PROVENCEOppède-le-Vieux.

« 1 / 2 PROVENCE Oppède-le- Vieux 84 - Vaucluse Le neuf et le vieux Oppède, sur le versant nord du Lubéron, est partagé en deux parties : le village neuf -les Poulivets -et Oppède-le-Vieux, perché sur un mamelon.

Après une période de dis­ grâce et d'abandon, ses maisons romanes et gothiques retrouvent peu à peu grâce et fraîcheur.

Les ruines du château et les restes d'enceinte laissent supposer que la bâ­ tisse devait être grandiose.

Construit par Raymond VI, comte de Toulouse, le château fut donné en gage au pape Innocent III en 1209.

Propriété de la couronne de France pendant quelques années, il revint à la papauté en 1274.

Sa garde fut confiée aux chevaliers de Saint-Jean, mais, en 1409, l'anti­ pape Benoît XIII le fit occuper par une gar­ nison aragonaise qui le dévasta.

Il fut bien restauré aux xve et XVIe siècles, mais in­ suffisamment pour résister aux coups de mis­ tral qu'il encaissait de plein fouet.

La tradition A Oppède, comme dans d'autres localités du Lubéron et de la Provence, les enfants perpé­ tuent la tradition du Carêmentran.

Dans sa Statistique des Bouches-du-Rhône (1826) le préfet de Villeneuve parle ainsi de la fête qui marque la fin du règne de Carêmentran : "Il est traîné sur un chariot ou porté sur un bran­ card qu'entourent les gens du peuple vêtus grotesquement et portant des gourdes de vin qu'ils vident en contrefaisant les ivrognes.

Le cortège est précédé de gens travestis en juges et en avocats, et d'un homme grand et maigre qui représente le Carême.

Des jeunes gens, montés sur des rossinantes, les cheveux épars, et en habit noir( affectent de pleurer sur le malheur de Caramantran.

Le cortège s'ar­ rête sur la place publique ; le tribunal se dis­ pose et Caramantran, t'lacé sur la sellette, est accusé dans les forme~.

Le défenseur répond.

Le ministère publique conclut à la peine capi­ tale et le président, après avoir consulté le tri­ bunal, se lève gravement et prononce la sen­ tence de mort.

Des gémissements retentissent sur la voie publique ; les gardes saisissent le condamné, que le défenseur embrasse pour la dernière fois.

Caramantran, placé contre le mur, est lapidé et, pour comble d'ignominie, la sépulture lui est refusée, la rivière ou la mer lui servant de tombeau." Aujourd'hui, les en­ fants se contentent de confectionner un man­ nequin, qui est attaché et dressé au milieu de la place du village ; ils font cercle autour de lui et, l'un après l'autre, ils viennent l'accuser de tous les maux qui secouent et blessent notre pauvre monde.

Carême et Carêmentran Rappelons que l'on donne le nom de Carêmentran (t) ou de Caramantran à la période de trois jours gras qui précè­ dent le mercredi des Cendres, dont on marque la fin en brûlant un mannequin. 2 / 2. »