Databac

Querelle des anciens et des modernes.

Publié le 09/12/2021

Extrait du document

Ci-dessous un extrait traitant le sujet : Querelle des anciens et des modernes.. Ce document contient 0 mots. Pour le télécharger en entier, envoyez-nous un de vos documents grâce à notre système d’échange gratuit de ressources numériques ou achetez-le pour la modique somme d’un euro symbolique. Cette aide totalement rédigée en format pdf sera utile aux lycéens ou étudiants ayant un devoir à réaliser ou une leçon à approfondir en : Littérature
On a peine aujourd'hui à comprendre l'importance de cette querelle et la passion qu'y apportèrent ceux qui s'y trouvèrent mêlés. Ce n'est pas une simple querelle d'hommes de lettres. Elle oppose l'esprit de tradition et la croyance au progrès. Elle est le signe le plus évident de la désagrégation du classicisme. Descartes et, après lui, Pascal avaient déjà soutenu que l'humanité, comme les individus, « s'instruit sans cesse dans son progrès ». L'emploi du merveilleux chrétien dans les épopées écrites aux environs de 166o apparaît comme une manifestation d'indépendance à l'égard du dogme littéraire qui prescrit le respect et l'imitation des anciens. L'auteur d'une de ces épopées, Desmarets de Saint-Sorlin, avait même ouvertement tourné en dérision l'antiquité et la mythologie. Une vingtaine d'années plus tard, une controverse s'éleva au sujet des inscriptions à mettre sur les monuments et les oeuvres d'art. L'érudit Charpentier avait rédigé en français, et non en latin, les inscriptions destinées aux tableaux de Lebrun exposés dans la galerie de Versailles. Cette audace parut scandaleuse et, sur l'intervention de Boileau, le français fut remplacé par le latin.

« Querelle des anciens et des modernes. On a peine aujourd'hui à comprendre l'importance de cette querelle et la passion qu'y apportèrent ceux qui s'ytrouvèrent mêlés.

Ce n'est pas une simple querelle d'hommes de lettres.

Elle oppose l'esprit de tradition et lacroyance au progrès.

Elle est le signe le plus évident de la désagrégation du classicisme. Descartes et, après lui, Pascal avaient déjà soutenu que l'humanité, comme les individus, « s'instruit sanscesse dans son progrès ».

L'emploi du merveilleux chrétien dans les épopées écrites aux environs de 166oapparaît comme une manifestation d'indépendance à l'égard du dogme littéraire qui prescrit le respect etl'imitation des anciens.

L'auteur d'une de ces épopées, Desmarets de Saint-Sorlin, avait même ouvertementtourné en dérision l'antiquité et la mythologie.

Une vingtaine d'années plus tard, une controverse s'éleva ausujet des inscriptions à mettre sur les monuments et les oeuvres d'art.

L'érudit Charpentier avait rédigé enfrançais, et non en latin, les inscriptions destinées aux tableaux de Lebrun exposés dans la galerie deVersailles.

Cette audace parut scandaleuse et, sur l'intervention de Boileau, le français fut remplacé par lelatin. CHARLES PERRAULT, le futur auteur des Contes, reprit la question dans son poème sur Le Siècle de Louis le Grand, lu devant l'Académie le 27 janvier 1687.

Il y soutenait que les modernes ne sont nullement inférieurs aux anciens, même à ceux du siècle d'Auguste.

Boileau, La Fontaine, Racine, La Bruyère et les écrivainsérudits, Ménage, Huet, Dacier, prirent position contre cette thèse.

Du côté de Perrault se rangèrentFontenelle, la plupart des académiciens, le public féminin et Le Mercure galant.

Au poème de Perrault, La Fontaine riposta par son Épître à Huet (1687).

L'année suivante, parurent deux ouvrages favorables aux modernes, la Digression sur les anciens et les modernes de Fontenelle et le Parallèle des anciens et des modernes de Perrault.

L'élection de Fontenelle à l'Académie, puis celle de La Bruyère fournirent l'occasion aux deux partis de se manifester à nouveau avec éclat.

Boileau qui, jusqu'en1692 avait gardé le silence, intervint à son tour dans le débat, d'abord par un avis Au lecteur publié avec son ode Sur la prise de Namur, puis par ses Réflexions sur Longin, enfin par la Satire X, où il s'en prenait aux femmes trop bien disposées en faveur des modernes.

Perrault répondit par une Apologie des femmes.

La polémique avait pris un tel degré d'âpreté que le grand Arnauld jugea bon de s'interposer.

Il réussit non pas à réconcilier les adversaires,mais à les calmer.

Le conflit rebondit en 1713.

Houdar de la Motte, plus souvent désigné sous le nom de La Motte-Houdar, venait de publier, d'après une traduction de Mme Dacier, une adaptation en vers de l'Iliade, qu'il réduisait de vingt-quatre chants à douze.

Mme Dacier protesta dans son pamphlet Des causes de la corruption du goût.

La Motte répondit courtoisement par des Réflexions sur la critique.

Fénelon, sollicité de donner son avis, le fit dans sa Lettre à l'Académie avec beaucoup de modération, en laissant voir sa préférence pour les anciens, mais sans condamner la thèse des modernes.

Pratiquement, c'étaient les modernes qui sortaient vainqueurs de cette querelleet leur victoire ouvrait la voie à une transformation de la littérature. Le débat sur la poésie. Là encore, on trouve La Motte-Houdar.

Il estimait que les règles de la versification rendent l'expression obscure,font obstacle à l'inspiration et qu'il vaudrait mieux renoncer à écrire en vers.

Telle est la thèse qu'il soutient dansson Discours sur la poésie en général et sur l'ode en particulier (1707).

De son côté Fénelon, lorsqu'il définit la poésie comme « une imitation et une peinture », semble condamner implicitement la versification.

Le débat devait seprolonger fort avant dans le XVIIIe siècle.

La poésie eut pour adversaires plus ou moins déclarés Montesquieu,Vauvenargues, Fontenelle, Buffon et pour défenseurs Voltaire, Nivelle de la Chaussée et naturellement les poètes. Mais il n'y a guère que l'abbé Du Bos qui ait vu clair dans le problème.

Ce critique était persuadé que dans l'oeuvred'art, c'est le sentiment surtout qui importe.

Se fondant sur ce grand principe, qu'il développe dans ses Réflexions critiques sur la poésie et la peinture (1719), il montre que la poésie ne s'obtient pas par la seule forme du vers, mais par l'image originale, la valeur émotive des mots, l'harmonie des sons.

Les suggestions de l'abbé Du Bos ne furentpas suivies.

La grande réforme de la poésie ne devait être entreprise qu'au XIXe siècle.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles