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Seigneur de Saint-Évremond

Publié le 23/05/2020

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Ci-dessous un extrait traitant le sujet : Seigneur de Saint-Évremond 1616-1703 Charles de Marguetel de Saint-Denis, seigneur de Saint-Évremond, s'exila en 1661 pour une raison demeurée obscure et passa en Angleterre les quarante-deux dernières années d'une très longue vie. Ce document contient 192 mots soit 0 pages. Pour le télécharger en entier, envoyez-nous un de vos documents grâce à notre système gratuit d’échange de ressources numériques. Cette aide totalement rédigée en format pdf sera utile aux lycéens ou étudiants ayant un devoir à réaliser ou une leçon à approfondir en Culture générale.
SAINT-ÉVREMOND Charles de Marguetel de Saint-Denis, seigneur de. Écrivain français. Né à Saint-Denis-le-Guast près de Cou-tances, probablement en janvier 1616; mort à Londres le 20 septembre 1703. Cadet de famille noble, il était destiné à la magistrature mais y renonça pour entrer dans l’armée. Il se conduisit fort honorablement au cours de plusieurs campagnes et fut de 1640 à 1648 au service du prince de Condé. Il connut à l’armée plusieurs des hommes les plus remarquables de ce temps dont le maréchal duc de Gramont qui fut toute sa vie son ami. Dès 1643, Saint-Évremond avait composé la Comédie des académistes pour la réformation de la langue française qui ne vit le jour que sous le couvert de l’anonymat en 1650; en 1649, il laisse circuler la Retraite de M. le duc de Longueville en son gouvernement de Normandie qui lui vaut les faveurs de la cour. En 1652, il est nommé maréchal de camp. Mais sa carrière s’arrête là. Lors de l’arrestation de Fouquet (1661), on découvrit une lettre de Saint-Evremond, La Lettre au marquis de Créqui sur la paix des Pyrénées où la politique de Mazarin était vivement critiquée. Louis XIV ordonna l’incarcération à la Bastille du pamphlétaire. Mais celui-ci était déjà passé en Hollande, puis en Angleterre. Fort connu comme un esprit distingué en France, Saint-Évremond fut reçu à la Cour de Charles II et fort bien accueilli de la société londonienne. En 1664, il séjourna en Hollande et y connut Spinoza, Heinsius et Vossius. Cependant, il aurait voulu retourner en France; les démarches entreprises furent vaines, et lorsqu’en 1689 Louis XIV l’autorisa à reparaître dans son pays, il n’était plus temps, Saint-Évremond refusa. Depuis l675, il s’était en effet attaché à une femme fort curieuse, Hortense Mancini, duchesse de Mazarin et nièce du cardinal, qui fuyait un mari jaloux et s’établit à Londres a cette date. Désormais, Saint-Évremond ne quitta plus cette femme belle et spirituelle qu’entouraient les meilleurs esprits. De plus, le nouveau roi d’Angleterre, Guillaume d’Orange, traitait fort bien l’écrivain. Car, qu’il le voulût ou non, Saint-Êvremond était devenu un écrivain. Il ne se contenta pas des œuvres de circonstances qu’il avait déjà écrites, dont la plus justement fameuse est la Conversation du maréchal d’Hocquincourt avec le père Canaye que Sainte-Beuve a surnommé la « dix-neuvième Provinciale ». Il accumulait de petites œuvres morales, Conversation avec M. d’Aubigny, avec le duc de Candale, des comédies satiriques, Comédie à la manière des Anglais, Sir Politick would-be (1662), pleine d’observations amusantes sur la société cosmopolite, les Opéras (1677) où il se moque de l’engouement pour ce genre. Parallèlement Saint-Évremond s’intéressait de plus en plus à l’histoire et surtout à la manière de l’écrire. De sa lecture assidue des historiens latins, il tire ses Réflexions sur les divers génies du peuple romain dans les différents temps de la République (1662) qui annoncent les Considérations de Montesquieu. L’histoire contemporaine lui donne l’occasion de tracer un Parallèle de M. le Prince et de M. de Turenne qui fait pendant à un Jugement sur César et Alexandre et qui est complété par un très noble Eloge de M. de Turenne. Plus important encore sont peut-être ses jugements littéraires, parmi lesquels il faut citer une dissertation sur l’Alexandre le Grand de Racine, qui semble n’avoir pas été sans marquer révolution du jeune auteur tragique, et de nombreux petits écrits presque tous consacrés au théâtre : Sur les caractères des tragédies (1674), Sur les tragédies (1677), Sur nos comédies, excepté celles de Molière où l’on trouve le vrai esprit de la comédie, et sur la comédie espagnole (1677), De la comédie italienne (1677), De la comédie anglaise (1677), Défense de quelques pièces de M. Corneille — dont toutes les pièces, même les dernières de sa longue carrière, trouvaient grâce à ses yeux — Jugement sur quelques auteurs français (1692). Encore ces petits traités ne sont-ils que des bribes du talent de critique de Saint-Evremond. Le meilleur souvent se trouve dans son intéressante et volumineuse correspondance échangée avec le comte de Gramont, de Lionne, la duchesse de Mazarin, Ninon de Lenclos et quelques autres personnages en vue de ce temps. Esprit indépendant, homme de goût, peu métaphysicien, il a exercé une influence considérable sur les meilleurs esprits de son époque. Plein de sel et de finesse, volontiers railleur, ne prenant pas au sérieux ce qui ne lui semble pas en valoir la peine, il se lit encore avec plaisir aujourd’hui. Préoccupé de bien vivre avant tout, il est un des types les plus sympathiques de libertins du XVIIe siècle; il est encore de ce siècle par la modération de ses jugements, sa culture qui s’alimente aux sources antiques, mais par son étonnante liberté d’esprit, par l’absence chez lui de tout scrupule religieux, par son indifférence aussi, il annonce déjà le XVIIIe siècle. En 1699, la duchesse de Mazarin mourut et Saint-Êvremond fut fort affligé de cette perte. Il ne devait lui survivre que quatre ans. Il est un des très rares étrangers qui soient enterrés dans la cathédrale de Westminster.
♦ « C’est un philosophe également éloigné du superstitieux et de l’impie; un voluptueux qui n’a pas moins d’aversion pour la débauche que d’inclination pour les plaisir»; un homme qui n’a jamais senti la nécessité, qui n’a jamais connu l’abondance; il vit dans une condition méprisée de ceux qui ont tout, enviée de ceux qui n'ont rien, goûtée de ceux qui font consister leur bonheur dans leur raison. » Saint-Êvremond, portrait par lui-même, 1696. ♦ « Tout le monde vous propose / Pour modèle aux bons auteurs; / Vos beaux ouvrages sont cause / Que j’ai su plaire aux neuf sœurs...» La Fontaine, 1687. ♦ « Je ne saurais mieux le définir qu ’une sorte de Montaigne adouci. Son esprit se distingue à la fois par la fermeté et par la finesse; son âme ne sort jamais d’elle-même ni de son assiette, comme il dit. Il a éprouvé les passions, il les a laissées naître et les a, jusqu’à un certain point, cultivé en lui, mais sans s’y livrer aveuglément; et même lorsqu’il y cédait, il y apportait le discernement et la mesure. » Sainte-Beuve. ♦ «Avec un esprit hardi qui n’est jamais dupe, Saint-Êvremond est la mesure même. Sa modération est plus accomplie qu’en aucun des Anciens... Les Anciens enseignent communément ce qu’il faut qu’on soit. Saint-Êvremond se contente d’être comme il est. A la mesure antique, il ajoute l’aisance parfaite; il a les manières de ses sentiments : il a l’exquise politesse. » André Suarès.

« Seigneur de Saint-Évremond 1616-1703 Charles de Marguetel de Saint-Denis, seigneur de Saint-Évremond, s'exila en 1661 pour une raison demeurée obscure et passa en Angleterre les quarante-deux dernières années d'une très longue vie.

Sa fidélité aux admirations de sa jeunesse et de sa maturité s'explique ainsi et il est hostile à Racine, à qui il préfère Corneille.

Les Précieuses et les Libertins du temps de Louis XIII occuperont toujours dans son esprit une place plus grande que les affaires du jansénisme.

Dans la Querelle des anciens et des modernes, il est pour Perrault.

Son scepticisme, comme celui de Bayle, est déjà du XVIIIe siècle.

Son œ uvre aussi, en ce qu'elle est d'un critique quasi professionnel et qui n'a écrit dans aucun autre genre (sa Comédie des académistes , satire contre l'Académie française et sa Comédie des opéras , où il se moque de la vogue de ces spectacles de goût italien, sont elles-mêmes des critiques).

Parmi tant de petits traités pleins de finesse et d'élégance, il faut toujours citer la Conversation du maréchal d'Hocquincourt avec le Père Canaye ; Sainte-Beuve appelait ces pages parfaites “ la dix-neuvième Provinciale ”.

Cet épicurien français est enterré à Westminster.. »

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