le fabuliste partage les faiblesses de l'humanité moyenne : le besoin de rêver, fût-ce au prix d'un abandon au mensonge.

Dans « Les deux Pigeons » , il est également question d'une passion très humaine : l'amour, que l'homme vieillissant évoque avec nostalgie.

Dans « Le Songe d’un habitant du Mogol », le récit ne semble guère qu'un prétexte à une longue méditation sur « l'amour de la retraite ».

La Fontaine évoque son goût pour la solitude et une vie simple, détachée des vaines richesses et des préoccupations mondaines.

Cette tranquillité est, pour lui, la condition d’un rapport apaisé à la mort.. »

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