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qu'est-ce que la raison ? Comment est-elle constituée ? Quel est son rôle dans la connaissance ?

Publié le 15/05/2020

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« Qu'est-ce que la raison ? Comment est-elle constituée ? Quel est son rôle dans la connaissance ? INTRODUCTION. — La raison est le propre de l'homme.

On reconnaît bien aux animaux supérieurs une certaine intelligence, mais on ne prétend pas qu'ils soient raisonnables.

Qu'est-ce donc que cette faculté qui fait notre grandeur et notre force ? I.

Qu'est-ce que la raison ? — Nous fondant sur le mot lui-même et partant d'une sorte de définition par l'usage, nous pouvons répondre tout d'abord : la raison est la faculté de raisonner, c'est-à-dire de tirer de prémisses données les conséquences qu'elles impliquent, ou, inversement, de remonter duconséquent à l'antécédent.

Les animaux pourvus d'un système sensoriel analogue au nôtre ont des sensations analogues à celles que nous éprouvons,mais, faute de pouvoir raisonner, ils ne tirent pas des données de leurs sens tout ce qu'en tire l'homme.

Parfois, sans doute, l'animal prévoit et nous donnel'impression de raisonner; en réalité, c'est la mémoire qui joue en lui et non la raison : s'étant déjà trouvé dans des circonstances analogues, il s'attend àvoir se reproduire ce qui s'est déjà produit, mais il ne voit pas pourquoi cela doit se reproduire, il n'aperçoit par de lien de causalité entre l'antécédent et leconséquent.

Aussi, lorsque son attente est déçue, ne manifeste-t-il pas de V éritable étonnement et ne cherche-t-il pas la cause de l'exception à la suitehabituelle des faits.On comprendra mieux la nature de la raison en l'opposant à une fonction mentale avec laquelle on la confond souvent : l'intelligence, qu'on peut définircomme le pouvoir de comprendre.

De certains vertébrés supérieurs, mous disons qu'ils sont intelligents : le chien, par exemple, comprend les ordres de sonmaître; il comprend qu'il va recevoir une correction.

Qu'est-ce à dire ? Nous tirerons la réponse de l'étymologie du mot : "cum prehendit" ; chez lui, lesdonnées sensorielles ne sont pas simplement juxtaposées, comme dans une machine inerte; il les saisit les unes avec (cura) les autres, s'éclairantmutuellement et le sens de chacune dépendant de l'ensemble.

C 'est parce qu'il a de ces vues d'ensemble que le chien sait distinguer — bien qu'il se trompequelquefois — si on joue avec lui ou si on veut le punir.Mais l'animal en reste à cette compréhension.

Tout entier à la donnée sensorielle, il est incapable de s'élever en quelque sorte au-dessus d'elle ou deprendre un certain recul pour distinguer les lignes essentielles de sa structure en faisant abstraction des circonstances accidentelles.

L'homme, aucontraire, forme des idées abstraites : du donné expérimental, il se fait une représentation schématique, dans laquelle ne sont retenus que les élémentsessentiels de la réalité, et parvient à formuler des définitions, des lois et des principes.

L'intelligence humaine diffère donc de l'intelligence animale et nouspouvons réduire cette différence au pouvoir d'abstraire.Ce pouvoir d'abstraire, qui implique celui de former des idées générales, nous pourrions en faire l'apanage de la raison; mais il semble plus conforme àl'usage de l'attribuer à l'intelligence, dans laquelle il faut alors distinguer deux formes : une intelligence concrète, que possèdent les animaux; uneintelligence abstraite, propre à l'homme, que beaucoup de philosophes dénomment 1' « entendement ».

C 'est l'entendement ou intelligence abstraite qui, parintuition abstractive, distingue les caractères essentiels des choses et forme les idées générales.

La raison opère, non sur le donné sensoriel ou sur sonsubstitut l'image, mais sur des idées abstraites et générales, qu'elle analyse et combine entre elles.Nous arrivons ainsi à cette distinction : de l'intelligence relèvent les opérations intuitives de l'esprit; de la raison les opérations discursives.

Nous voilàdonc revenus à la définition nominale d'où nous étions partis : la raison est la faculté de raisonner. II.

Comment est-elle constituée ? — Un des plus importants problèmes de la philosophie est celui de l'origine de la raison; il peut être ainsi formulé : comment la raison s'est-elle constituée ? On le voit, ce n'est pas ce problème que nous posons ici, mais celui de la constitution actuelle de la raison : c'estla structure de la raison que nous avons à examiner et non sa genèse.La raison, avons-nous dit, est le pouvoir de raisonner, c'est-à-dire de tirer de propositions données d'autres propositions qu'elles impliquent.

Or, leraisonnement a pour armature des convictions ou des certitudes plus ou moins implicites que le philosophe explicite sous forme de principes : lorsque, parexemple, retrouvant ma porte ouverte, alors que je suis sûr de l'avoir fermée en sortant, je conclus que quelqu'un l'a ouverte, je m'appuie sur ce principe :tout changement a une cause.Théoriquement, les principes constitutifs de la raison sont universels, nécessaires et a priori; en tout cas, ils sont conçus comme valables pour tous lesesprits et pour toutes les choses, en quelque lieu ou en quelque temps que ce soit; par suite, on considère comme impossible qu'il se produise jamaisquelque événement qui les contredise; enfin, ils sont a priori en ce sens que celui qui se fonde sur eux les accepte comme évidents sans éprouver le besoinde les soumettre au contrôle de l'expérience.

La raison semble donc constituée par celles de nos certitudes qui sont antérieures à l'expérience etindépendantes d'elle.

Plus qu'à l'intelligence, la raison s'oppose à l'expérience : l'intelligence est le pouvoir qu'a l'esprit de tirer des donnéesexpérimentales un certain savoir; la raison paraît constituée par un savoir impliqué, comme une structure essentielle, dans l'activité discursive de l'esprit.Elle le paraît seulement, car les principes, tels que nous les observons en fait chez les hommes, n'ont pas cette universalité que nous avons dite et ilsdépendent dans une grande mesure de l'expérience; ils valent pour un état de développement intellectuel donné et non seulement les primitifs, mais encorenos ancêtres, admettaient comme évidentes des propositions que nous jugeons inacceptables; qu'il nous suffise de citer les principes de morale sociale oude morale politique qui avaient encore C OURS il y a un siècle.

C'est surtout de nos jours que nous assistons à une révision des principes qui paraissaientles plus essentiels à l'esprit : la physique atomique a ébranlé la croyance au déterminisme, et par là même au principe de raison suffisante sur lequel elle sefondait.

A en croire certains microphysiciens, l'élément atomique jouirait d'une sorte de liberté et ses mouvements n'auraient pas d'explication.Nous n'avons pas à discuter ici cette conception, mais nous devons bien reconnaître que les principes impliqués dans nos raisonnements sont moinsindépendants de l'expérience que nous ne disions : dans ce qui nous paraît structure essentielle de l'esprit, il y a de l'accidentel, de l'acquis.

C es principesne constituent donc pas la raison conçue comme la structure essentielle de l'esprit.Mais l'évolution des principes n'est pas fortuite : elle se fait par élimination progressive de l'influence empirique et tend vers cette universalité que l'espritnon critique leur attribue indûment.

Cette évolution est commandée par ce pouvoir mystérieux que nous appelons la raison et que nous pouvons caractérisercomme un besoin de cohérence, une exigence d'intelligibilité.

Nous sommes là à la racine constitutive de la raison.Ou, pour emprunter les heureuses expressions proposées par LA LANDE (La raison et les normes), il faut distinguer une raison constituante et une raisonconstituée : dans les principes, nous pouvons voir la raison constituée, c'est-à-dire le système de normes impliqué dans nos raisonnements; mais cesystème est l'oeuvre de la raison constituante.

C'est cette dernière que nous trouvons quand nous remontons à la constitution essentielle de la raison. III.

Quel est son rôle dans la connaissance ? — D'après ce que nous venons de dire, nous ne pouvons pas, ainsi qu'il nous avait semblé légitime de le faire, considérer la raison comme une sorte de savoir essentiel de l'esprit : elle n'implique pas de vrai savoir, mais seulement une sorte de sens de la cohérenced'un savoir obtenu par ailleurs.La raison est la faculté du « discours » ou du raisonnement.

Elle consiste dans le pouvoir d'ordonner des jugements ou des propositions de telle sorte queles unes découlent rigoureusement des autres.

Mais ces jugements et ces propositions, elle ne les fournit pas : ils doivent venir de l'expérience.

En termesphilosophiques, toute la matière de la pensée discursive est d'origine expérimentale, la raison n'assure que la forme.On peut la comparer à une machine à calculer — ce n'est pas par pur hasard que ratio signifie aussi calcul — : à elle seule, cette machine n'apprend rien; ilfaut d'abord lui fournir des données sur lesquelles elle opère.De même, la raison ne nous procure aucune connaissance immédiate; on ne peut pas dire, par exemple, que la raison connaît Dieu; elle nous montreseulement que Dieu est exigé par des faits connus par ailleurs. CONCLUSION. - L'attitude authentiquement rationnelle est donc incompatible avec l'assurance des rationalistes d'autrefois, que le sentiment de suivre leur raison rendait suffisants.

La raison se manifeste essentiellement par le besoin de comprendre et non par la certitude de voir, par l'esprit critique et non parl'affirmation dogmatique.

Dynamique et non statique, elle est le ressort de la recherche.

Quand nous aurons trouvé, la raison s'éclipsera et il ne restera plusque l'intelligence.. »

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