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"Plus le niveau de la technique est élevé, plus les avantages que peuvent apporter des progrès nouveaux diminuent par rapport aux inconvénients." Simone Weil. Commentez cette citation.

Publié le 16/05/2020

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Ci-dessous un extrait traitant le sujet : "Plus le niveau de la technique est élevé, plus les avantages que peuvent apporter des progrès nouveaux diminuent par rapport aux inconvénients." Simone Weil. Commentez cette citation. Ce document contient 2746 mots soit 6 pages. Pour le télécharger en entier, envoyez-nous un de vos documents grâce à notre système gratuit d’échange de ressources numériques. Cette aide totalement rédigée en format pdf sera utile aux lycéens ou étudiants ayant un devoir à réaliser ou une leçon à approfondir en Citation.

« Introduction : La technique peut se définir comme usage ou l'emploi d'une habileté particulière : d'un certain art de faire en vue de produire quelque chose de façon plus efficace et plus rapide.

En ce sens, la notion de technique aprincipalement un aspect économique : économie de temps, de moyens etc.

La technique est effectivementl'ensemble des procédés ou méthodes d'un art, d'une activité ; mais aussi l'ensemble des applications de la sciencedans le domaine de la production.

Or si le développement technique peut se comprendre comme un atout pourl'homme et un gain pour sa survie se comprend dans son développement de plus en plus sophistiqué aussi comme unmal pour l'homme.

Ce paradoxe mit en lumière par Simone Weil se comprend à l'aune d'une conception de l'aliénationde l'homme et du risque de déshumanisation de la nature humaine de l'homme.

C'est pourquoi le nombred'inconvénients peut se faire sentir plus prégnant à mesure que la technique se développe. Ainsi, si la technique est une aide et née du besoin de l'homme (1 ère partie), il n'en reste pas mais que la technique liée au travail aliène l'homme (2 nd partie), et va jusqu'à compromettre même jusqu'à la survie de la l'homme (3 ème partie). I – Paradoxe de la technique a) Le paradoxe de cette citation de Weil vient du fait que la technique suppose une aide pour l'homme dans lamesure où celle-ci n'est pas apte naturellement à survivre.

Comme on peut le voir dans le récit que Platon du mythe de Prométhée dans le Protagoras , le besoin de technique est né de la nature ou condition mortelle de l'homme ou plus exactement du mauvais partage des biens entre les animaux ; partage opéré par Epiméthée.

Si l'onpeut parler effectivement de besoin de la technique c'est dans la mesure où ce dernier est essentiellement unmanque matériel.

Or pour pallier ces manques, Prométhée « dérobe à Héphaïstos et à Athéna le génie créateur des,en dérobant le feu ; et c'est en procédant ainsi qu'il fait son cadeau aux hommes.

Voilà donc comment l'hommeacquit l'intelligence qui s'applique aux besoins de la vie ».

Le feu est ici le symbole de la technique dans la mesureoù c'est lui qui permet particulièrement le développement de l'outil qui dans son étymologie grecque renvoie bien à latechnique.

Cette dernière est donc conçu pour le moyen d'assouvir nos besoins fondamentaux.

Le développementtechnique vise l'utile, c'est-à-dire un art (une techne) qui a pour but de produire mieux et plus facilement afind'épargner à l'homme de la peine.

La transformation de l'homme se fait dans la place qu'il se fait dans la nature.

D'unêtre faible il acquiert la capacité de se dépasser lui-même.

Sa place dans la nature change.b) Dès lors le développement de la technique, de plus en plus sophistiquée, permet de mieux contrôler la nature etde s'en rendre maître.

Elle est ce par quoi la nature peut être tournée en notre faveur.

C'est pourquoi, à la manièrede Descartes dans le Discours de la méthode , « il faut se rendre comme maître et possesseur de la nature » : « elles m'ont fait voir qu'il est possible de parvenir à des connaissances qui soient fort utiles à la vie ; et qu'au lieude cette philosophie spéculative qu'on enseigne dans les écoles, on en peut trouver une pratique, par laquelle,connaissant la force et les actions du feu, de l'eau, de l'air, des astres, des cieux, et de tous les autres corps quinous environnent, aussi distinctement que nous connaissons les divers métiers de nos artisans, nous les pourrionsemployer en même façon à tous les usages auxquels ils sont propres, et ainsi nous rendre comme maîtres etpossesseurs de la nature.

Ce qui n'est pas seulement à désirer pour l'invention d'une infinité d'artifices, qui feraientqu'on jouirait sans aucune peine des fruits de la terre et de toutes les commodités qui s'y trouvent, maisprincipalement aussi pour la conservation de la santé, laquelle est sans doute le premier bien et le fondement detous les autres biens de cette vie ; car même l'esprit dépend si fort du tempérament et de la disposition desorganes du corps, que, s'il est possible de trouver quelque moyen qui rende communément les hommes plus sages etplus habiles qu'ils n'ont été jusque ici, je crois que c'est dans la médecine qu'on doit le chercher ».

Ledéveloppement technique est une transformation de l'homme dans ses possibilités et ses capacités.

Dans ce cas, onpourrait dire au contraire que plus la technique sera développée plus l'homme aura une emprise sur le monde estpourra le contrôler.c) On pourrait alors dire qu'à terme, la technique permettrait à l'homme de ne plus travailler en développant de plusen plus et en sophistiquant de plus en plus.

Et si le développement de la technique, c'est aussi pour pallier cetteallergie du travail que développe - et que nous pouvons relire en ce sens ce travail de - Rousselet dans l'Allergie du travail : « La plupart témoignent en effet d une totale désaffection pour l'activité même de travail et cela quelle que soit sa nature propre.

Il n'y a ni refus, ni révolte, simplement indifférence à l'égard des peines et des joies qui, àl'atelier, au champ ou au magasin, étaient jusqu'ici réputées indispensables à la dignité et au plein épanouissementdes individus.

Cette véritable inappétence constitue un phénomène nouveau révélateur d'un profond changement dementalité.

Nous savons mal ce que pensaient de leur labeur quotidien nos ancêtres, mais, à coup sûr, beaucoup d'entre eux ne pouvaient en tirer déjà ni orgueil ni plaisir.

Ils se révoltaient, priaient, accusaient le destin ou lamalchance, mais, astreints à des tâches trop ingrates, ne restaient jamais complètement insensibles à la dimension métaphysique d'un destin personnel inséparable de la notion de châtiment ou de malédiction divine.

Les plus amersenviaient le sort de ceux dont le travail paraissait noble, les autres s'efforçaient d'oublier leur misère, mais tousacceptaient finalement une condition dont l'ingratitude échappait à la mesure des hommes et des sociétés.

[…]Chez Ford à Detroit ou chez Chrysler, l'absentéisme journalier dépasse 15 %, obligeant les services du personnel à prévoir chaque jour une embauche de 20 % supérieure aux besoins pour éviter les ruptures de cadence et de production.

Ilatteint 25 % par jour aux chaînes de montage de Fiat Mirafiori où la maîtrise fait même état d'ouvriers quiabandonnent subitement leur poste en cours de journée, disparaissent et ne viennent même pas réclamer leur paie,comme si l'ambiance de travail ou le travail lui-même leur devenaient soudain insupportables.

[…] Ce processus dedévalorisation est encore plus sensible quand sont interrogés de futurs techniciens, capables en principe de bienpenser leur avenir et d'en énoncer clairement les grandes lignes.

Pour 54 % de ces jeunes relativement privilégies au. »

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