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Que cherche-t-on dans un western ? Le mythe du cow-boy est-il mort ?

Publié le 09/12/2021

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« PLAN ADOPTÉ DANS LE DEVOIR I.

La fin d'un mythe ?- Des clichés répétitifs- Raisons historiques et moralesII.

Un mythe tenace- L'identification- Une morale virileIII Le plaisir du western- Une satisfaction esthétique- Une satisfaction morale DEVOIR RÉDIGÉ Le western est né de la conquête de l'Ouest américain, de la ruée vers l'or qui a attiré des aventuriers tels Davy Crockettou Buffalo Bill ; le cinéma a d'emblée fait d'eux des héros.

Mais ce cinéma semble en perte de vitesse depuis une dizained'années et G.-N.

Granville affirme même que le mythe du cow-boy est mort et que le public n'attend plus que la victoire du« bon » et le châtiment du « méchant ».Cette déchéance paraît évidente, mais pourtant le cow-boy est un héros tenace dans les esprits.

Aussi peut-on sedemander si le plaisir du western traditionnel n'est pas malgré tout intact auprès du public.La situation du western contemporain semblerait prouver que le mythe du cow-boy est mort, avec ses productions desecond ordre, essentiellement européennes - et non plus américaines - regroupées sous le terme péjoratif de « western-spaghettis » ; ces films rabâchent des clichés psychologiques (héros viril et brutal) ou dramatiques (épisodes obligés del'attaque des Indiens ou des brigands, du duel au soleil) sans finesse, et dont le dénouement est sans surprise.

Depuisune dizaine d'années, la production de westerns a cédé le pas à celle des films d'aventures, la ruée vers l'or a été relayéepar la guerre du Vietnam, Buffalo Bill est devenu Rambo.Les raisons de cette perte de vitesse d'un genre naguère prolifique sont d'ordre historique et moral.

En effet, l'Amériquede la conquête s'est fédérée en Etats-Unis, et le Far West s'appelle maintenant Silicon Valley.

Plus d'aventures donc de cecôté, et les chercheurs d'or ne sont plus crédibles.

De même, la guerre de Sécession est loin et les héros traditionnels decette époque, Jesse W.

James ou Custer, n'exaltent plus autant le public.

A ces raisons historiques s'ajoute une évolutiondes mentalités.

G.-N.

Granville souligne que la défense des Indiens a changé l'orientation du western, le privant de ses «méchants » traditionnels, tels qu'ils apparaissaient par exemple dans La chevauchée fantastique de John Ford.

Les chefsindiens les plus célèbres - Cochise, Géronimo et Sitting Bull - ont eu leurs défenseurs qui les ont peints humains.

ArthurPenn avec Little Big Mon dénonce, par un portrait nuancé des Indiens, l'esprit de la Conquête, ce qui ruine la trameoriginelle des westerns.

A cette prise de conscience des droits de l'homme, il convient d'adjoindre un goût du public pourlqs films psychologiques plus raffinés, le triomphe des bons sur les méchants apparaissant facile, voire primaire, ce quiaurait fait dire à C.

Lelouch qu'il fallait «être complètement débile pour s'intéresser au western ».Or, quoi qu'il en soit, le mythe du cow-boy est tenace, même si la production de westerns à proprement parler estexsangue.

Ce héros fait toujours l'objet d'identifications diverses, soit par le biais du vêtement, soit par les valeurs qu'ilincarne.

Le blue-jean, les bottes et les chapeaux de cow-boy sont indémodables ; l'on assiste même à un retour de lamode du Far West pour les femmes, ces dernières années.

La publicité s'est emparée de ce héros pour vendre descigarettes, censées illustrer le goût de l'aventure.

La bande dessinée aussi, avec Lucky Luke, met en avant les qualités dejustice et la solitude du « poor lonesome cow-boy », hérité de L'homme aux coïts d'or qui, après avoir purgé une ville debrigands, part tout seul, se refusant aux attaches sentimentales.Par ailleurs, il est un public fidèle des westerns qui, sachant que le Bien triomphera, se satisfait néanmoins de ce combatcontre les forces du Mal, ce qui fait le succès des westerns de Sergio Leone, par exemple : Il était une fois dans l'Ouest, Lebon, la brute et le truand, Pour une poignée de dollars.

Ce mythe fondateur de l'Amérique s'accommode aussi bien deréalisations classiques comme The Big Trail que de parodies qui en soulignent la persistance; le public averti aime d'ailleursà retrouver les clins d'œil des westerns aussi loufoques que Go West ! de Buster Keaton ou Le trouillard du Far West avecJerry Lewis.Ce qui demeure du mythe malgré tout, c'est une interrogation sur la justice, sur le racisme (comme dans Charles-One-Eyede Chaffey qui associe Blancs, Mexicains, Indiens et Noirs dans une lutte désespérée), sur les limites de l'homme solitaire,sur une époque qui ressemble à notre siècle, marqué lui aussi de génocides, de conquêtes inutiles.Qu'attendre donc d'un western? L'amateur de ce cinéma recherche à la fois une certaine qualité esthétique et une imagemorale de l'humanité.

En effet, le western offre le spectacle de paysages grandioses, d'espaces illimités filmés avec succèsen particulier dans Rancho Bravo de Me Lagen.

Ces espaces sont dynamiques, parcourus de diligences en proie auxIndiens, comme dans La Chevauchée fantastique, de trains qui sifflent trois fois avant de livrer des brigands, de chevauxsauvages ou montés de cavaliers solitaires.

A l'exotisme de ces contrées qui font rêver le spectateur européen, s'ajouteun sentiment de liberté extrême : le cow-boy est loin de tout étouffement des villes, livré à lui-même et à la nature vierge.Ce combat entre l'homme et la nature correspond à l'attente des spectateurs.

La trop grande violence répugne du resteau véritable amateur de westerns, ainsi que l'a montrée la résistance du public à La horde sauvage de Sam Peckinpah oùse multipliaient les massacres.

Ce sont même les valeurs contraires qui ont fait le succès de L'homme qui tua LibertyValance, un film de John Ford dans lequel le meurtrier présumé du bandit est un avocat bourrelé de remords après le duel,mais dont la conscience est soulagée lorsqu'il apprend que la balle meurtrière a été tirée par un éleveur de bétail :l'intellectuel a les mains propres, et le meurtrier n'a agi que par fraternité humaine.Le western réussi est donc celui qui fait s'affronter des personnalités fortes, presque des archétypes, dans des intriguesoù l'Histoire n'a finalement que peu d'importance et qui laissent une grande part à l'imaginaire.Ainsi, ce que l'amateur de westerns recherche, c'est justement la poursuite d'un mythe.

Et la décadence de la productioncinématographique de ce genre ne peut que renforcer cet attachement mythique à des héros plus bourrus que méchants,au fond, faisant preuve d'humour et d'indépendance, dans des mises en scène de l'humanité qui n'ont rien à envier auxfilms plus délibérément philosophiques, et qui ont le charme d'un art désormais désuet.. »

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