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Proposition corrigé commentaire Texte : Alexandre Dumas, Antony, Acte I, scène 2, 1831.

Publié le 11/04/2024

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« Proposition de corrigé – commentaire Objet d’étude : Le théâtre du XVIIe siècle au XXIe siècle. Texte : Alexandre Dumas, Antony, Acte I, scène 2, 1831. I- PROJETS DE LECTURE POSSIBLES : En quoi cet extrait répond-il aux exigences d’une scène d’exposition ? En quoi cette scène d’exposition vive et dynamique crée-t-elle un mystère autour du retour d’Antony ? En quoi l’effet d’attente créé autour de la figure romantique du héros éponyme Antony suscite-t-il l’intérêt dans cette scène d’exposition ? II- ÉLÉMENTS DU TEXTE QUI PEUVENT RETENIR L’ATTENTION DU LECTEUR Une scène d’exposition qui remplit ses fonctions informatives traditionnelles Présentation des personnages d’Adèle et de Clara o elles sont sœurs (déterminant possessif « notre père » et tutoiement marquant leur proximité).

o Les caractéristiques d’Adèle sont précisées : femme mariée au « colonel d’Hervey » qui l’a « demand[ée] en mariage », elle se nomme ainsi Adèle d’Hervey et appartient à la noblesse française.

Le spectateur apprend également qu’elle a entretenu une liaison passée avec Antony, parti brusquement sans l’épouser : « il est parti tout à coup ». Présentation du cadre spatio-temporel : lieu de la scène qui se déroule dans un intérieur parisien : Antony est « de retour à Paris », en matinée : « ce matin...

il est onze heures ». Présentation de l’action, de l’intrigue o la « lettre », rédigée par Antony, annonce son arrivée imminente : « il se présente chez vous ce matin », « il va venir » : déterminant démonstratif, présent de l’indicatif et futur proche.

On peut supposer qu’il va être le déclencheur de l’action de cette pièce. o La possibilité que ce jeune homme puisse se présenter chez une femme mariée laisse imaginer que l’époux d’Adèle est en déplacement, certainement en province (le paratexte indique Strasbourg). Une scène d’exposition qui s’éloigne néanmoins de la dramaturgie classique car elle déclenche immédiatement l’action par l’objet scénique de la lettre La lettre, un objet scénique, un artifice théâtral au centre de la scène (fonction dramaturgique) o l’extrait s’ouvre sur l’arrivée de la « lettre », celle-ci renvoie à un personnage hors scène, in absentia, et elle donne de la profondeur et de la richesse à ce qui se joue sur scène.

Dévoilement d’une relation intime passée entre Adèle et un autre homme que son époux ; o cette lettre et son destinataire semblent poser problème : épanorthose et emphase « Anthony de retour ! et qui m’écrit,...

qui ose m’écrire ! » ; o resserrement temporel de l’intrigue : Antony annonce se « présente[r] » chez Adèle le « matin » alors qu’« il est [déjà] onze heures ». La lettre, objet d’émotions vives chez le personnage d’Adèle o le personnage d’Antony va créer un bouleversement dans l’histoire et dans la vie d’Adèle : didascalie interne « calme-toi...

Tu es toute tremblante...

».

Vive émotion traduite par une manifestation physique rendue par l’adverbe d’intensité, ainsi que par l’exhortation de sa sœur Clara à se reprendre ; o l’identité de l’auteur de la lettre est différée, révélant la difficulté d’Adèle à prononcer et révéler son nom, ce qui témoigne à nouveau de son trouble : Antony est immédiatement reconnu par Adèle grâce à sa « devise » italienne, mais elle n’en révèle pas immédiatement l’identité à sa sœur : présentatif anaphorique « c’est de lui », repris par Clara qui tente de percer le mystère : « de lui...

», accompagnée de la didascalie « cherchant ».

Antony n’est d’abord évoqué que par le pronom personnel « lui » et le déterminant possessif « sa devise ».

Son nom est alors prononcé d’abord par Clara, qui en a la révélation grâce à la devise rappelée par Adèle ; o l’ouverture de la lettre, sa lecture et son contenu sont retardés et différés, ce qui accentue l’empressement d’Adèle : impératif « ouvre donc cette lettre, alors...

». Si l’identité de l’auteur de la lettre est connue rapidement, son contenu n’en est révélé qu’à la fin de l’extrait.

C’est Clara qui prend en charge, pour le spectateur et pour Adèle, la divulgation de ce que contient cette lettre ainsi que le discours d’Antony.

Clara et Adèle, des personnages contrastés Un jeu d’oppositions entre les personnages o le dialogue est fait de questions, posées par Clara, et de réponses, formulées par Adèle ; o l’échange est vif, ponctué d’exclamations. Deux personnages aux caractères opposés o Clara apparaît comme une femme calme et dominante, tenant un discours rationnel et raisonnable : adverbe d’opposition « mais » X4, modalisateur « peut-être » X2, présent à valeur de vérité générale : « si ce n’est une preuve d’indifférence, c’en est au moins une de légèreté ».

Elle se trouve dans une position dominante : impératifs, elle seule agit en ouvrant et en lisant la lettre ; o Adèle apparaît comme une femme sensible et exaltée : ponctuation expressive, points de suspension, exclamations.

Son discours est morcelé (l.27 et 38).

Elle réagit « vivement ».

Son émoi quand elle découvre la devise d’Antony, la réflexion qu’elle porte sur l’impossibilité que « l’amitié » puisse « sui[vre] l’amour », le rappel de ses amours anciennes avec le jeune homme, sa réaction « vive » quand sa sœur lit l’apostrophe « madame » ouvrant la lettre, son trouble quant à l’imminence de l’arrivée d’Antony témoignent bien ici d’un espoir que cet amour renaisse, alors qu’elle est mariée depuis trois ans. Le portrait énigmatique explicative de l’absent, un jeune homme mystérieux et La tirade de Clara remplit une fonction informative et Elle permet d’éclairer le spectateur sur les raisons pour lesquelles Antony et Adèle n’ont pu concrétiser leur amour, son exposé de la situation est factuel et dresse un portrait péjoratif du jeune homme.... »

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