Piero della Francesca : le duc Frédéric de Montefeltro et sa femme Battista Sforza

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Au cours d'un séjour à la cour d'Urbin, Piero della Francesca peint deux portraits représentant le duc Frédéric de Montefeltro et sa femme Battista Sforza. Chacun des deux tableaux porte sur son verso une scène de triomphe dédiée à ces mêmes ducs. La position rigoureusement de profil correspond à l'ordonnance des portraits de cour au XVe siècle, inspirés des médailles. Le peintre représente avec une fidélité minutieuse chacune des irrégularités de la peau du duc, ainsi que de la coiffure raffinée de la duchesse, dont le visage est d'une pâleur diaphane. En arrière-plan, chacun des tableaux montre un paysage, peint avec une précision extrême, sur le modèle des vues flamandes de Jan Van Eyck.

Au cours d'un séjour à la cour d'Urbin, Piero della Francesca peint deux portraits représentant le duc Frédéric de Montefeltro et sa femme Battista Sforza. Chacun des deux tableaux porte sur son verso une scène de triomphe dédiée à ces mêmes ducs. La position rigoureusement de profil correspond à l'ordonnance des portraits de cour au XVe siècle, inspirés des médailles. Le peintre représente avec une fidélité minutieuse chacune des irrégularités de la peau du duc, ainsi que de la coiffure raffinée de la duchesse, dont le visage est d'une pâleur diaphane. En arrière-plan, chacun des tableaux montre un paysage, peint avec une précision extrême, sur le modèle des vues flamandes de Jan Van Eyck.

Ce tableau signé par Piero della Francesca, et datant de 1450 environ, est au centre d'un débat tourmenté qui tente d'expliquer son iconographie particulière. En effet, dans l'agencement rigoureux de la perspective, l'épisode de la flagellation n'occupe que le deuxième plan; les protagonistes semblent plutôt être les trois personnages en conversation sur la droite, dont on connaît mal l'identité. Une des hypothèses les plus connues prétend que l'artiste se réfère à la croisade décidée au cours du concile de Mantoue en 1459, et que le personnage barbu sur la gauche est le cadinal Bessarione, membre puissant de l'Eglise d'Orient venu en Italie pour la circonstance. Le jeune homme vu de face serait par contre le demi-frère du duc d'Urbin, Oddantonio, tandis que le troisième personnage correspondrait à Giovanni Bicci, commanditaire du tableau. Les extraordinaires architectures représentées dans le tableau sont empruntées à des monuments antiques, et témoignent des contacts entre Piero della Francesca et Leon Battista Alberti.