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SAINT-ÉVREMOND

Publié le 18/05/2020

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« SAINT-ÉVREMOND , Charles de Marguetel de Saint Denis , seigneur de (1614 -1703 ).

Saint ­ Év re mond occupe, dan s l'histoire de la littérature du x vu• sièc le, une place à part.

D'abo rd parce que la moiti é d e sa v ie s'éco ula en exil.

Ensuite et surtout parce q u 'à cet élo i gne m e nt géographique s'a jo uta, bi en plus déter­ minante , la marginalüé qui résultait de ses pri ses de positio n :ge ntilhomme soucieux de co nserver son image d'honnê te homme, il ado p ta.

dans sa vie comme dans son œuvre d'ess ayiste, une atù tude d'ama teu r ave rti mais dista nt.

Cette double distanciation fur pr opice à u n regard c r itique sur la vie intellectuelle, littér aire et so ciale de son te mp s.

Hu ma nis te inavoué, épicu rien et scept ique.

il rep résente un trait d'union en tre l 'âg e des lib ertins éru ­ dit s [voir LrBERTINS) et celui des Lumière s.

De l'amb ition au repo s dans l'ex il Cadet d'une famille de vie ille noblesse normande, Saiot-Évre m ond étai t destiné à la magis tratur e et reçut, d ans cette perspective, une solide formation de ba se.

Mai s à l 'âge de dix -neu f ans, il abando nna cette voie pour se tourner vers la carriè r e des armes, où il fit bo nn e f i gu re .

Dans les années 1640, il appar tin t à l'é tat-majo r du prin ce de Cond é (alo rs e n pleine glo ire) et se lia avec les membre s de la plu s hau te noblesse , d eve na nt n ota mment l'ami du maréc hal-duc de Gra mo n t.

Tl fut auss i en cont act avec les plus éminents hu manistes de l'époque : G assendi- qui fut son ma ître-, mais auss i H ei nsi us, et, plus tard, il co nnut Sp inoza e t Vos siu s.

Ainsi se des sine sa double image de jeune noble aux mœu rs li bertine s et d'ér udit , liber tin auss i en philo s o­ phie.

Mais il est encore , à ce mo ment , un ambitieu x.

Brouillé avec Condé, il prend parti pour la Cour duran t ta Fronde , ce qu i lui vaut d 'être nomm é maréchal de ca mp e n 1652.

Cependa nt, la d éco uv erte d'une lettre où il critiq uait la politique de M azarin le me t en péril d'emp rison ne- ment, et il doit cher c.her refuge en Holland e (1665-1669 ) et en Angleterre ( 16 61-1 665 et 1670- 1703).

Renonçant à toute ambition, il s'i nstalle dans l 'exil pour y vivre co nfortablement.

Se vieillissant par antici­ pation.

il se compose le perso nn age d'un épicurien sans âge, a mateur de bon s Hvres et de belles femme s, vivan t dans la disc rétion .

Ce tem ps est aus si ce lui de sa plus grande ac tivité litt érai re.

Avant l'exil, il ava it peu composé et mo ins e n co re publié: son œ uvre principale était la Coméd ie des académis tes pour la réformation de la langu e française (1650), satire de l'Académ ie et de ses prétentio ns à régenter la langue française.

Mais, durant le t emps de l'exil , il e n tretient une co rrespondance acUve avec des gens du monde et de s ge ns de lettres à travers toute l ' Europe, et surtout multiplie les opu scules sur les sujets l es plu s diver s de littérature et de morale (ainsi que des pièces de ver s fugit ives da ns le goût galant).

Une éc riture désinvolt e «J e, ne veux etre ni c ritique ni aut eur~>, proc l ame Saint -E vremond dans une lettre privée.

De fait, se s tra­ vaux littéraires ne semb le nt suivre auc un e méthode pré­ cise : il écrit selon les circo nstanc es et les réflexio ns du moment, et la pensée progresse surtout pa r lib r es associatio ns d' idée s.

Le désir de rester un mondain avant tout et le mépris à l'égard de to ute pédanterie dicte nt cett e écriture d ésinvo lte.

Mai s la désin v olture est, en réalité, une esthétiq ue ra ffinée ..

ll n'é cri vai t pas pour le grand public.

D'ailleurs, il ne se soucia pa s d'impdmer ses œuvre s: il les lai ssa impri ­ mer.

La liste des destinatai res de ses ouvrages montre qu'il s'ad re ssa it à un petit cercle de «pai rs » en talent , en raffrnement et en mond anit é.

On y trouve , à côté de quelques savants ( Vo ssius) et écr ivains de pre m ier plan ( Corneille), surtout des personnalités de la h aut e aristo ­ cratie (les du cs de G r amon t et de Créqui , la duc hesse de Ma zarin ).

Ce s co rrespon dants émé rite s serv aient de relais ver s le petit monde des « sages » ct des esprits c ho isis .

Il y a sans dou te là une ,pa rt d e fact ice; mais il est certain q ue l'œuvr e de S aint-Evr em ond s'est éla bor ée à destination de lecteurs hor s du vulgaire.

Aussi pratique-t-il (comme M éré, au tre écrivai n «honnête homme ») de préférence les formes brèves, et proches de r art de la co nversation lettres, «réflexions », voi re '' pensées et maximes » , to ut au plu s «disser tations » et «d iscours ».

De faç on significative, lor squ'il Jui arrive de former un projet plus ample ille réduit à un opuscule : ains i l es Observations sur Salluste et Tacite, envi sagées d'abo rd comme un e crit ique en form e, se restre ig nirent à un comme n tai re limit é.

Sou s les noms diver s qu ' iJ utilise po ur les dés ig ner, ses écrits co rre spo ndent , en fait, très exac tement au genre de l'es­ sai .

Et si l'on consi d ère sa production de faço n globale , elle s'ap pare nte bie n aux Essais de Montaig ne , dont il étai t un lecteur assidu.

Son attitude com porte cependa nt une part de para­ doxe.

S'adre ssa nt d'abor d à des mo ndai n s, il ne prô ne pas la fréquentatio n d es livr es comme source de savoir.

«Je n'ai jamais e u d'attachement à Ja .lecture », prétend ­ il; et d'ajo ute r: «Je cherche plus dan s l. es livre s ce qui me plaît que cc qui m' instruit ».

11 précise même : «La connaissance d es belles-lettres l ...

) regarde la conversa­ tion, po lit l'e sprit , inspire la délicatesse et l'ag rément».

Mais, malg ré ce t anti - intelle ctuaüsme affiché , la litté­ rature est p ou r lui exe rcice de l'esprit plus que mouve ­ ment de l 'émotion.

L'agrément qu'i l propose à ses lec­ teurs est donc ava nt tout cel ui de J'intelligence .

O ffra nt des « réfl exio ns» agréables, tout à l'opposé des lourds t r a ités pontifiant s, il .recour t aux effets d'ir onie , de prété ­ rit ion, et so n style est riche de formules lapidaires tou t. »

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