Plaidoirie Les Carmélites de Compiègne
Publié le 12/02/2023
Extrait du document
«
Plaidoirie Les Carmélites de Compiègne
Monsieur le Président, Messieurs jurés,
Nous nous portons aujourd’hui devant vous afin de porter la voix de seize femmes qui
s’accordent pour implorer votre compassion.
Seize femmes qui sont à l’heure du jour encore
persécutées pour des raisons que nous ne tolérons pas.
Après les avoir destitué de leur
monastère, privé de la moindre pension, certains aimeraient encore les voir guillotinées,
pour une cause pour le moins calomnieuse à votre égard: elles sont restées attaché, et fidèle
à leur religion.
Avez-vous ne serait qu’une petite pensée pour ces femmes qui voient
leur vie basculé pour l’unique raison qu’elles sont fidèles à Dieu ? Et pour combler
le tout, certain voient en elles du fanatisme, de la sédition, là où moi je vois, le
dévouement à la foi.
Vous détournez les soupçons en inventant un soit disant «
complot fanatique » ayant pour auteures les religieuses.
Néanmoins, cette
accusation, cette proclamation au fanatisme est liée à la volonté des religieuses de
continuer à vivre leur foi catholique, de rester fidèles à leur vœu d’obéissance
qu’elles ont prononcé lors de leur profession.
Permettez moi de douter de vos idées
mystiques qui mettent en péril la vie de ses seize femmes qui ont donné leur vie à la divinité
sans perturber l’Ordre Public.
Ne voyez pas en nous des défenseurs du fanatisme, nous qui
nous tenons devant vous mais voyez en nous, non pas des avocates, mais avant tout des
femmes qui portent leurs voix au nom de certaines religieuses qui voient aujourd’hui leur
vie virer au cauchemar.
Nous aimerions vous adresser notre vision sur ce qui serait pour
nous une énorme erreur que de les condamner.
Ôtez-nous d’un doute, seraient-elles ici pour une prière ? Une prière qui aujourd’hui se
trouve être contraire à nos idées nouvelles, mais sans pour autant être sans lien avec nos
traditions les plus anciennes.
Ou bien pour une vie paisible, éloignée de tous discours
politiques et polémistes que chacun prononce et pour qui le supplice n’est point énoncé.
Vous oser affirmez que « nul ne peut être inquiété pour ses opinion, même religieuses », or
en ce jour vous voudriez condamner 16 femmes pour l’inénarrable raison qu’ elles n’ont
point souhaité aller à l’encontre de leur foi, de leur fidélité envers la divinité , et de leur
vœux.
Vous voudriez donner la mort à seize âmes car elles sont restés fidèle à leur opinion, à
leur religion ? Comment des Hommes dotés de raison et de ne serait ce qu’un
minimum de compassion, puissent agir de la sorte ? Comment aujourd’hui arrivons
nous à éliminer des individus d’une manière exécrable car certains d’entre vous
refusent de voir ce qui est indigne, c’est à dire refouler les arguments des accusés
en tournant cela au fanatisme et aux idées pour le moins burlesque.
En cette période où la paix n’est plus , où le calme devient agitation d’un temps nouveau, où
violence et souffrance règnent, où le pays se trouve être dans un gouffre financier sans fin,
une économie qui atteint son déclin, le commerce et l’industrie paralysé par nos faits et
l’ingérence d’une population encore trop effrayée du futur qu’on leur promet.
Nous pensons sincèrement qu’il faille éviter une situation aussi dangereuse tant pour la
prospérité que pour l’apaisement du peuple que j’entends déjà crier à vos fenêtres.
Les
situations belliqueuses semblent aller en se multipliant et s’aggravant, il faut adoucir vos
pensées et ranger le monte à regret.
Messieurs les jurés, voici devant vous sur le banc des accusés, ces femmes accusées de la pire
des façons de fanatisme et de sédition.
Regardez-les, regardez-les, je vous en conjure, voyez en elle toute l’allégeance qui les
caractérise.
Nous voyons en elles ce que vous ne saurez voir et je vous le décris de telle façon
que puissent être levés tous les doutes sur leur culpabilité.
Malgré la peur qu’elles peuvent ressentir devant vous aujourd’hui, elles se tiennent droites
et sereines, preuve de leur confiance en la justice, preuve de la confiance qu’elle vous loue.
Que ferait-vous de cette confiance ? Cet attachement à leur foi vous semble suspect.
Et par là
criminel.
C’est pourquoi les religieuses sont parfois sorties de force de leur convent, pour etre
fouettés publiquement, emprisonnés ou même pire guillotinés.
Ne vous acharnez pas à perpétuer les mêmes erreurs que vos prédécesseurs tenants de cette
monarchie que nous avons tant trimer à renverser.
Osez vous dire Liberté-Égalité ? Laissez les libres, prenez le sens de « liberté » à son juste mot
et traitez-les comme vos....
»
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