RIMBAUD, « A LA MUSIQUE »

« RIMBAUD, « A LA MUSIQUE » INTRODUCTION : “La jeunesse est le temps d’étudier la sagesse, la vieillesse est le temps de la pratiquer”, a dit Jean-Jacques Rousseau, philosophe des Lumières.

En effet, cette notion de jeunesse est un concept que les artistes étudient depuis des siècles. Au 19ème siècle, à l’apogée du Romantisme, Arthur Rimbaud (1854-1891) bouscule les attentes de la société de l’époque à travers un point de vue nouveau, lui-même concerné par cette émancipation.

Il a notamment écrit “Le Bateau Ivre” et “Le Dormeur du Val”, ce dernier publié dans Les Cahiers de Douai. Ce recueil compte 22 poèmes, majoritairement écrits lors de ses fugues à 15 ans, et évoque de nombreux sujets controversés, particulièrement la sensualité et la critique de la guerre. Dans son poème ‘A la musique’, il décrit notamment un lieu et des habitants de sa ville natale, Charleville, et critique et caricature les différentes classes sociales PROBLEMATIQUE : .

Mais dans quelle mesure pourrait-on caractériser ce poème comme une satire? MOUVEMENT 1 : le cadre et l’atmosphère (strophes 1 à 6) a) Les différentes phases de description de ce concert.  Un plan général qui évoque un tableau de genre “les jeudis soir” = le cadre temporel  Rendez-vous hebdomadaire qui traduit l’asservissement aux habitudes des habitants de la ville « La place taillée en mesquines pelouses » Rimbaud décrit d’abord la place sur laquelle il se trouve : “mesquines” = adjectif dépréciatif  Reflète la vision négative qu’a le poète des habitants de sa ville natale “square où tout est correct”  Ce qui prouve l’organisation et renforce le côté militarisé et l’absence de liberté. Vue d’ensemble des personnages présents “tous les bourgeois poussifs”… Puis effet de zoom et vue en détail des spectateurs :  “l’orchestre militaire”, “ le gandin” (jeune homme d’une élégance excessive), “le notaire”, “Des rentiers à lorgnons”, “les bébés” et “les bonnes” b) La place de la musique dans le poème Allusion à la musique “orchestre militaire”  Renvoie à un orchestre philharmonique qui fera de la musique dans le poème “Valse des fifres”  Renvoie au morceau joué “soulignent les couacs” insulte l’orchestre, renforce l’attitude lassé du poète “le chant des trombones”  Renvoie à la musique Allusion aux sons “bourgeois poussifs”  Renvoie à un son de respiration “parade le gandin”  Renvoie à un défilé faisant du bruit “Fort sérieusement discutent les traités” + “ et reprennent ” : « En somme ! »  Renvoie à une discussion entre personnes “Le long des gazons verts ricanent les voyous”  Bruit de rire et “en riant” renvoie à un rire “Je ne dis pas un mot”  Allusion à la parole mais exprime son silence, il est le seul à être silencieux  Le différencie de tous les autres éléments et personnages qu’il décrit c) Un hommage à la musique ? Place de la gare, à Charleville = Le cadre spatio-temporel  Participe à la création d’une forme d’hommage, dû au fait que toutes les personnes sont présentes pour écouter la musique. “Le notaire”, “Les gros bureaux bouffis”, “clubs d’épiciers retraités”, “bourgeois”, “les voyous”, “les pioupious”, “les bonnes” = L’énumération du type de personnes qui viennent assister à cet évènement  Montre que toutes les classes sociales sont présentes sans différence. “rendus amoureux par le chant des trombones” = Rimbaud associe la musique à la naissance de l’amour chez le public.  Créant une forme d’éloge à la musique, en la liant à des sentiments forts  (Fait preuve de lyrisme). MOUVEMENT 2 : la caricature de la bourgeoisie a) Les différents procédés de la caricature La métonymie = de nombreux personnages sont réduits à des caractéristiques physiques qui les ridiculisent : Les militaires qui “balancent leurs shakos” “Les gros bureaux bouffis”  Désigne les employés de bureau qui appartiennent à la petite bourgeoisie de province  Et réduit ces personnes à leur travail et leur apparence, appuie sur ses caractéristiques proéminentes qui traduisent leur situation “assise”. Allitération au vers 10 avec deux sons différents : “gros bureaux” allitération en “ro”  Renforce l’ampleur de leur masse corporelle, “bureaux bouffis”, allitération en “b”  Donnant un aspect d'idiotie, emphase au mot « bouffis ».  Les deux relèvent presque une utilisation de comique grotesque de la part du poète “le notaire pend à ses breloques à chiffres” = métaphore de la montre à gousset qui réduit aussi ce personnage à ses objets de richesse.  Obsession de l’argent “celles dont les volants ont des airs de réclame” : périphrase qui désigne les filles des “bourgeois”, bonnes à marier et promenées dans leurs plus beaux atours dans cet objectif. b) Les jeux sur les sons “Épatant sur son banc les rondeurs de ses reins, Un bourgeois à boutons clairs, bedaine flamande,” = assonance en “an”; +“rondeurs de ses reins” allitération en « r »; + “bourgeois à boutons clairs, bedaine” allitération en « b »; + “reins/brins” rime en in; + “flamande/contrebande” rime en « ande »  Tous ces jeux de son ont un caractère.... »