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Denis Diderot, Supplément au voyage de Bougainville, le discours du vieux Tahitien.

Publié le 19/12/2021

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« Denis Diderot, Supplément au voyage de Bougainville , le discours du vieux Tahitien . « Pleurez, malheureux Tahitiens ! pleurez ; mais que ce soit de l'arrivée, et non du départ de ces hommes ambitieux et méchants : un jour, vous les connaîtrez mieux.

Un jour, ils reviendront, le morceau de bois que vous voyez attaché à la ceinture de celui-ci, dans une main, et le fer qui pend au côté de celui-là, dans l'autre, vous enchaîner, vous égorger, ou vous assujettir à leurs extravagances et à leurs vices ; un jour vous servirez sous eux, aussi corrompus, aussi vils, aussi malheureux qu'eux.

Mais je me console ; je touche à la fin de ma carrière ; et la calamité que je vous annonce, je ne la verrai point.

O Tahitiens ! mes amis ! vous auriez un moyen d'échapper à un funeste avenir ; mais j'aimerais mieux mourir que de vous en donner le conseil.

Qu'ils s'éloignent, et qu'ils vivent ». Puis s'adressant à Bougainville, il ajouta : « Et toi, chef des brigands qui t'obéissent, écarte promptement ton vaisseau de notre rive : nous sommes innocents, nous sommes heureux ; et tu ne peux que nuire à notre bonheur.

Nous suivons le pur instinct de la nature ; et tu as tenté d'effacer de nos âmes son caractère.

Ici tout est à tous ; et tu nous as prêché je ne sais quelle distinction du tien et du mien.

Nos filles et nos femmes nous sont communes ; tu as partagé ce privilège avec nous ; et tu es venu allumer en elles des fureurs inconnues.

Elles sont devenues folles dans tes bras; tu es devenu féroce entre les leurs.

Elles ont commencé à se haïr ; vous vous êtes égorgés pour elles ; et elles nous sont revenues teintes de votre sang.

Nous sommes libres ; et voilà que tu as enfoui dans notre terre le titre de notre futur esclavage.

Tu n'es ni un dieu, ni un démon : qui es-tu donc, pour faire des esclaves? Orou ! toi qui entends la langue de ces hommes-là, dis-nous à tous, comme tu me l'as dit à moi, ce qu'ils ont écrit sur cette lame de métal : Ce pays est à nous.

Ce pays est à toi ! et pourquoi ? parce que tu y as mis le pied ? Si un Tahitien débarquait un jour sur vos côtes, et qu'il gravât sur une de vos pierres ou sur l'écorce d'un de vos arbre s: Ce pays appartient aux habitants de Tahiti, qu'en penserais-tu ?...

Tu n'es pas esclave : tu souffrirais la mort plutôt que de l'être, et tu veux nous asservi r! Tu crois donc que le Tahitien ne sait pas défendre sa liberté et mourir ? Celui dont tu veux t'emparer comme de la brute, le Tahitien est ton frère.

Vous êtes deux enfants de la nature ; quel droit as-tu sur lui qu'il n'ait pas sur toi ? Tu es venu ; nous sommes-nous jetés sur ta personne ? avons-nous pillé ton vaisseau ? t'avons-nous saisi et exposé aux flèches de nos ennemis? t'avons-nous associé dans nos champs au travail de nos animaux ? Nous avons respecté notre image en toi.

Laisse nous nos moeurs; elles sont plus sages et honnêtes que les tiennes ; nous ne voulons plus troquer ce que tu appelles notre ignorance contre tes inutiles lumières.

Tout ce qui nous est nécessaire et bon, nous le possédons.

Sommes- nous dignes de mépris, parce que nous n'avons pas su nous faire des besoins superflus?. »

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