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Rémy de Gourmont, Histoires magiques et autres récits - commentaire

Publié le 13/07/2020

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« Le narrateur s'est arrêté dans une auberge. Il y fait la rencontre d'une étrange servante dont les yeux « mi-glauques mi- violets » le fascinent. Quand il lui demande de s'approcher afin qu'il puisse voir ses yeux, elle lui déclare : Ils font peur et ils ont toujours fait peur, mes yeux d'eau. C'est de l'eau, deux gouttes d'eau qu'on dirait prises dans la rivière, n'est-ce pas ? Ma mère avait les mêmes yeux d'eau, et quand elle mourut, dès que le coeur cessa de battre, ses yeux se fondirent comme deux morceaux de glace, et lui coulèrent le long des joues. J'ai vu ça, j'étais toute petite et j'y pense tous les jours, tous les matins, quand je me coiffe. Mes yeux s'en iront comme ceux de ma mère, et parfois j'ai peur qu'ils ne s'en aillent, moi vivante, et ne s'en retournent à la rivière couler sous les joncs et sur les pierres. Je n'ai jamais pleuré. S'ils pleuraient, ils s'en iraient, mes pauvres yeux. Pleurer, j'en eus envie, une fois ; il y a si longtemps ! Une seule fois, mais depuis je me suis durci le coeur à tel point que rien ne peut plus l'émouvoir, car je tiens à mes yeux. C'est mon épouvantail, c'est mon arme contre le désir des hommes. Toute laide et vieille que je suis, je leur plairais encore, pour un quart d'heure quand ils sont ivres et qu'ils ont vu mes mains. Souvent je viens au moment des querelles et, baissant les yeux, je prends doucement la main qui se lève. On garde mes doigts, on les baise, on cherche à me fouetter le sang par une grossièreté passionnée, mais, redressant la tête, je fixe le mâle de mes yeux froids, de mes yeux d'eau, et il lâche ma main. Je le regarde jusqu'à ce que son désir glacé lui glace le coeur. (Rémy de Gourmont, Histoires magiques et autres récits, 1884) .../... hommes, comme si elle s'interdisait d'être femme. Noter aussi la suggestion du miroir (« j'y pense tous les jours, tous les matins, quand je me coiffe»: moment où elle voit ses yeux, donc ceux de sa mère) qui fait écho à la dernière phrase (« Je le regarde jusqu'à ce que son désir glacé lui glace le coeur »). Tout se construit autour d'un jeu de regards réciproques où chacun peut contempler son absence d'amour. L'eau, la glace ne sont plus seulement pris comme des milieux liquides, mais comme des objets réfléchissants. Ce que cette femme maléfique porte en elle est la mort de la tendresse, du désir, de l'amour, mort enclenchée à la mort de sa mère, quand elle était * toute petite ». Dès lors le texte peut être pris comme un conte noir, l'envers d'un conte de fées. ...»

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