??Ses yeux étaient ternes et opaques, comme ces verres épais
Publié le 17/05/2020
Extrait du document
«
……
Ses yeux étaient ternes et opaques, comme ces verres épais
destinés à éclairer la chambre des vaisseaux qui laissent passer la
lumière, mais à travers lesquels on ne voit rien.
Très insouciant du danger, il avait un beau et froid courage dans
les jours de crise et en même temps, chose assez commune, il
était fort vacillant dans ses desseins.
On le vit souvent changer de
route, avancer, hésiter, reculer à son grand dommage : car la
nation l'avait choisi pour tout oser, et ce qu'elle attendait de lui,
c'était l'audace et non la prudence.
Il avait toujours, dit-on, été
très adoné aux plaisirs et peu délicat dans le choix.
Cette passion
de jouissances vulgaires et ce goût du bien-être s'étaient encore
accrus avec les facilités du pouvoir.
Il y alanguissait chaque jour
son énergie, y amortissait et rabaissait son ambition même.
Son
intelligence étaient incohérente, confuse, remplie de grandes
pensées mal appareillées, qu'il empruntait tantôt aux exemples de
Napoléon, tantôt aux théorie socialistes, quelquefois au souvenir
de l'Angleterre où il avait vécu ; sources très différentes et
souvent fort contraires.
Il les avait péniblement ramassées dans
des méditations solitaires, loin du contact des faits et des
hommes, car il était naturellement rêveur et chimérique.
Mais,
quand on le forçait à sortir de ces vagues et vastes régions pour
resserrer son esprit dans les milites d'une affaire, celui-ci se
trouvait capable de justesse, quelquefois de finesse et d'étendue,
et même d'une certaine profondeur, mais jamais sûr et toujours
prêt à placer une idée bizarre à côté d'une idée juste.
……
Alexis de Tocqueville
Souvenirs.
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- Voltaire fait dire à l'un de ses personnages : je veux qu'un conte soit fondé sur la vraisemblance et qu'il ne ressemble pas toujours à un rêve. Je désire qu'il n'y ait rien de trivial ni d'extravagant. Je voudrais surtout que sous le voile de la fable, il laissât entrevoir aux yeux exercés quelques vérités qui échappent au vulgaire. Qu'en pensez-vous? Vous fonderez votre réflexion sur Candide.
- « L'art n'est pas à mes yeux une réjouissance solitaire. II est un moyen d'émouvoir le plus grand nombre d'hommes en leur offrant une image privilégiée des souffrances et des joies communes. »
- « Tout Paris pour Chimène eut les yeux de Rodrigue », constate Boileau.
- « Je veux qu'un conte soit fondé sur la vraisemblance, et qu'il ne ressemble pas toujours à un rêve. Je désire qu'il n'ait rien de trivial ni d'extravagant. Je voudrais surtout que, sous le voile de la fable, il laissât entrevoir aux yeux exercés quelque vérité fine qui échappe au vulgaire. » - Vous montrerez que Candide souligné de Voltaire rempli la fonction d'apologue tel que lui-même la définit dans son conte Le Taureau Blanc.
- Très tôt, ce bel enfant blond aux yeux gris-bleu avait manifesté des signes de déséquilibre émotif. Micheline Lachance, le Roman de Julie Papineau, tome 1, Québec Amérique