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« Si je diffère de toi, loin de te léser, je t'augmente. » Saint Exupéry - « lettre à un otage »

Publié le 02/12/2021

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Le Larousse définit la différence comme étant « ce par quoi les êtres ou les choses ne sont pas semblables; caractère qui distingue, oppose. «

L’auteur va au premier abord à l’encontre de cette définition puisque qu’il avance la différence comme positive, alors que la notion d’opposition y est d’emblée abordée.

Nous comprendrons au fil du texte que ces deux concepts peuvent pourtant être complémentaires. Avant d’aller plus loin il est bon de se rendre compte que la différence est à l’origine de nombreuses et sérieuses problématiques dans notre société.

 

Voyons ce qu’il en est pour des personnes immigrées. On peut considérer qu’en arrivant dans notre pays, dans notre univers culturel, elles apportent avec elles un aperçu de leur culture, de leurs valeurs, de leurs mentalités,… Souvent différentes de celles qui sont en vigueur chez nous.

Si nous connaissons le phénomène de l’immigration nous n’ignorons pas les pensées négatives qui l’accompagnent dans la pratique, c’est-à-dire l’intolérance et le racisme. En effet, même si la tendance est à l’ouverture au monde, nous avons une forte propension à rejeter l’autre pour peu qu’il vienne d’ailleurs.

Portant, ces personnes pourraient nous apporter énormément si nous avions l’humilité de cesser de croire notre manière d’être comme idéale. A l’heure où l’on cherche dans les magazines le chemin du bonheur, appendre de l’autre, s’enrichir de ces différences ne serait-il pas plus concret et donc plus profitable?

A l’exemple de ces musiciens qui coopèrent avec d’autres artistes,d’un style tout à fait différent, afin de faire évoluer leur musique. Nous, qui aspirons à la réalisation d’une société idéale ne devrions-nous pas y insérer les richesses des cultures étrangères?

Les grands penseurs tels que Howard Thurman l’ont bien compris. Je cite ce dernier; « Une communauté ne peut longtemps se suffire à elle-même ; elle ne peut se développer qu'avec des personnes provenant d'horizons différents et des frères encore inconnus. «

 

D’ailleurs, à l’intérieur même de notre propre culture nous opérons ce principe de hiérarchisation entre les hommes. Selon des concepts tels que le niveau intellectuel, le physique ou la manière d’être en société.

La démonstration la plus flagrante en est notre attitude face aux personnes handicapées, à mobilité réduite ou dites « attardées « mentalement. Nos regards envers elles sont faits de pitié, de gêne, voire de moquerie. Cette vision des choses a pour effet de nous renforcer tel que nous sommes, c’est-à-dire conformément aux normes établies. Ces personnes, au potentiel de base, dit déficient, ne nous surpassent-elles pas en biens des domaines, pas au point de vue des performances proprement dites mais bien des qualités nécessaires pour y parvenir? Qui connaît mieux la patience qu’un tétraplégique? Qui est le plus apte à nous enseigner la ténacité qu’un sportif  en chaise roulante? Et que penser du fait que des personnes atteintes de trisomie soient épargnées de défauts tels que l’hypocrisie qui gangrènent nos relations humaines?

 Dans le même courant, la vision que certains ont de leurs aînés, vision qui perd toujours d’avantage l’idée de respect qui lui était propre dans le passé. En effet, nos ancêtres avaient bien compris l’intérêt de profiter de l’expérience de ceux qui ont Vécus avant nous. C’est plus particulièrement la jeune génération qui renie cette valeur qui fut pourtant appliquée depuis longtemps aux quatre coins de la planète. La sagesse, que nous revendiquons, est détenue par les plus âgés, pour la raison logique que leur manière d’aborder les choses est appuyée par un passé souvent plus riche d’expériences que le nôtre.

Les normes que nous imposons et appliquons n’ont pas d’autre utilité que celle de nous renforcer comme étant conformes aux normes. Elles induisent par contre un état d’esprit dangereux pour l’homme. Le mot « humain « n’est-il pas cousin de celui « humanité «, et quelle humanité il y a-t-il dans ce genre de comportements? Il est déplorable que certains êtres envisagent les choses sous un tel angle!

 

 Cependant, ces inégalités entre les hommes peut être aussi, dans bien des domaines, source de jalousie voire même de frustration . En effet, le fait de se savoir, par exemple, intellectuellement moins doué qu’un autre n’a-il pas comme conséquence une insatisfaction envers ses capacités personnelles, un sentiment d’infériorité par rapport à l’autre? La personne perd alors confiance en ses propres capacités, ce qui n’a rien de positif étant donné que ce coup porté à l’estime de soi même  sera un obstacle à la réussite.

Cette frustration par comparaison entraînera également un profond sentiment de découragement, lui aussi loin d’être positif à l’homme. Quoi de plus démoralisant  que de voir quelqu’un réussir sans efforts ou presque alors que l’on n’atteint pas un résultat aussi satisfaisant après un dur labeur?

Autre démonstration d’insatisfaction; dans notre société de consommation actuelle qui détermine notre bien-être par rapport à nos acquis matériels, c’est-à-dire en fonction de ce que l’on possède. Actuellement, la convoitise des biens des autres grandit toujours davantage, laissant habituellement place à de l’envie, de la jalousie consciente ou non. Ce qui entraîne donc un désir de possession matériel, généralement difficile à combler, faute bien souvent de moyens financiers.

Cela pourra avoir des conséquences défavorables au point de vue social étant donné que le manque, quel qu’il soit, devra être comblé, l’envie induit alors le vol ou d’autres formes de comportements anti-sociaux.

On peut aussi remarquer une certaine frustration chez des personnes qui physiquement, ne sont pas conforment aux critères de beauté établis par la communauté. Ces individus dits « moches « sont confrontés à toutes sortes de difficultés, que ce soit au niveau du regard des autres et de leurs moqueries ou au niveau de leur acceptation en tant que membre à part entière de la société, le « délit de sale gueule « n’a en effet pas disparu, au contraire.

A l’heure actuelle, ces critères physique s’avèrent de plus en plus nombreux, ils changent de plus en plus rapidement. En outre, ils demeurent bien souvent inaccessibles à la plupart des individus. Le culte de la minceur notamment, étalé dans les magazines au travers de femmes parfaites… et dont les photos sont dans la grande majorité retouchées pour des besoins liés au marketing.

Nous sommes confrontés à ces idéaux chaque jour et que penser de soi lorsque les médias nous affirment insidieusement qu’on existe surtout par notre corps, et que donc il est nécessaire que ce dernier soit parfait.

Cela  peut avoir des conséquences néfastes au point de vue personnel puisque de la frustration résultera un manque de confiance en soi. Le regard de l’autre est un miroir dans lequel nos imperfections se réfléchissent et nous sot renvoyées. La société actuelle accentue le coté discriminateur de ce regard et notre ego s’en retrouve sans cesse ébranlé.

Comme l’a dit La Rochefoucauld , « Nous gagnerions plus de nous laisser voir tels que nous sommes, que d'essayer de paraître ce que nous ne sommes pas. «

 

Pour conclure, je pense que la question posée induit une réponse ambiguë car la différence vient de la comparaison avec l’autre, et cet autre à de multiples visages. Chacun ayant une vision strictement personnelle.

Il n’est, je pense, pas à démontrer que nous avons tous énormément à apprendre d’autrui, principalement au travers de ces dissemblances par rapport à nous même ou à notre contexte de vie.

Néanmoins il ne faut pas à négliger l’impact psychologique fort que peuvent avoir   ces dissimilitudes sur l’homme dès le moment où elles engendrent la dévalorisation de soi-même. Bien sur, ici ce n’est pas la différence que je condamne mais bien la société qui nous pousse à vouloir toujours plus, à chercher chez l’autre la perfection que nous n’atteindrons jamais autrement qu’à notre manière propre. Si il est primordial de chercher la voie du développement personnel chez l’autre c’est une erreur que de se renier pour atteindre un idéal imposé par la société.

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