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Savonarole

Publié le 16/05/2020

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« Né à Ferrare en 1452, Jérôme Girolamo Savonarola se destine à la médecine comme son grand-père.

En1475, il choisit les ordres et entre chez les dominicains de Bologne.

Le jeune Savonarole applique à lui-même un strict ascétisme.

On l'envoie au couvent Saint-Marc à Florence.

De moine, Savonarole setransforme en prédicateur dans la ville des Médicis.

Il prêche contre Laurent le Magnifique et les fastes dela ville.

Le prédicateur dénonce le vice des clercs, l'aspect païen de la Renaissance florentine et prédit descatastrophes pour la ville.

Son prestige grandit dans la cité.

Le peuple, mais également des humanistescomme Pic de la Mirandole soutiennent son action.

Ce prestige lui permet d'être élu prieur de Saint-Marcen 1491.

Le moine continue son action, dénonçant encore une fois Laurent de Médicis, mais également laRome des Borgia.

Lorsque Charles VIII traverse Florence en novembre 1494, Savonarole lui demandeinstamment de convoquer un concile afin de déposer le pape Alexandre VI.

Pierre II, le fils aîné de Laurentde Médicis prend la direction de Florence.

Mais ses errements politiques et sa dureté le rendentimpopulaire.

Le moine de Saint-Marc prend la direction d'une révolte qui oblige le prince à fuir la ville.Savonarole met alors en place une véritable république théocratique.

Florence se dote d'institutions quirappellent celles de Venise, avec notamment un Conseil ressemblant au Sénat vénitien.

Savonarole luttecontre l'usure, fixe l'impôt à 10% pour tous, supprime les Parlements et créé un Mont de Piété.

Cesmesures, démocratiques, entraînent les premières dissensions dans la cité de Toscane.

Soutenu par lepeuple, Savonarole voit se dresser contre lui des factions soit favorables aux Médicis, soit souhaitant lamise en place d'institutions aristocratiques.

En mai 1497, le pape Alexandre VI décide d'excommunier leprieur de Saint-Marc.

Mais Savonarole continue à prêcher.

En février 1498, le pape somme Florence de lelivrer, sinon la ville va être frappée d'interdit.

Les autorités de la ville demandent à Savonarole d'arrêterces prêches.

Un moine franciscain décide alors de provoquer Savonarole et de le défier dans l'épreuve dufeu.

Le dominicain refuse, mais un autre moine accepte de prendre la place de Savonarole.

L'ordalie setient le 7 avril 1498.

La pluie tombe et le peuple voit cela comme un signe divin contre le prieur de Saint-Marc.

Les autorités de Florence font arrêter le moine, qui est emprisonné et torturé.

Il est brûlé le 23 mai1498.

Savonarole se situe entre la volonté de réformer l'Église et la cité corrompue et la prédicationmédiévale.

Son influence est certaine dans l'évolution de Florence. Savonarole Fulgurant et tragique destin que celui de ce prédicateur dominicain prêchant sans grand succès de ville en ville — un peu, mutatis mutandis à la mode de ces prédicateurs protestants de l'époque de la prohibition auxEtats-Unis, vitupérant contre l'alcool, le jeu et la prostitution et appelant les chrétiens au retour à Dieu — avant dedevenir, à quarante ans, prieur du couvent San Marco à Florence.

Sorte de prophète biblique, glabre, le cheveu ras,le regard de feu sous d'épais sourcils, le nez busqué, les lèvres fines, le menton ascétique, il blâmait avec violenceet fougue les mœurs des Florentins, les appelant à réformer leur conduite et à se repentir, leur annonçant la venued'un Cyrus messianique.

Après l'intervention française en Italie (Charles VIII), il s'imposa comme chef politique de laville, la soumettant en quelque sorte à sa vision théocratique et démocratique.

Voici un extrait d'un de ses Sermonsauxquels des milliers de personnes assistaient.

"Une voix qui parle dit : O vous toutes les villes d'Italie, le temps estvenu où vos péchés seront punis...

O Florence, O Florence, O Florence, à cause de ton avarice, à cause de taluxure, à cause de ton ambition, de nombreuses épreuves, un grand nombre de maux s'abattront sur toi.

Et quiappelles-tu? O clergé, clergé, clergé, toi qui es la cause principale de ces maux, c'est à cause de ta mauvaiseconduite que s'élève cette tempête...

O Florence, j'ai voulu te parler ce matin, et à chacun de vous en particulier,ouvertement parce que je ne pouvais faire autre chose...

Je vous ai appelé à faire pénitence..." Ses «solutions»furent à la mesure même des péchés qu'il anathémisait.

Mais il arrive que le remède soit parfois pire, ou non moinsgrand, que le mal qu'il dénonce.

En effet, non content de réformer la justice, les finances et la constitution,Savonarole mit en place un «service de surveillance » particulièrement odieux : trois mille jeunes enfants étaientrecrutés par ses soins pour dénoncer les adultes qui se livraient au jeu ou à des occupations interdites que l'on peutdeviner.

Malgré sa lutte contre la corruption, l'intervention étrangère et la politique du pape, un tel radicalismeultra-puritain, encouragea ses détracteurs («les enragés», arrabbiati) qui donnèrent l'assaut au couvent où lui-même et quelques-uns de ses partisans («les pleureurs», piagnoni) s'étaient retranchés.

Il fut condamné à mort,pendu, puis brûlé avec deux de ses partisans.

Savonarole s'inscrit dans la longue lignée des «réformateurs», qui enmarge ou à l'intérieur (parfois pour un temps seulement) de l'Eglise officielle en critiquent les travers et les erreurs,les abus et les complaisances, et qui furent parfois, à la tête de vastes ou de locales contestations, armées ounon-armées, les initiateurs d'un souffle nouveau, d'une incessible revendication de justice et de pureté, d'un retour,souvent simpliste, au texte révélé.

C'est donc après les Cathares, les Vaudois, les Patarins, les Hussites, et biend'autres — dont nous n'avons pas parlé — et avant Luther, Münzer, Calvin, les anabaptistes — dont nous dirons unmot — que nous pouvons ici, hors philosophie au sens strict mais non au sens de sagesse ou de discipline de vie,placer l'exemplaire figure de Savonarole.. »

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