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Russie (1992-1993) : Les vrais enjeux de la "crise constitutionnelle"

Publié le 23/09/2020

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« Russie (1992-1993) : Les vrais enjeux de la "crise constitutionnelle" A peine avaient-ils "déménagé dans leur propre pays" (pour reprendre l'expression imagée de l'écrivain moscovite Alexandre Kabakov), avec la liquidation officielle de l'URSS (fin 1991), que les Russes se sont vus, dès le 1er février 1992, conviés à une "réforme" aux ambitions colossales mais aux méthodes mal définies.

Flanqué de conseillers occidentaux désireux d'expérimenter in vivo les théories apprises à Harvard, et de jeunes économistes encore sous l'emprise du "volontarisme idéologique" de l'ère soviétique (l'"économie de marché" en 500 jours, le rouble comme seule monnaie de référence à compter du 1er juillet, etc.), Boris Eltsine, le premier président élu au suffrage universel de l'histoire russe, devait relever un formidable défi: rompre définitivement avec un système soviétique déjà moribond, rassurer l'Occident quant à ses volontés "démocratiques", et mener une politique économique antipopulaire sans porter de dommage irrémédiable à sa popularité. La sanction politique de cette année difficile, chaotique parfois, marquée par une inflation évaluée à 1600%, a été le référendum du 25 avril, arraché de haute lutte à un Congrès des députés du peuple (assemblée élargie) héritier de la légalité soviétique, au terme duquel Boris Nikolaïevitch Eltsine, 62 ans, s'est vu confirmer la confiance que la majeure partie des Russes lui portaient. Au printemps 1993, alors que les affrontements tacticiens se multipliaient entre la présidence et les 1033 membres du Congrès, plusieurs intellectuels russes ont déploré que B.

Eltsine n'ait pas, dès les lendemains du putsch avorté du 19 août 1991, rompu toutes les amarres avec le passé en convoquant une Constituante, en dissolvant le Congrès, en jetant, donc, les bases de cette "République fédérale présidentielle" (à l'allemande) qu'une grande partie des "occidentalistes" - par opposition aux "slavophiles", mettant l'accent sur la "spécificité" de la "Russie éternelle" - n'ont cessé d'appeler de leurs voeux. Si B.

Eltsine ne l'a pas fait, c'est au moins pour deux raisons.

D'abord parce que sa formation même, sa longue appartenance au Parti communiste d'Union soviétique (PCUS) et les réflexes manoeuvriers qu'il en avait acquis ne pouvaient se faire oublier du jour au lendemain.

Ensuite, parce que les forces sociales qui ont poussé à la liquidation de l'URSS et qui ont commencé de tirer profit de la difficile transition vers l'économie de marché avaient tout intérêt à voir perdurer une certaine confusion politique, l'écran de fumée de la "guerre des pouvoirs", entre exécutif et législatif (voire judiciaire, avec l'entrée en lice, en 1992, du président de la Cour constitutionnelle, Valery Zorkine) derrière lequel elles poursuivaient leurs objectifs. La "nouvelle nouvelle classe" A la popularité de B.

Eltsine on a pu trouver plusieurs explications: la détermination dont il avait fait preuve en 1990 et 1991 face à un Mikhaïl Gorbatchev politiquement bloqué par ses contradictions; ses manières simples et directes; et aussi son engagement à respecter les libertés publiques dont la perestroïka gorbatchévienne avait donné un avant-goût.

Mais dans un pays où l'arbitraire est une solide tradition, cette adhésion populaire n'aurait pas. »

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