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Pourquoi le théâtre devrait être un "art à effets"; et si c'est seulement dans ce cas sa littérarité propre qui détermine la valeur d'un texte de théâtre.

Publié le 21/12/2021

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« Ionesco, dans Notes et contre-notes , avoue l'horreur qu'il éprouve à aller au théâtre.

Il explique ce dégoût par l'hypocrisie qui lui semble régner dans le jeu des acteurs, justement parce qu'ils veulent "faire vrai" et sembler naturels.

Il donne en effet comme spécifiques au théâtre un grossissement des effets, un jeu qui doit aller jusqu'à la caricature, et des "ficelles" bien visibles.

Mais cette il voit aussi dans cette spécificité ce qui rend si difficile l'écriture théâtrale : la psychologie est primaire, l'idéologie et la philosophie y deviennent dogmatiques.

Ce sont les dangers que lui-même cherche à éviter, mais auxquels il semble estimer que des auteurs comme Victor Hugo, Labiche, Corneille et Marivaux n'ont pas échapper : Hugo devient burlesque, Labiche n'est plus drôle, Corneille est ennuyeux et Marivaux futile.

Le grossissement fait prendre le risque de tuer le texte, mais parallèlement, une trop grande subtilité dans les caractères lui enlève la dynamique nécessaire. On peut se demander pourquoi le théâtre devrait être un "art à effets"; et si c'est seulement dans ce cas sa littérarité propre qui détermine la valeur d'un texte de théâtre. I.

Un genre qui doit "faire un peu gros" Pierre-Aimé Touchard, dans L'amateur de théâtre ou la règle du jeu , indique comme caractéristique des personnages de théâtre qu'ils ont une psychologie réduite, un caractère très délimité et qui change peu du début à la fin de la pièce : l'intérêt du théâtre réside non dans l'analyse psychologique, mais dans la confrontation violente de caractères contrastés.

L'exemple le plus évident est celui d' Harpagon, plus connu sous le nom d'"Avare" : il se définit par l'avarice.

Touchard compare en cela les personnages de théâtre aux figurines d'un jeu de carte: leur nature est définie d'avance, tout ce qui compte est de savoir qui gagnera.

Dans une pièce, chaque personnage, pour imposer sa logique, s'obstine jusqu'à l'extrême : chaque personnage de la pièce Andromaque poursuit son but (épouser Pyrrhus pour Hermione, séduire Hermione pour Oreste) jusqu'à atteindre la mort ou la folie. Grossissement psychologique qui conduit à un grossissement des situations : la dynamique du théâtre exige de mettre en scène des situations contrastées, pour toucher le spectateur.

Le drame romantique, tel que Hugo le définit dans sa préface à Hernani , revendique une esthétique contrastée, pouvant aller jusqu'au grotesque : dans sa pièce Ruy Blas, le héros éponyme promet à Don Salluste d'accourir dès que celui-ci sonnera du cor, en échange de quoi il parvient jusqu'à la reine d'Espagne, et l'épouse; juste après la scène du mariage, alors que le couple savoure ce moment de bonheur, on entend sonner le cor : la dynamique de la pièce repose sur le contraste brutal entre l'idylle amoureuse et le rappel de l'accord passé, qui suggère aussi des intrigues politiques et un danger mortel. II.

Le texte poétique est possible, mais pas systématique au théâtre Que les caractères soient schématiques et les effets visibles n'empêche pas une forte valeur littéraire du théâtre : Les trois auteurs tragiques du Ve siècle avant JC parvenus jusqu'à nous (Eschyle, Sophocle, Euripide) font preuve d'une très belle écriture poétique, à forte valeur littéraire.

Plusieurs textes de théâtre peuvent être pris séparément comme des poèmes, par exemple les Stances très connues du Cid dans la pièce du même nom, ou la narration par Néron, dans l'acte I de Britannicus de Racine, de sa rencontre nocturne avec Junie, dont il tombe alors amoureux.

Paul Claudel, auteur plus récent, affirme aussi la possibilité d'une poésie au théâtre, par exemple en écrivant L'annonce faite à Marie, en vers libres. L'exigence de simplicité et de schématisation extrême pose tout de même la question de la valeur d'un texte littéraire au théâtre : Anne Ubersfeld, dans Lire le théâtre, souligne le danger qu'il y aurait à figer le texte, à le sacraliser en le mettant au centre de la mise Impo ssible d'afficher l'image liée.

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